Le Plan de la Mine ou l'art du compromis...
Samedi 7 janvier 2017
Finalement nous ne sommes que deux pour aller au Plan de la Mine, Sandrine et moi. Bon, l'avantage, à deux, c'est de pouvoir démarrer quand on veut, et quand il fait -5° dehors c'est appréciable. Mais l'inconvénient, car il y en a un et il est de taille, c'est de devoir porter tout le matériel. Comme nous ne sommes pas des adeptes du culturisme, il nous faut faire des choix et ce matin ce n'était pas très évident. Pour mémoire, la dernière fois nous nous étions arrêtés au sommet d'un puits d'une dizaine de mètres. La vision que nous avions du fond ne permettant pas de savoir s'il y avait une suite ou non, il fallait donc se décider entre une hypothèse pessimiste : emporter du matériel de désob (perfo, batteries et tout le tintouin), et une autre plus optimiste consistant à bourrer nos sacs de cordes et d'amarrages en vue de descendre le plus bas possible. Après s'être posés alternativement la même question : "qu'est ce t'en penses ? " et avoir répondu inlassablement par un "ché pas et toi ?" nous avons fini par opter pour un savant compromis : un peu de corde (35 m) et un peu de matos de désob (perfo + 1 batterie et bien sûr tout le Tintouin). Ça sera bien assez lourd comme ça...
A 9 h nous sommes au départ du sentier. La terre est bien sèche et nous apprécions de ne pas nous embourber dans certains passages habituellement gluants. Nous trouvons le soleil juste avant d'arriver au trou, lorsque nous basculons sur le versant est. L'entrée souffle très fort et c'est un bon signe. Sandrine commence l'équipement. Le courant d'air est tel que nous sommes obligés de fermer les yeux au moment du forage. Le puits fait une douzaine de mètres et le fond n'a pas une très bonne gueule. Un gros éboulis bouche la suite qui semble bien étroite et nous avons l'impression qu'elle se divise en 2 ou 3 diaclases parallèles. Mais il y a le vent, toujours aussi présent.
Au bas du premier puits,
la suite ne semble pas très évidente.
Nous dégageons tout ce que nous pouvons mais au centre il reste un gros menhir qui consomme le premier tiers de notre unique batterie. Heureusement c'est efficace et la bonne surprise est qu'il masquait une autre diaclase, plus large et débouchant sur un puits apparemment spacieux. Nous poursuivons notre vidange du conduit ce qui a pour effet de stimuler un peu plus le courant d'air. Le passage reste étroit et nous sommes contraints d'activer à nouveau le perfo. Il ne reste plus qu'une diode. Ça sera juste alors nous nous relayons pour faire le passage à la masse et au burin. Et finalement ça passe.
L'accès au second puits.
Rassurez-vous, maintenant c'est plus grand.
Cette fois c'est moi qui équipe mais je trouve le kit bien léger. Aurons-nous assez de corde ?
J'arrive sur le nœud à 4 m du sol. Heureusement il y en a deux et en les défaisant ce sera toujours ça de gagné. Avec les longes, la pédale et un peu d'oppo je finis par arriver au bas du puits. C'est une grande diaclase qui se resserre progressivement jusqu'à devenir impénétrable ou presque. Au loin je devine un vague élargissement mais comme je suis assez nul au lancer de cailloux je ne parviens pas à savoir s'il s'agit d'un puits. En plus je ne sens plus l'air. Je le retrouve en faisant demi-tour. Il sort d'un petit soupirail sous un gros bloc. Je dégage un peu le passage et les cailloux tombent dans un nouveau puits de 5 à 6 m. Au fond, il me semble apercevoir un méandre, mais rien n'est sûr... De toute façon, nous n'avons plus de corde et nos batteries de perfo sont quasiment vides. Mais pour une fois, nous avons le sentiment d'avoir fait le bon compromis....
Le départ du second puits (13 m)
Nous remontons en aménageant encore quelques passages et ressortons juste au moment où le soleil bascule de l'autre côté du Jaout. Nous jetons un coup d’œil au gouffre de Miramont qui s'ouvre 20 m en contrebas. Lui aussi souffle bien et il meritera d'être revu une prochaine fois.
Affaire à suivre donc...
C.r. Patrick
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