La cascade perdue et la plume

Vendredi 8 octobre 2024

L'hiver approche mais la neige n'a pas encore recouvert le lapiaz nord du Taillon. C'est donc une dernière occasion avant un moment pour retourner sur ce secteur. Finalement nous ne sommes que 2, Philippe et moi, et c'est donc assez chargés que nous quittons le col des Tentes avec un blizzard glacial venant des pentes enneigées du Taillon. Quant au soleil, il disparaît sous un épais panache nuageux qui dégueule du col de Boucharo en provenance d'Espagne. Il ne pleut pas, c'est une chance. Nous ne trainons pas pour descendre nous mettre à l'abri dans le petit gouffre de la Plume. Ici au moins nous sommes à l'abri du vent, mais pas du courant d'air qui alterne au rythme des bourrasques. 

Sale temps pour la plume !

Nous y restons un moment pour finalement nous arrêter sur un gros bloc en travers du passage. De toute façon, nous commençons à être frigorifiés. Dehors la météo est à l'identique et pour terminons la journée en essayant de retrouver la perte de la cascade disparue. 

Une petite explication s'impose. Le ruisseau provenant du glacier des Gabietous avait la particularité de traverser tout le lapiaz sans se perdre dans les nombreuses fissures qui le parsèment. Du coup, avant de rejoindre la vallée du Poué d'Aspé, il offrait le spectacle d'une belle cascade de près de 80 m visible depuis le col des Tentes. Lors d'une ballade juste après les grosses crues du mois dernier, Philippe avait remarqué que la cascade ne coulait plus. Sur le plateau, le décor avait un peu changé et les éboulis gréseux du Taillon avaient été emportés, recouvrant le sentier de la brèche et une partie du lapiaz sous-jacent. 

Le ruisseau de la cascade avant...

...et après.

De toute évidence, le ruisseau avait rejoint le karst profond et probablement des conduits souterrains devenus soudainement actifs. Malheureusement, pour rechercher cette perte, il est déjà un peu tard, car le froid en altitude réduit considérablement le débit du ruisseau. Nous trouvons bien quelques soutirages, mais rien de très probant et surtout, le secteur est recouvert d'une épaisse coulée de gravats. Moralité, il faudra revenir en été pour la Plume et pour la Cascade...


 

Patrick

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