Le Gahus, un joli gouffre méconnu...
Jeudi 26 janvier 2017
Nous hésitions un peu sur l'objectif de cette journée qui s'annonçait ensoleillée. Un petit message laconique du Dol, cloué chez lui avec une mauvaise grippe, a rapidement mis fin à nos tergiversations : "Désolé je suis toujours HS... Pense à aller voir avec JCM le gouffre du Gahus (-50/60?) jamais revu depuis Bauer dans les années 80....". Jean Claude est partant et rapidement le Mass et Joël se rallient à l'idée. Petite cerise sur le gâteau, Jean, le propriétaire de la ferme Moura se propose de monter nos sacs avec son quad jusqu'à la ferme. C'est royal. Nous nous retrouvons donc tous à 9 h 15 au château d'eau dans un froid devenu coutumier.
9 h 15, Jean nous attend avec son quad...
Le Quad est vite chargé et sans nos sacs, nous avons l'étrange sensation d'avoir oublié quelque chose. Mais ce n'est qu'une illusion car nous retrouvons bien vite nos charges et ralentissons le rythme à l'approche du sentier béarnais. Nous le suivons pendant près d'une heure et si le début est bien ensoleillé, en revanche le vallon où s'ouvre le gouffre est à l'ombre ce qui a préservé une petite couche de neige, juste de quoi pimenter le dernier raidillon pour atteindre le porche.
L'entrée du Gahus est a chercher sous un amas de tronc et de branchages.
Comme il ne fait pas très chaud, nous ne traînons pas pour nous équiper. Avec Sandrine, nous partons en éclaireur. Les autres préparent un feu dans le cas où l'attente serait un peu longue. Après une courte main courante, nous parvenons au sommet du puits. Un très net courant d'air aspirant est sensible alors que la section du conduit est déjà assez grande. Le puits mesure 45 m avec une section moyenne de 7 à 9 m de diamètre qui s'évase vers -40 m.
Au bas du puits vers -45 m
Au bas, nous "atterrissons" sur un éboulis pentu qui semble se poursuivre en plusieurs endroits. Un lit de ruisseau temporaire mène à un petit ressaut arrosé. Heureusement, cela passe sans matériel mais il est bien difficile d'éviter la cascatelle. Le fond est bouché en aval par un remplissage composé de matériaux ferrugineux. L'amont, quant à lui, remonte dans le pendage jusqu'à une trémie où se perd une partie du courant d'air.
Le méandre du fond à -56 m
Revenus à la base du puits, nous fouillons une première galerie rapidement bouchée par un grand talus d'argile. La dernière s'ouvre en hauteur au sommet d'une escalade de 10 m, inclinée, que nous équipons assez facilement. Elle communique avec la base d'un beau puits parallèle à celui d'entrée. Il y a des spits en place mais nous ne voyons pas trop leur utilité. Un soupirail souffle assez fort et cela nous semble être bon signe. Après un premier ressaut, nous en équipons un second avec les derniers mètres de notre corde. Ça passe tout juste et en plus ça continue mais l'euphorie est de courte durée car je reconnais rapidement la trémie qui m'avait arrêté dans le méandre du fond. Dommage... Ainsi le courant d'air très net que nous ressentions vers -50 m décrit une boucle avant de probablement remonter dans les puits parallèles. On appelle ça un piège à C...
La petite escalade pour accéder au puits parallèle
Nous faisons une dernière escalade qui nous conduit à une autre base de puits et ne voyant pas les autres venir, nous remontons en déséquipant ce beau gouffre.
Dernière petite escalade dans un calcaire blanc et lavé par les embruns.
Dehors, le feu crépite encore et nos compagnons ne sont pas encore congelés. Nous ne trainons pas et retrouvons le soleil sur l'autre flanc du vallon. Avant de regagner les voitures nous allons mesurer les températures aux entrées du Couhy (soufflant), du Cadran (aspirant) et du gouffre de la ferrme Moura (soufflant).
L'équipe de surface en pleine action...
c.r. Patrick
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