Bassia, l'épilogue

Victime du Covid dés les premières heures, le projet Bassia n'a été qu'une suite de rebondissements avec l'annulation de la 1° rencontre pour cause de confinement, une première coloration aux résultats déroutants, une topo du gouffre aux orientations différentes des premiers relevés, un second traçage avec de nouvelles surprises etc. Bref tout devait être simple mais finalement le projet se révéla plus complexe que prévu entrainant de multiples réflexions, des doutes pas moins nombreux et des échanges à répétition aussi riches que sympathiques. Tout cela a duré près de deux ans jusqu'à ce que nous finissions par y voir plus clair dans les circulations souterraines du Bassia. 

La rencontre du weekend dernier était l'occasion de faire le bilan de nos recherches et de les partager avec les habitants de Sarrancolin et des environs puis avec les spéléos de la région intéressés par cette thématique.

Rappelons que le projet avait été initié par les CDS 65 et 32 et le SCM avec l'aide d'André Tarisse qui a mis à notre disposition tout le matériel nécessaire aux colorations et mesures diverses (débit, conductivité, température...). Merci à lui. Progressivement d'autres protagonistes se sont greffés sur l'équipe initiale pour finalement former une sympathique bande de copains à la sauce Amalgame.

Vendredi 16 décembre

Nous avons RV à 20 h à la mairie de Sarrancolin pour présenter nos travaux aux riverains, dont certains ont assidument participé à la seconde coloration. Jean-Claude est le maître de cérémonie et débute par un diaporama complet et pédagogique suivi avec intérêt par une trentaine de spectateurs, dont le maire du village. Le public très intéressé par nos travaux n'a pas tardé à poser des questions et fournir de nouvelles indications sur des sorties d'eau  méconnues. RV est d'ailleurs pris le lendemain pour aller voir de plus près ces sources. La soirée se termine par une collation. Retour au gîte de Montserié ou nous attend un rhum arrangé apporté par Patrick (09) histoire de refaire le monde.

Samedi 17 décembre

Le reste de la troupe nous rejoint à 9 h au gîte. Nous sommes désormais 17 autour de la table et c'est Christophe qui ouvre le bal avec une présentation magistrale sur la géologie locale et la formation des Pyrenées. Cela devait durer 1 h mais à 11 h nous étions tous encore à discuter sur ces thèmes passionnants d'autant plus que dans l'assemblée Bubu (géologue dans une autre vie) et Véronique (enseignante) sont venus apporter leur contribution précieuse à la compréhension de ces concepts pas toujours évidents. Echanges, brassages d'idées, interventions des uns et des autres, questions sans à priori, le tout n'excluant pas une petite plaisanterie par ci par là, c'est comme ça que nous voulions que ça fonctionne et cela a fonctionné. 

Le groupe devant le pli du Bassia

Mais les intervenants peuvent être les meilleurs du monde, il est bien difficile de maintenir un spéléo assis sur une chaise pendant plus de 2 h. Donc vers 11 h 30, changement de décor, nous partons en direction du Bassia et du col d'Artigueluz où nous cassons la croûte au soleil. Nous gagnons ensuite les hauteurs du massif, juste au-dessus de la partie boisée pour voir in situ le fameux synclinal ainsi que quelques beaux vestiges de la présence des glaciers. Plus bas, vers l'entrée du gouffre de Coume Bère Christophe nous montre la moraine frontale du glacier évoqué plus haut. Les journées étant courtes nous ne trainons pas trop pour redescendre sur Sarrancolin afin de faire le tour des sources et de voir celles qu'on ne soupçonnait pas (Frêne et 26 rue Noire).

La source du Frêne

De retour au gîte, pas le temps de souffler car Jean Claude nous présente le déroulé de la dernière coloration ainsi que les résultats et leurs interprétations.

Petite pause apéro (enfin !) et repas commun et c'est au tour de Philippe et Sylvestre de reprendre le flambeau pour nous présenter un récent traçage réalisé sur le mont Perdu. Ici pas de matériel sophistiqué mais simplement 2 gars bien motivés pour placer des capteurs à plus de 2 h de marche et effectuer une coloration qui aura duré moins de 24 h pour un dénivelé d'environ 1000 m. Du traçage vite fait bien fait et des perspectives alléchantes pour de futures explorations. 


23 h 30 : Comme il reste un peu de rhum arrangé nous sommes obligés de refaire une seconde fois le monde (il en a bien besoin...)

Dimanche 18 décembre

C'est la journée des travaux pratiques. Jean Claude nous présente le matériel prêté par André pour la coloration (courantomètre, fluorimètre, capteurs en tout genre, reefnet, thermomètres, conductimètre etc..) puis nous allons du côté de Sarrancolin pour réaliser des expériences de terrain. Au départ,  José nous emmène à l’oueil de la Bau. Le coin est sympa mais c'est la Sibérie alors qu'un peu plus bas, au village d'Ilhet le soleil brille généreusement. C’est donc là que nous ferons nos expériences de mesure de débit, au sel, puis au bouchon et avec le courantomètre avant de conclure ces deux journée autour d'un dernier casse croûte.

Mesure de débit au courantomètre

Ces deux journées auront vu passer des spéléos venant de 6 départements (64, 65, 32, 31, 11 et 09) tous désireux d'échanger, d'apprendre et de partager des expériences. Tout le monde est parti en se disant que c'était à refaire, les projets ne manquent pas, donc il n'y a plus qu'à renouveler l'opération...

Patrick


 

Commentaires

Enregistrer un commentaire