Du coté du Montcaut

 Montcaut (64-Louvie Juzon)

Récit de Alain Dole

Au fond de la vallée orientée Sud / Sud Est qui débute depuis le hameau de Pé dé Hourat (littéralement : « le pied du trou », cela qui fleure bon le gouffre à découvrir…)

Le 1er juin avait lieu une randonnée découverte, par le collectif du Moncaut manifestant pour la sauvegarde de ce montagnon pour lequel le carrier Daniel a jeté son dévolu.

Ce dôme de Lherzolite, est une ancienne remontée magmatique du manteau à 70 km de profondeur qui, d’après les spécialistes s’est retrouvée à la surface de la terre lors de la formation des Pyrénées par les mouvements tectoniques qui ont débuté il y a 70 millions d’années lorsque la plaque ibérique est passée sous celle de l’Europe formant la chaine pyrénéenne ! 

C’est surtout un des 40 points chauds unique au monde que l’on trouve le long de la ride Est – Ouest qui borde le nord de la chaine des Pyrénées et dont la première observation au 18ème siècle a été faite sur l’étang de L’Hers en Ariège, d’où le nom de cette roche.

Et comme c’est une roche dure avec une forte densité 3.3 (supérieure au granit 2.8). Soit un intérêt pour la production de ballast, de matériau de construction, de mortier…

Une toponymie explicite.

Depuis des générations, les locaux du hameau de Pé dé Hourat l’appelaient « le volcan » et lui ont donné le nom de Montcaut, ce qui veut dire le « mont chaud ». Sans savoir que cette roche était une remontée magmatique du manteau terrestre. Le bon sens paysan avait observé que rien ne poussait sur ce montagnon alors qu’il était entouré de hétraies luxuriantes. Un sol grillé comme après un incendie.

La lherzolite, riche en olivine, est donc pauvre en gros cations (sodium, potassium et calcium). Or ces cations sont indispensables au fonctionnement des cellules vivantes, animales et végétales. D'où la pauvreté de la végétation sur les massifs de lherzolite.


Mais cette désignation de Montcaut n’est pas unique dans les Pyrénées, il existe aussi un Montcaup en Haute-Garonne sur le canton d’Aspet, dont la toponymie ancestrale de ce massif de lherzolite désigne un mont chauve ou pelé, issue des observations logique des anciens. 

Ainsi, nous avions plus de 150 personnes, des locaux, des sympathisants, des éleveurs et des spéléos (dont Kitou Delmasure qui a présenté la géologie) car une telle exploitation, outre le fait de fermer la pisciculture locale, de ruiner le hameau par une désertification massive, sera à n’en pas douter une catastrophe écologique vue que les eaux karstiques seront impactées (dont les 2 résurgences majeures, dont une alimente la pisciculture) le fin du pastoralisme local qui entretien les prairies et favorise la biodiversité.
Mais rien n’est perdu, car ce massif est sur le territoire de Louvie-Juzon qui y est défavorable alors que la mairie de Bruges aurait engagé un accord avec le carrier, car elle détient un droit d’usage des prairies et de la forêt remontant au moyen-âge. Donc il y a un conflit de droit du sous-sol qui revient à la commune de Louvie-Juzon. D’où un imbroglio procédural…

Alors quel lien avec le Karst ? En fait, lors de ma marche d’approche indirecte, le point orange sur la carte pointe un trou, une sorte de fenêtre donnant accès à un puits de 4 m environ. Il vient d’être ouvert et exploré par CB ED qui ne l'ont pas encore renseigné sur Karsteau, mais alors qui sont ces explorateurs ?

Alain Dole



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