Au CL 16....

Samedi 28 juin 2014 :
(Jean-Luc, Etienne, Sandrine et Patrick)
Jean-luc avait depuis longtemps envie de revoir le CL16 exploré en 2000 puis 2004. Situé au nord du col d'Espadres (massif de St Pé) ce gouffre présente un violent courant d'air aspirant qui ne peut laisser indifférent. Globalement, il s'agit d'un ensemble de galeries parallèles se développant dans le pendage, incliné ici à environ 40°. La branche principale, entrecoupée de petits puits, se termine à -110 m mais le courant aspirant disparait dans un beau conduit parallèle terminé par une trémie à -45 m. C'est elle que nous voulons revoir.
La journée commence mal, car le cadenas de la barrière du Bergons a été changé et du coup cela ajoute une bonne demi-heure de marche. En plus, à 9 h nous recevons un appel d'Etienne qui nous attend devant la barrière de la carrière d'Asson, de l'autre côté du massif. Nous lui donnons rendez-vous au trou, il passera par l'Arriusec. Heureusement, de notre côté, un habitant de la vallée qui vient faire du bois compatit devant nos gros sacs et nous propose de nous déposer au terminus de la piste. Tout s'arrange, merci à lui...
Avant d'arriver au CL16, nous faisons un petit détour par la cabane pour récupérer un peu de matériel. Elle a effectivement un petit air penché....
Au CL16, nous retrouvons Etienne et sans tarder nous entrons dans le trou. Le courant d'air est toujours aussi fort à l'entrée. Une mesure à l'anémomètre permet d'estimer celui-ci à 1/2 m3 par seconde. Au bas du P.9, visiblement tout le courant d'air part dans la branche de -45 m. Nous le suivons dans le méandre qui remonte parallèlement à la galerie d'entrée et après une étroiture que nous aménageons pour les plus costauds, nous retombons dans la branche découverte en 2002. 

L'étroiture d'accès à la galerie 2002

C'est un beau conduit de 2 à 3 m de large qui plonge dans le pendage. Vingt mètres plus loin c'est la trémie. En se glissant entre les blocs et le plafond qui est sain, nous parvenons au terminus des explos. Alors que nous cherchons la suite nous entendons soudain un grondement sourd qui semble venir du fond. S'agit il d'un effondrement, d'un coup de tonnerre en surface (nous ne sommes pourtant pas tout près), d'un séisme (rien d'enregistré par le CEA). Le mystère reste entier....

La branche 2002 conduit à la trémie de -45 m.

La suite n'est pas très évidente, car les blocs ne sont pas stables et il n'est vraiment pas facile de les évacuer. En revanche, sur la gauche une grande dalle effondrée à 45° permet de se décaler un peu. En lançant un cailloux, celui-ci tombe dans un vide plus grand et le courant d'air semble partir dans cette direction. Nous parvenons tant bien que mal à faire glisser quelques grandes lames pour ouvrir un passage pénétrable. Sandrine parvient à s'y glisser, mais c'est vraiment juste et très "morpho"...Derrière, effectivement, elle entrevoit un vide plus grand qui semble repartir dans le pendage. Une paille devait suffire pour ouvrir le passage et 3 ou 4 pour aménager l'accès. Ce sera pour une prochaine fois. Nous laissons équipé et ressortons vers 16 h. Un coup d'oeil au CL18 qui aspire également très fort. Lui aussi sera à revoir.

Étienne repart par l'Arriusec et se fera copieusement grêler en arrivant aux Oules. De notre côté nous éviterons l'orage qui sévit plutôt sur le flanc nord ouest du massif.

C.R. Patrick

Commentaires

  1. Enfin, ce trou dormait depuis 10 années, cela fait plaisir qu'il se réveille enfin !
    Combien de fois sommes-nous passés devant pour nous extasier de ce courant d'air faramineux ?
    Gageons que cela va aller très loin, très loin, du coté de Lourdes, il y a un Petit, tout le monde le sait.
    Bravo.

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  2. Nous étions, en ligne droite, à environ 9km de vous. Les seuls bruits que nous avons entendus provenaient soit de nos paillages, soit de quelques flatulences libérées par certains spécialistes présents à la sortie et dont je tairais les noms.
    Par contre par deux fois Joël a entendu des bruits et était persuadé qu'il s'agissait d'une personne qui nous rendait visite.
    Perso, je constate depuis quelques temps que c'est de plus en plus fréquent d'entendre ces grondements sur le massif de St Pé, soit attribués à des tremblements de terre, soit à des avalanches ou des coulées de neige.
    Affaire à suivre.

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