Double "strike" à la perte du Yerse

Samedi 20 septembre 2014 :
Nous sommes 3 au départ du sentier du col d'Andorre (Étienne, Sandrine et Patrick). Vu le nombre restreint de participants, nous avons un peu changé nos objectifs, délaissant le CL 18 pour se concentrer sur le secteur de Yerse et le gouffre situé juste au-dessus de la perte. Notre dernière visite en 2012 s'était arrêtée à -25 m, au bas d'un puits entièrement colmaté et donc sans air. Le courant d'air, nous l'avions retrouvé non loin de l'entrée, vers -10 m, sortant d'un petit méandre. Nous avions alors l'impression que les travaux allaient être longs. Et c'est pour cela que nous n'avons même pas pris nos baudriers et notre quincaillerie. Parfois, il est préférable de ne pas se fier à ses premières impressions...
A 10 h nous sommes à Espadres. La cabane s'est encore affaissée et nous récupérons un peu de vaisselle que nous laisserons à celle de Yerse. Petit détour par cette dernière, puis nous filons sur la perte. Le niveau du ruisseau est très bas quant au trou, il souffle toujours aussi fort. Nous sommes rapidement à pied d’œuvre et d'un commun accord nous trouvons le chantier moins difficile que prévu. Cette petite note d'espoir va rapidement se transformer en un optimisme débordant lorsque nous commencerons à entendre puis voir un élargissement à un petit mètre de là. Nous commençons à chambrer Étienne qui ne peut pas dormir là ce soir pour cause de Bowling avec des copains. Vers 16 h, premier strike, ça passe et derrière c'est plus grand. 

La première étroiture avant la mise aux normes Iso GSHP....

Le méandre descend par petits ressauts. En bas, les parois se resserrent, mais heureusement c'est plus large en hauteur. Nous équipons une petite traversée au-dessus d'un puits, à l'arrache puisque nous n'avons pas de matériel hormis deux bouts de cordes laissés sur place. Derrière, une belle arrivée au plafond donne un peu de volume à la suite, mais des blocs empêchent de passer et il faut à nouveau désobstruer. 


La petite traversée au-dessus du puits. Notez la qualité du baudrier et de la longe imperdable.
Merci de ne pas communiquer cette photo à l'EFS....
Dessous il y a un petit ressaut de 2 m et plus bas on aperçoit un soupirail. Ça n'a pas l'air très gros. Erreur ! Un cailloux parvient à passer et nous l'entendons s'éclater au bas d'un puits qui semble beaucoup plus vaste et plus profond. "Etienne, tu y tiens à ta partie de bowling ???". Deuxième strike, ça passe à nouveau. Au bas du ressaut, le soupirail n'est en effet pas très gros, mais juste au-dessus un petit conduit fossile nous amène au bord du puits. Celui-ci doit faire entre 20 et 30 m. Il y a toujours beaucoup d'air mais il faudra quand même aménager le passage.Vu l'heure et comme nous n'avons pas de quoi descendre le puits nous ressortons et remettons à demain l'élargissement de ce dernier ainsi que d'autres passages pénibles. Étienne nous quitte. Avec ce double strike, il est paré pour ce soir. De notre côté nous remontons à la cabane. Il n'y a personne et l'orage de fin de journée nous laissera même le temps de faire quelques grillades.

Le méandre après la 1° étroiture.

 Dimanche 21 septembre
Il a bien plu durant la nuit, mais ce matin le ciel n'est plus menaçant et le ruisseau ne semble pas avoir grossi. Nous entrons dans la perte vers 9 h et commençons par faire la topo jusqu'au puits terminal. Puis nous remontons en aménageant tous les passages étroits jusqu'à épuisement des batteries. A 12 h nous sommes dehors ce qui nous laisse le temps d'aller à la cabane d'Espadres pour faire un peu de tri avant le grand nettoyage d'automne....
Au sommet du P.20 terminal.

Une fois la topo reportée, il apparaît que le puits terminal est très près du fond du ravin et donc de la perte du ruisseau. Bien sûr, rien n'est joué mais il y a l'air, l'eau, il ne manque plus qu'un peu de chance pour se rapprocher du fond du synclinal d'Aygue Nègre.... Affaire à suivre.

 Le confortable petit refuge de Yerse.
C.R. Patrick


Commentaires

  1. Encore un weekend riche de découvertes avec pour cerise sur le gâteau un lieu de repos bien agréable. Le grand confort, avec nappe vichy....N'est ce pas Sandrine?
    Ne tardez pas trop pour nous faire partager la suite que ce soit à l'Est où à l'Ouest du massif.

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  2. Certainement encore une grande découverte, qui, si elle donne sur l'actif, risque d'être un réseau majeur de cette zone.
    Bravo à tout les 3.

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