Explo au Bidon (Arbailles)

Vendredi 25 octobre 2024

C'est sous une pluie battante que je prends la route en direction du massif des Arbailles pour rejoindre Thomas. Au programme, le Trou du Bidon. Son exploration est toujours en cours et, pour ce week-end, deux objectifs nous attendent : terminer l'équipement du réseau parallèle au P50 et continuer l'escalade entreprise par Thomas cet été.
J'arrive au cayolar vers 21h. Je découvre les lieux : les murs sont couverts des topographies des trous en cours d'exploration. Thomas m'explique les travaux en cours, entre le Bois de Cerf, la Taupe, l'EX 25 et, bien sûr, le Bidon, je ne sais plus où donner de la tête ! Nous passons la soirée à discuter spéléo et, surtout, à spéculer sur la météo et sur ce que nous pourrons bien faire le lendemain…

Samedi 26 octobre 2024

La nuit fut bonne et reposante, et ce, malgré les trombes d'eau qui se sont abattues sur le toit du cayolar. Rapidement, la décision est prise : nous n'irons pas sous terre aujourd'hui. Il n'est pas prévu d'accalmie dans la journée et se mouiller sur la marche d'approche ne nous mettrait pas dans de bonnes conditions, vu les objectifs qui nous attendent.

Nous passons la journée à préparer le matériel : cordes, pulse, perfos, batteries... Tout est réuni. On organise, on optimise, et finalement ce sont trois kits de matériel que nous emporterons avec nous le lendemain. Nous passons une partie de l'après-midi à entretenir notre matériel perso. C'est donc entre couture, colmatage au Sikaflex et découpe de chambres à air de toutes tailles, que nous échangeons nos anecdotes sur nos dernières sorties spéléo. Nous nous remémorons entre autres l'histoire de la botte et du Patou (cf. le déséquipement du TP30) et nous mettons à jour de nouveaux running gags qui nous accompagneront sous terre le lendemain.
En fin d’après-midi, après avoir trouvé la seule cannette en alu vide sur tout le massif, nous nous bricolons un réchaud cannette. Il nous sera bien utile demain.

Dimanche 27 octobre 2024

Cette fois, la météo est avec nous. Malgré quelques averses durant la nuit, c'est sous un soleil tant espéré que nous nous réveillons ! Après un petit-déjeuner plein d’énergie (et oui, il en faudra pour la journée qui nous attend), nous prenons rapidement le chemin de la cavité. Après 45 minutes de marche d’approche et après avoir traversé le lapiaz, nous arrivons à l’entrée de la cavité. Un dernier « repas » avant de partir sous terre : un pochon de riz accompagné de son coulis de tomate rouge, suivi d’une clémentine de saison. À 10h, nous rentrons sous terre.

A défaut de photo, le Bidon dans l'imaginaire de Thibaut et de l'I.A.

Je m’engage avec un kit, et Thomas prend les deux autres. La première partie de la descente se passe bien. Le plus grand puits est passé, un P70, et c’est à partir de là que cela se complique légèrement. Je traîne toujours mon kit dans les méandres étroits. Soit il s’accroche, soit je m’accroche. Il faudra repasser par la case couture… Je céderai par la suite mon kit à Thomas.
Le temps passe très vite sous terre, cela fait déjà plus de trois heures que nous progressons vers nos objectifs. Nous passons les méandres les uns après les autres, tout comme les ressauts, agrémentés de quelques chutes d’eau par endroit. Nous suivons l’actif pendant la majeure partie de la descente. Près du premier objectif et avant la bifurcation entre le P50 et son shunt, nous nous arrêtons brièvement pour une soupe bien chaude. À cet endroit, nous récupérons des nouilles et une bouteille d’alcool à brûler qui nous serviront plus tard dans l’aventure.
On repart en direction du shunt. Nous quittons le réseau humide et arrivons dans une branche avec beaucoup de mondmilch. Le froid commence à se faire ressentir. Il était prévu que je fasse la première et que je termine d’équiper ce puits. Finalement, pour ne pas perdre davantage de temps, je laisse Thomas s’en charger. J’en profite pour me changer et remettre une couche sèche et chaude pour la suite du périple.
Nous retrouvons le réseau déjà exploré, la jonction est faite. Après un rapide café, direction un petit boyau d’une cinquantaine de mètres qui nous mène au pied de l’escalade. Le courant d’air est bien présent, tout comme l’eau qui tombe au sol avec perte et fracas. Il ne fait pas bien chaud et nous ne devons pas traîner au risque de trop se refroidir. Thomas monte en premier, je le suis et le rejoins au fractionnement, 20 mètres plus haut. C’est à partir de là que reprend l’escalade. Je m’installe pour l’assurer. Je suis au sec, mais le courant d’air remontant est toujours présent…
C’est parti, pulse après pulse, Thomas grimpe. De mon côté, le froid s’installe progressivement mais sûrement. Après une dizaine de mètres seulement, je capitule : le froid aura définitivement pris le dessus. Nous en resterons là, avec toujours ce mystère à élucider. Une prochaine fois peut-être…
Avant d’entamer la remontée, nous sortons une dernière fois notre réchaud pour préparer des nouilles instantanées. Dernier instant de « confort » avant le retour à la surface.
Nous laissons du matériel au fond et nous, enfin plutôt Thomas, remonte avec deux kits, dont les deux perfos et les multiples accus encore chargés !. Oui, nous avons été généreux sur le matériel. À ce stade, je n’ai plus aucune notion du temps ; nous remontons à bon rythme. Le froid ayant laissé place à la fatigue, c’est à 23 h 30 que nous ressortons du Bidon. Quel plaisir de retrouver les clémentines et chocolats laissés dans nos sherpas !

Le chemin est très bien balisé, et nous retrouvons sans mal le camion, puis enfin le Cayolar.

Lundi 28 octobre

Le réveil est tardif et accompagné d’une multitude de courbatures. La journée est consacrée au nettoyage et à la remise en ordre du matériel.
Malgré une météo abominable en début de week-end, ce fut pour moi une belle découverte du massif des Arbailles. Je savais que l’exploration allait être difficile, et j’ai été servi ! Mais que ce fut, une nouvelle fois, formateur autant sur le plan technique que sur la gestion de l’effort. Un regret tout de même de ne pas avoir rempli l’objectif de l’escalade, mais ce n’est que partie remise. Avec peut-être une arrivée par le haut directement ?

Thibault

Commentaires

  1. Bravo pour cette explo qui n'est pas du tout "bidon". La prochaine fois, il faudra allumer un brasero dans le Bidon !

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