l'Erodium de Manescau n'est pas encore fleuri...
CR de la sortie du 5 mai par Alain Dole.
Comme le beau temps était de retour et qu'il faut que je m’entraîne un peu,
quoi de plus naturel que faire un tour à St Pé...
Je me souviens il y a 3 ans avoir entrevu des tas de cailloux suspects
entre les 2 sommets du Prad d'Aureilh vers 1480m...
Me voici donc parti à une chasse aux cabanes et cuyalas, poursuivant cet
inventaire débuté l'an passé...
Après avoir récupéré le GPS chez JC, la matinée étant bien avancée, je
fonce vers Ségus au terminus de la piste à la ferme Tartacap.
Même à 700m, la chaleur est déja élevée, heureusement que le courant d'air
qui descend de cette vallée d'Aüreilh (d'ou son nom "sous le vent") me
rafraîchit durant cette facile montée à la cabane... j'avance d'un bon pas et
dépasse 3 touristes qui flânent, après les "lacets du bois" je surprend un
superbe lézard vert pomme, je n'ai pas le temps de le prendre en photo il a filé
aussi sec sous un rocher... Il parait que ce sont les mâles qui on cette couleur
pour attirer les femelles... Ne sommes nous pas au printemps ?
Les fleurs commencent à éclore et de superbes orchidées violettes tranchent avec le vert de la pelouse.
Maintenant il ne me reste plus que 350 m de montée et de la bien
raide...
Comme j'ai 45 bornes de VTT d'hier, je décide de prendre en diagonale en
direction du Col d'Andorre vers "l'escala", mais en m'élevant plus rapidement...
J'ai en point de mire le sommet coté 1490 pour atteindre le petit col noté sur
la carte, là où j'ai vu des tas cailloux... Et là, dans la pente : surprise... un
trou. Je le pointe m'y faufile et atteint -4m car j'ai fait suivre le casque au
cas où...
Le "crobard" levé je reprends mon ascension et atteint le col. Au fond de
la la doline qui fait suite, un cuyala métallique (parc à bestiau) a été
installé et tout proche il y en a un autre en pierre sèche, mais une ruine...
Suivant mon instinct je passe la crête et monte au point coté 1490. Et là sous
mes pieds j'observe des tas réguliers de cailloux. Bingo !
Le GPS va chauffer... Au total 6 cabanes, 2 cuyalas et une loyto (pour
entreposer les fromages).
Je suis surpris par un tel ensemble pastoral si haut perché car la moindre
source est 300m plus bas. Je pense aux bergers qui ont passé des saisons à
estiver et s'occuper de leurs troupeaux... La vie devait être très rude car
certaines n'ont que la place d'un homme allongé...
3 autres randonneurs plus "montagnols" descendent le sommet de 1525, il
prennent une brèche et descendent plein pot vers Caucci (vallée du Bergons) ils
semblent bien connaitre le terrain.
Dans la rocaille je surprend une vipère aspic. Apeurée elle abandonne le
mulot qu'elle vient de mordre. Ce dernier se débat, tétanisé.
Mais la paralysie mortelle le gagne, un gémissement, un spasme qui se meurt, il
est passé à trépas...
Du coup je redouble de vigilance car ce n'est pas le moment de se faire
mordre, car je suis seul. En remontant vers le sommet je passe par la pelouse et
déniche une autre vipère. Là encore pas le temps de dégainer l'appareil pour
immortaliser cet instant...
Avant de descendre, je casse la croûte sous le seul Pin à crochet du
secteur. Sur la crête pousse un hêtre bonzaï un fut de 35 cm, une hauteur de 2m
maxi. En forêt il mesurerait plus de 10m... Les conditions sont tellement dures,
les nutriments sur ce sol calcaire en si faible quantité, qu'il s'est adapté et
résiste à la neige qui le recouvre presque et aux tempêtes hivernales. Son port
est singulier, un tronc très court un branchage très fourni en chandeliers, pour
lui donner le maximum d'espace feuillu. Vu le nombre de bourgeons ce vénérable
"plus que sexa toujours vert" sera la dernière image de cette rando, avant de
retourner à mon véhicule qui m'attend dans la fournaise... En bas il fait 28°C
!
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