Gouffre de la Borne 109 et Grotte de la Pale
Pour cause de journée EDS repoussée, me voici embarqué
volontaire dans une sortie dans le cadre du stage du Creps Rhône-Alpes « Module
encadrement grandes courses ». La cavité retenue pour mon groupe est la Borne
109.
RDV Place des Arcades à St-Pé. Les présentations donnent : 3
étudiants DEJEPS futurs pros, 2 examinateurs et 5 publics supports, cobayes
comme moi. Il y a là 2 spéléologues amateurs et 3 jeunes filles en initiation,
stagiaires présentes plusieurs jours pendant la formation.
Transfert en voiture ensuite vers la ferme Soulas. Il y a
déjà beaucoup de véhicules d’autres groupes partis ou en cours de départ vers
d’autres cavités.
Nos étudiants sont venus repérer et préparer leurs
interventions quelques jours avant. Ils se sont partagé le travail : Patrice
fera la 1ère partie jusqu’avant le Kamasutra, Alexandre la 2nde jusqu’à la
Salle Blanche et un peu du retour et Marion la fin du retour avec toutes les
verticales montantes.
Chaque étudiant intervient en situation comme un
accompagnateur professionnel indépendant, accompagnant un groupe (quel que soit
le niveau de chacun) ; les 2 autres étudiants n’intervenant que plus tard dans
la journée et les examinateurs, Bruno du CREPS Rhône-Alpes et Olivier du Pays
Basque, sont silencieux, ce sont des « fantômes ».
Nous pénétrons dans le 1er puits à 9h45. Les équipements
s’enchaînent à un bon rythme, les étudiants étant déjà très aguerris ! Les
puits sont équipés en double pour améliorer la fluidité et la rapidité de la
progression. Nous avons droit à toute la pédagogie détaillée sur la technique
et sur le monde souterrain. Le groupe progresse sans difficulté.
A la sortie du Kamasutra (bien élargi il y a 3 ans lors de
l’exercice Spéléo Secours), nous posons nos sacs pour un pique-nique mérité
dans la bien-nommée Salle à Manger à -59m, galerie très large, appuyée sur un
miroir de faille et envahie d’un chaos de roches et de remplissage de graviers
bruns et même noirs. Il est 12h40. Bien sustentés et délestés de tout matériel,
nous poursuivons la descente pour atteindre rapidement la Salle Blanche après
les 45m de dénivelé bien pentus et bien glissants. Il est 13h10. Au bout de nos
rêves, la raison s’achève, la salle merveilleuse est sous nos yeux ! Malgré un
ancien remplissage partiel en eau, postérieur aux concrétions, ayant laissé un
dépôt marron dans le bas de la salle, tout l’ensemble est exceptionnel.
La salle présente une déclivité importante du fait de sa
position dans la base de la fracture de cisaillement. Les 2/3 du plafond de la
salle sont couverts de stalactites et de bouquets d’aragonite d’une blancheur
incomparable. Il y a également des fistuleuses en grand nombre et plusieurs
coulées de calcite très blanche, en concrétions sur les parois ou en
stalactites.
N’importe où on pose les yeux, on ne peut que rester
longtemps en admiration devant la complexité des innombrables excentriques. Et
même s’il faut partir, changer de terre ou de trace, et même s’il faut se faire
violence pour quitter les lieux, après un séjour à chaque fois toujours trop
court, vers 14h nous repartons vers la suite de nos rêves !
Une séance de maquillage de groupe avec ocre rouge, jaune ou
brune trouvées sur place, nous transforme en (paisibles) guerriers de la
B109...
Pour le retour, l’ambiance est toujours au beau fixe. Les
changements de stagiaires n’altèrent en rien la détermination du groupe, mais
les vannes fusent à un rythme plus soutenu qu’à l’aller. Les examinateurs ne
sont pas en reste, tout en restant concentrés sur l’écriture de leurs
commentaires critiques dans un petit carnet, dont l’essentiel échappe à ma
prise de conscience...
« Heureux l’inconscient, il n’a pas fini de se sentir en
sécurité ! ».
Au retour Guillaume et Marc déséquipent, histoire de ne pas
perdre la main. A 15h30 tout le monde est sorti du trou et on pose presque tous
pour le selfie-souvenir.
Au moment du départ, on se rappelle tous les bons moments
passés ensemble sous terre et on souhaite bon courage pour la suite aux jeunes
étudiants et bon vent à tous les autres. Aujourd’hui on n’a pas vécu notre vie
par procuration ! La journée n’est pas finie pour certains, car plusieurs
Tachous (Sandrine, Alain, Jean-Claude, Jean-Luc et Marc) se sont donnés RDV à
la Pale à 17h30 pour une séance de délimitation du site paléontologique
(griffades d’ours et prélèvements moyenâgeux d’argile), à l’initiative du
CDSC65. Entrée dans la grotte vers 18 h, sortie vers 20 h ; on a fait du bon
boulot ! Voir compte-rendu complet sur le site du CDSC65.
Marc C
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