Coup double aux Visiteurs

Dimanche 2 juin 2024

Après un mois de mai pourri, juin a vraiment du mal a tenir son rang de premier mois de l'été. Il ne fait pas vraiment chaud et le soleil peine à percer l'épaisse couche nuageuse qui s'accroche au piémont. Ce matin nous retrouvons une partie des inconditionnels des Visiteurs : Jean-Noël, Pascal, Thibaut et moi. Inutile de s'étendre sur les premiers moments de cette sortie, il suffit de faire un copier coller des comptes rendus précédents. Cela devient un peu plus intéressant lorsque nous nous retrouvons sur le chantier. Premier constat, il y a pas mal d'eau. Deuxième constat, moins rigolo, le perfo tourne bizarrement et a du mal à percer. Le problème semble venir de la percussion et pour nos premiers trous cela se traduit par une durée plus longue de perçage. Pas grave, pendant que l'un d'entre nous fore, les autres ont le temps de remonter les cailloux que nous avions stockés dans le laminoir incliné. La place est désormais libre pour accueillir les gravats venant du fond. A tour de rôle nous nous relayons pour progresser dans le méandre qui reste étroit mais toujours à la limite du pénétrable. C'est un peu besogneux mais ça avance. Thibaut parvient à progresser de quelques mètres jusqu'à un passage, qu'à tour de rôle, nous ne parvenons pas à franchir. Derrière c'est à peine plus grand mais c'est juste à ce moment là que notre perfo déclare forfait. Du coup, nous ressortons vers 16 h 30 ce qui nous permet d'envisager d'y retourner le lendemain avec Sylvain qui vient d'arriver au club. 

L'équipe un peu dépitée par la défaillance de notre perfo....
"Ça ira mieux demain"

Lundi 3 juin

Ce n'est pas la très grande forme car les séances aux Visiteurs ont tendance à laisser des traces et, avec Jean-Noël, nous avons un peu mal partout. Heureusement, Sandrine et Sylvain complètent l'équipe. Pour Sylvain, c'est sa première sortie au club et avec ce genre de programme soit on le dégoûte de la spéléo à tout jamais, soit il a vraiment la fibre de l'exploration et ce sera un addict de plus à nos sorties laborieuses. 

Le méandre en aval du soupirail

Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour comprendre qu'il est déjà bien contaminé par le virus et il trouve rapidement sa place comme s'il avait toujours fait partie de l'équipe. Avec un perfo en bon état, les affaires reprennent de façon plus efficace. En plus, le niveau d'eau a baissé par rapport à la veille. Après avoir rendu le méandre moins inconfortable, Jean-Noël pulvérise le passage étroit de la veille. Derrière cela descend un peu puis un nouveau resserrement se présente. Sylvain parvient à se glisser mais c'est vraiment peu évident de se redresser derrière, d'autant plus qu'il y a un petit ressaut d'un mètre qui ne facilite pas les contorsions. Sandrine essaie à son tour mais ça coince aussi.

Vu comme ça, cela ne paraît pas très gros, mais ça passe.

La suite est à l'identique, probablement pénétrable juste après cet obstacle très ponctuel. Mais impossible de voir plus loin en raison d'un virage à angle droit. Il y a toujours de l'air, la pente s'accentue et j'ai même l'impression que la résonance a changé (c'est sans doute une application de la méthode Coué pour stimuler les troupes à ne pas lâcher l'affaire). Nous en restons là pour aujourd'hui car nous avons une réunion du club en fin de journée.

Au bas du R.3 menant au ruisseau.

Un petit descriptif pour faire le point sur nos travaux : le gouffre des Visiteurs débute par une série de petits crans verticaux qui rejoignent un ruisseau souterrain vers -25 m (la topo est sur karsteau). L'amont de ce dernier est un joli méandre qui se pince au bout d'une vingtaine de mètres. En aval, lors des premières explos, nous nous étions arrêtés sur un laminoir incliné à 45°, pénétrable sur quelques mètres seulement. Nos travaux ont débuté là et cette première partie a été sans doute la plus laborieuse. Au bas, un soupirail a permis de rejoindre un méandre bien formé mais étroit ponctuellement et toujours marqué par une pente prononcée. Dans ce dernier nous avons pu progresser d'une dizaine de mètres. La suite ne devrait pas poser trop de problèmes si ce n'est le stockage des gravats que nous gérons en minimisant les agrandissements. 

Le soupirail au bas du laminoir incliné

 

Patrick

Commentaires

  1. Si ce n'était pas vous j'aurais bien cru à une formidable excuse cette perfo pour pouvoir aller siroter des bières plus tôt. Chouette en tout cas ces deux jours au bagne, ça va bientôt passer...

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  2. Vous avez bien du courage, bravo et à bientôt, j'espère

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