Gouffre du Quéou, l'épilogue...

Lundi 16 et mardi 17 juin

Toutes les bonnes choses ont une fin et en montant à l'Aoulhet ce lundi soir, nous avons bien conscience qu'il s'agit la du dernier round de l'exploration du gouffre du Quéou (Serge, Sandrine et Patrick). Rappelons que les premières explos ont démarré en octobre 2011 et ont permis ensuite de découvrir un peu plus de 2900 m de galeries pour une profondeur de - 458 m. Aujourd'hui, l'objectif de notre petite équipe est double : refaire la coloration de la rivière, les résultats de la précédente étant sujets à caution, et terminer les escalades entamées en septembre dernier (voir cr du 22/09/2013). Après avoir récupéré la fluo chez Jean-Claude nous montons tranquillement au refuge. Celui-ci s'est enrichi de nouveaux matelas, et prend des allures de 3 étoiles, mais pas quatre, en raison des souris qui ont bouloté quelques affaires dont le rabat et le contenu d'un kit qui fait désormais triste mine. Après les traditionnelles grillades au feu de bois, nous filons nous coucher, bercés par le bruit incessant des loirs et des souris qui continuent, imperturbables, leur grignotage dévastateur.
Réveil à l'aube. A 7 h 30 nous entrons dans le gouffre. Le ruisseau, au bas du P.60, est à l'étiage et globalement le trou est assez sec. Cependant, en plusieurs endroits nous constatons des traces d'écoulement dans la partie "fossile" du méandre et notamment dans l'étroiture du Chameau. En moins d'1h 30 nous sommes au bas de la première escalade. Avant de s'occuper de celle-ci, nous procédons à la coloration. Serge, expert en "touillage" déverse le kg de fluorescéine dans un beau bassin qui devient subitement lumineux. Le débit est approximativement supérieur à 5 l/s et le colorant est vite emporté vers l'aval. Il est 9 h 30. 


Au bas de l'escalade, nous retrouvons le matériel laissé depuis 6 mois, mais celui-ci a un peu souffert de l’humidité. Il sera temps de le ressortir. Rapidement nous remontons les 30 m d'escalade pour nous retrouver à notre terminus et un coup de Scurion confirme notre première impression, la suite est microscopique. Alors pas de temps à perdre, nous déséquipons l'ensemble pour aller faire la seconde escalade située plus en amont. Nous en profitons pour remonter tout le matériel que nous avions stocké ici (cordes, masses, burins etc..). Ça déborde un peu des kits mais pas au point de faire des navettes. 
La seconde escalade consiste à gagner un gros porche situé une vingtaine de mètres au-dessus de la rivière. Pour éviter une partie surplombante, la meilleure solution consiste à équiper en traversée depuis un gros blocs perché au-dessus de la galerie. C'est très esthétique et pendant que Serge équipe le passage, j'en profite pour faire quelques photos. La roche est saine et l'obstacle est vite franchi. Mais, arrivé dans le porche, il constate que ça continue de monter. 

La seconde escalade mène à un méandre parallèle à la galerie du Triple A

 Après l'installation d'un relais je reprends la suite qui est beaucoup moins raide et se monte facilement en libre. Quinze mètres plus haut nous nous retrouvons tous les trois dans le fond d'un assez gros méandre qui remonte dans le pendage. Mais le "gros" ne dure pas et après avoir équipé un ressaut de 3 mètres en raison de blocs branlants nous butons sur un méandre impénétrable et en partie effondré. Il n'y a rien à espérer de ce côté. Il ne nous reste plus qu'à déséquiper et faire quelques visées topo. Au bas de l'escalade, le matériel s’amoncelle. Nous bourrons nos kits pour ressortir en priorité la quincaillerie et remontons tranquillement vers la sortie. A 17 h 30 nous sommes dehors. Pour nous, l'exploration du Quéou est terminée même si, au fond du gouffre, à l'extrémité de l'affluent des sangsues, un fort courant d'air aspirant indique la probable continuation du réseau. Mais c'est un travail difficile, qui s'annonce long et besogneux. Avis aux amateurs !

Le chaos de la galerie du Triple A


CR Patrick

Commentaires

  1. Belle explo, belle escalade, belles photos, ..., la fin d'une aventure ?

    RépondreSupprimer
  2. Tout a une fin. Personnellement je suis très content de cette belle aventure que l'on a passée tous ensemble. Qui sait... peut être qu'il y a le même genre dans le coin... je cherche... je cherche.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est déjà trouvé, c'est le Cachamélat... mais y'aura du boulot !

      Supprimer
  3. Belle explo que celle du Quéou. Un gouffre incroyable avec cette descente à -460 avec si peu de puits. Il mérite de devenir une classique, c'est vraiment un beau gouffre et merci encore de m'avoir convié à son explo. Comme dit JC tout à une fin... Mais je lui fais confiance, il va nous en dégoter un encore plus beau !

    RépondreSupprimer
  4. super la photo de l'escalade, j'adore. Dommage pour la suite ( enfin , faut voir ce que donne la coloration......)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire