Retour au Quéou...

Samedi 22 septembre 2012
Nous sommes montés la veille au refuge de l'Aoulhet (Serge, Sandrine et Patrick). Après une bonne nuit au calme, nous nous levons vers 6 h 30. Cette nuit, quelques rares ondées ont un peu humidifié la prairie mais les nuages se déchirent rapidement pour céder la place à un franc soleil. Les conditions sont donc idéales pour aller au fond des actifs du Quéou. Nous entrons dans le gouffre sur le coup des 8 h. A trois, la progression est fluide et en plus nous ne sommes pas chargés. Le ruisseau au bas du puits coule à peine et cela nous permet de voir que l'essentiel du débit de la rivière provient du ruisseau qui sort sous la salle de la Lebe. Pour lui, le débit n'a pas trop varié depuis notre dernière visite en juin.

Le P.10 au bas de la salle de la Lebe. on distingue à droite l'arrivée du ruisseau qui alimente la rivière du Quéou.

En moins de 2 h nous sommes à -430 m, sous la salle Madeleine. Le premier objectif est de confirmer que le canyon de l’Ulcère ressort bien dans la Salle à Manger et constitue, de ce fait, l'amont de la rivière terminale. 
Lors de notre précédente visite, nous avions entendu un ruisseau couler sous le conduit fossile qui mène à la salle à manger. Il ne nous faut donc guère de temps pour trouver un passage qui nous y conduit. Un petit puits de 9 m est équipé tant bien que mal, car, comme dans le fond de l'Ulcère, nous traversons un niveau marneux très instable. Au bas, nous atterrissons dans un ruisseau. De toute évidence c'est bien celui que nous recherchons. Nous commençons par l'amont et trente mètres plus loin, nous buttons sur une belle vasque profonde, au bas d'une cascade aux parois délitées. C'est elle qui nous avait arrêtés dans l'aval de l'Ulcère. La topo nous le confirmera. 

 Dans l'aval du canyon de l'Ulcère, nous nous étions arrêtés sur un puits arrosé creusé dans un niveau marneux délité et difficile à équiper.

Du côté de l'aval, la sentence est plus rapide car à 20 m à peine du bas du P.9, le plafond s'abaisse brusquement, ne laissant qu'un minable passage aquatique et étroit dont nous reconnaîtrons l'envers quelques instants plus tard, dans la salle à manger. Nous dressons la topographie et retournons vers l'aval. Mais avant de filer vers le fond, nous explorons l'affluent rive droite qui arrive dans la salle à Manger. Des étroitures, dues à une zone fracturée stoppent rapidement notre élan, pourtant il y a de l'air. Il n'est pas impossible qu'il soit en relation avec le gros départ fossile qu'on distingue au sommet de la salle Madeleine. L'escalade pour atteindre ce dernier est jouable est constituera probablement un de nos prochains objectifs.
Pour le moment, nous restons sur le plancher des vaches en suivant la rivière vers l'aval. Nous dépassons l'affluent des Sangsues qui aspire toujours autant et allons voir le fond de la galerie fossile. Contrairement à ce que nous pension, le terminus est un bouchon argileux qui se désobstrue bien. Nous avons emporté avec nous un pied de biche qui sera très efficace. Du coup, nous pouvons attaquer de réels travaux. Nous nous relayons ainsi pendant deux bonnes heures et parvenons à progresser de 4 à 5 m jusqu'à une diaclase pénétrable qu'il faudra agrandir également. La suite n'est pas très évidente, mais ici, d'après la topo, nous sommes à moins de 10 m de l'extrémité du boyau des Sangsues où s'engouffre la totalité du courant d'air circulant au fond du Quéou. Le recouper pourrait peut-être nous permettre d'aller au-delà du siphon terminal. Cette hypothèse méritera bien une prochaine sortie dans le secteur...

La zone terminale du Quéou. En rouge, l'extrémité de la galerie fossile (désobstruction) n'est qu'à quelques mètres seulement de l'extrémité impénétrable de l'affluent des Sangsues.

Avant de sortir, nous traînons un peu dans les fossiles de la rivière, à la recherche de conduits supérieurs qui nous auraient échappés. Rien de bien nouveau mais cela nous permet de compléter la topo.
Nous remontons tranquillement et 2 h 30 plus tard nous sommes dehors. Au refuge, nous retrouvons Jean-Claude et ses amis qui préparent la Corruda, un trail qui se déroulera le dimanche sur les sommets du massif. La soirée ne manquera pas de piquant ni de victuailles. Mais ça c'est une autre histoire....

Patrick

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