Prospection au Jaut et à la Bouchère de Hours

Ce 24 juin avait lieu la seconde des 3 journées d’études géomorphologiques et de prospection organisées par Pyren’eau.

Rappel : Pyren’eau c’est le syndicat intercommunal que nous avons assisté pour la coloration d’Aygue Nègre sous la direction du cabinet d’hydrogéologie CETRA.

Cette journée de rando prospection s’est déroulée sur le secteur du bassin d’alimentation d’Aygue Blanque (64 – Louvie Juzon) et qui se situe dans la haute vallée de l’Ouzom,

Frédéric Prétou le responsable de CETRA remplaçait Frank. On retrouvait les mêmes que ceux de la première sortie Philippe, un ami de Frédéric et Matine, un jeune stagiaire de Pyren’Eau en stage d’observation.

Pour ce faire nous serons gâtés. Après avoir stationné les véhicules à 1506, au col de Jaut, on part droit dans la pente pour s’assurer si une des dizaines de dolines qui criblent le cœur du synclinal Aptien ne percent pas.

 Il y aura une exception avec une fissure latérale de 3 m de profondeur mais sans courant d’air notable.

Puis on va longer à 1800m la falaise du Jaut qui correspond à la bordure Sud du syndical. On note une belle fracturation dans l’axe syndical qui prend l’orientation de la faille N 110° pyrénéenne (115°). Accident qui matérialise la poussée pyrénéenne suite à la collision entre la plaque Ibérique et celle Européenne qui a « construit » et est à l’origine de la chaine des Pyrénées.

Ce coin a sacrément travaillé, d’où l’on était, l’on observait en face, l’autre face de la gouttière (Pic Angoustise) qui laisse entrevoir des fractures normales à la stratification d’orientation N 155 / 160°et même N10° ayant démembré des compartiments de belle taille (visibles sur photo aérienne) avec des coulissements N/S entre eux, donc des faille !

Là-haut il y a un beau poli glaciaire encore intact bien que zébré de cannelures d’écoulement et de dissolution. A pied deux gouffres à névés profonds de 10m environ.

On poursuit la rando après une pause repas attendue. Nous voici dans le cirque latéral de la Bouchère de Hours.
 


Ici un puits à neige très fourni et bouché, signalé par Robert  Horgassan dans les années 50 est repointé. On note la présence de pieux qui servait au berger, pour débiter la neige et s’en servir car il n’y a aucune source dans le coin. De plus c’est aussi un saloir naturel pour conserver les fromages et le lait. La cabane des


Coulindrous (framboisiers) aujourd’hui, un tas de pierre se trouve en contrebas et elle était encore occupée du temps d’Horgassan. La visite se terminera en atteignant le col à 1787, une fenêtre vers l’autre vallée et un passage assez raide et exposé pour descendre vers la vallée et rejoindre 400m plus bas le chemin du Col de Louvie.

Cependant l’observation de cette zone criblée de dolines pourrait être le point d’absorption le plus long vers l’Ouest depuis la résurgence et qui l’alimente, une distance de 5 km ! Autre observation, c’est ce secteur qui semble le plus remanié, par rapport au reste du synclinal.


Ici le flanc Sud de la gouttière synclinale orientée vers l’Est devrait être un U

 évasé vers le Sud. Il n’en n’est rien, la branche du U se redresse et plonge vers le Nord. La branche de ce « U » se rétrécit vers son centre au lieu de théoriquement s’évaser.

S’il devait y avoir une coloration avec une bâche « vessie » pour contenir l’eau et pousser un colorant le gouffre des « coulindrous » ou une doline proche serait un point intéressant.

Au retour on trouvera une autre doline gouffre intéressante à explorer .

Finalement on a partagé un agréable moment, une randonnée très instructive et même observé les edelweiss qui commencent à fleurir… Et les fossiles de coraux qui se sont accumulées durant des millions d’années pour former ces plaques rocheuses qui se sont redressées !



A. Dole


 

 

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