Yerse, petit à petit...

Vendredi 5, samedi 6 et dimanche 7 juin 2015 
Il nous restait deux objectifs principaux dans la partie profonde de la perte de Yerse (64 - Asson). En novembre dernier (voir compte rendu du 15-11-2014), nous nous étions arrêtés à -399 m sur un beau siphon qui semble plonger assez profondément. En cours de route, nous avions donc perdu le courant d'air, pourtant violent, qui souffle presque toujours à l'entrée. Dans la salle de l’Attrape Rêve (-365 m) un petit départ en hauteur avait été repéré mais il était bien difficile de voir s'il y avait une suite ou non. De même, à -332 m, nous avions délaissé un puits fossile assez vaste, lui préférant celui dans lequel se jetait la rivière.
Pour cette nouvelle virée, nous sommes 5 (Jean, Etienne, Serge, Sandrine et Patrick). Avec Sandrine, nous préférons monter au refuge dés le vendredi soir pour éviter les averses prévues en soirée et dans la nuit. Les 3 autres montent le samedi matin, Serge et Etienne par l'Arriusec et Jean par Andorre et Espadres. On se retrouve tous vers 10 h au refuge puis à l'entrée du gouffre. Le niveau du ruisseau n'est pas trop haut et les orages de la veille n'ont pas fait augmenter le débit. La descente est assez rapide et nous sommes satisfaits de voir que nos équipements ont parfaitement résisté aux crues hivernales. 


 Le puits de 16 m qui débouche dans la salle de l'Attrape Rêve.

Arrivés à la salle de l'Attrape Rêves, Jean dégaine le perfo et se lance dans l'escalade. Le rocher n'est pas sain du tout et la petite dizaine de mètres à grimper pose un peu plus de problèmes que prévu. Mais au-dessus, une bonne surprise nous attend car non seulement il y a un conduit bien franc mais en plus tout le courant d'air que nous cherchions en sort. 

 Au niveau de l'escalade, la paroi est très délitée
et la galerie démarre le long d'une fracture inclinée.

 Gagné !

 Une fois tous au-dessus, nous débutons l'explo en faisant suivre la topo. La galerie du Souffleur de Rêves est très argileuse mais globalement assez sèche probablement en raison du courant d'air. Visiblement nous sommes dans une ancienne zone épinoyée car l'argile tapisse aussi les parois et la voûte. 

La galerie du Souffleur de Rêves

Peu avant le passage bas.

Au bout d'une cinquantaine de mètres, le plafond s'abaisse et le courant d'air se fait plus violent. Quinze mètres plus loin, nous nous redressons ponctuellement dans un conduit à nouveau plus gros qui descend progressivement en même temps qu'il perd du volume. Au bout de 100 m, et après un petit ressaut nous buttons sur une trémie (-380 m). De gros blocs barrent le passage, mais derrière cela semble pénétrable. Nous attaquons les travaux de tous les côtés à la fois et cela finit par passer. Jean s'enfile dans un conduit bas et argileux qui remonte. Mais 5 m plus loin, un nouvel éboulis bloque le passage, mais cette-fois-ci la suite semble être en-dessous. Sans matériel, nous sommes vite limités et au bout d'une bonne heure de travail, nous sommes contraints d'abandonner. A cet endroit, nous nous situons une dizaine de mètres au-dessus du siphon terminal et en amont par rapport à ce dernier. De toute évidence, vu le courant d'air, nous ne sommes pas très éloignés de ce que nous cherchons depuis le 1° jour où nous avons mis nos bottes dans ce gouffre. Rien n'est gagné car l'obstacle est coriace. Mais il est certain que nous ne lâcherons pas le morceau....

La totalité du conduit est couverte d'argile.

Escalade pour atteindre un petit amont sans suite évidente.

 Un peu dépités, nous revenons à notre point de départ pour aller explorer le puits parallèle de -332 m. Serge et Sandrine partent devant pour équiper. Un premier puits de 10 m suivi d'un autre d'un vingtaine de mètres nous amènes dans un méandre boueux. Sans trop de surprise, nous débouchons un peu plus loin dans la paroi de la salle de l'Attrape Rêve. Il ne nous reste donc plus qu'à déséquiper cette partie puis à ressortir tranquillement.

Équipement du puits de 18 m dans la branche parallèle.
 Le P.18 vu du bas


La salle de l'Attrape Rêve (-365 m)

La rivière en aval de la salle.

  
La rivière vers -330 m

Dans les puits sous Marne La Vallée


La salle de Marne la Vallée

 Nous sommes dehors vers 22 h et le beau temps semble revenu ce qui nous permet de bien profiter de la soirée, du barbecue et d'un fromage de Brebis venu directement de Savoie via Etienne. Une expérience culinaire à ne pas manquer !
 

Dimanche 7 juin
Après une nuit de plomb, tout le monde est debout vers 7 h et à 8 h 30 nous sommes déjà sur le sentier de la croix des Artigous pour aller continuer l'ES 409. 


 Les mollets sont un peu raides, mais la motivation reste entière. Après un petit quart d'heure de chauffe, nous gagnons notre rythme de croisière et les seaux se succèdent pour vider le conduit. La pente est raide et l'éboulis est instable, mais nous parvenons à limiter la casse. Vers 15 h, nous commençons à deviner un petit conduit d'où sort l'air mais il faudra revenir avec d'autres moyens, et puis nous commençons sérieusement à en avoir plein les bottes surtout qu'il reste près de 2 h de marche avant de rejoindre les véhicules. Serge et Etienne redescendent par l'Arriusec, et nous, nous faisons le tour par Espadres et Andorre.

L'ES 409




Cr et photos Jean et  Patrick

Commentaires

  1. Super compte rendu, superbes photos...Merci

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  2. Une très belle explo qui fait rèver. Et de belles photos pour illustrer le tout.
    Le prochain coup sera le bon ! Bravo à toute l'équipe.
    Bientôt l'été avec un -1000 sur Llano Carreras, 15 bornes au minimum de mieux à la Gandara, et à l'automne, la rivière du Yerse post siphon.

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  3. Et dire que l'on piétine dans tous nos travaux, quasi rien de neuf depuis 2 ans ici en Haute saone... Vivement cet été en Cantabria!! Bruno

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