Une chortie au Chichou....
Lundi 30 décembre 2024
Depuis un moment déjà, Jean-Noël souhaitait nous montrer le gouffre du Chichou situé près de chez lui (en Nistos) et qu'il avait découvert et exploré après moult désobstructions. Philippe (ASC et SCC) qui s'intéresse également au secteur, est disponible et c'est donc à trois que nous effectuons cette dernière sortie de l'année.
Il fait beau, il n'y a plus d'obligation de visa pour entrer en république indépendante du Nistos donc nous y allons sereins. En plus, Jean Noël nous annonce une marche d'approche d'1 heure, quasiment horizontale. Le pied...
Montée au Chichou. L'itinéraire rejoint la barre calcaire qu'il contourne par la droite. |
Nous avons rendez-vous à 9 h chez Jean Noël que nous prenons au passage avant de gagner le col au sud du Pic de Picarre. C'est là que la version "itinéraire horizontal" façon Nistos prend tout son sens. Tout d'abord il faut rejoindre le col par une descente que Jean-Noël qualifie de coup de grâce au retour, puis il faut remonter en face pour gagner la ligne de crête conduisant au sommet du Picarre. Au bas mot 400 à 500 m cumulés... Mais il fait beau, le soleil réchauffe la face sud qui est magnifique et tant pis pour ces petites divergences d'appréciation.
Le bouc Punk entouré de ses deux amazones. |
En remontant dans les barres calcaires, une odeur acre nous prend soudain à la gorge et sans que nous ayons le temps de nous interroger sur son origine, nous voyons débarquer un gros bouc hirsute entouré de son harem. Notre présence ne semble pas les perturber, bien au contraire, et le troupeau finit par nous emboîter le pas, en nous léchant les mains et en flairant nos sacs. Il abandonnera lorsque, arrivés à la crête, nous basculerons sur le versant nord.
L'entrée perchée du Chichou |
La suite est une longue traversée sous les barres sommitales du Picarre, dans les pentes raides qui plongent vers la vallée de l'Arize. Parvenus à un second col, il nous faut encore descendre d'une centaine de mètres pour rejoindre l'entrée du gouffre. Celui-ci s'ouvre à quelques mètres de hauteur au bas de la falaise. Notre premier objectif est de réaliser la topo jusqu'au fond et éventuellement de revoir quelques puits parallèles.
Le boyau d'entrée |
Le gouffre débute par un boyau bien formé étonnamment sec qui pourrait laisser supposer qu'un courant d’air aspirant le parcourt à certaines périodes. Mais aujourd'hui, la poussière que dégage notre passage reste en suspension, totalement immobile. Quinze mètres plus loin, nous parvenons au sommet du premier puits où la morphologie change radicalement et où l'on ressent peut-être un vague mouvement d'air.
Au sommet du premier puits. |
Au bas, les parois, maculées de traces de guano, attestent de la présence passée de colonies de chauve souris. Aujourd'hui elles sont plus rares, et vu la faible fréquentation des spéléos, leur disparition est sans doute à mettre au compte d'autres facteurs environnementaux. La suite du gouffre est une succession de petits puits parfois spacieux, séparés par de courts méandres que Jean-Noël et ses amis ont mis au gabarit, en l’occurrence celui de Gus qui a également sévit dans ce trou.Le dernier puits, vers -90 m, est barré par une étroiture verticale qui reste sélective. Nous la passons avec Jean-Noël pour démarrer la topo au point le plus bas. Celui-ci est un méandre de 10 à 15 cm de large, haut de 2 mètres et qui semble descendre un peu mais un virage nous empêche de voir la suite. Le courant d'air n'est vraiment pas violent et il faudrait absolument voir ce que cela donnerait lors d'un épisode estival de forte chaleur.
L'étroiture précédant le dernier puits de 10/15 m. |
C'est Jean-Noël qui va pour la première fois réaliser la topo. Je m'occupe du disto et Philippe gère topodroid sur son portable. La remontée est tranquille, ponctuée par de nombreux arrêts pour observer le pendage ou le creusement des conduits.
Nous ressortons en fin d'après-midi, le trou semble aspirer alors que dehors il fait plutôt froid. Curieux...Le retour se fait au soleil couchant avec une vue magnifique sur les sommets enneigés de la Haute Chaîne. Une bien belle surprise ce Chichou et bravo à Jean-Noël pour cette découverte.
Patrick
Joli ! J'ai bien aimé aussi , le clin d'oeil du " visa pour le Nistos ..." ) . pascal
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