Ça bosse au Mont Caup
Il s’est passé pas mal de temps depuis la dernière fois que nous sommes allés rendre visite à ce cher Mont Caup, à vrai dire il s’est passé pas mal de choses depuis la dernière fois… Entre autres, un nouvel assaut au TP30 nous fait comprendre qu’il va falloir délaisser les techniques alpines pour les méthodes himalayennes (vous pouvez lire son dernier article, et notamment son dernier commentaire sur celui-ci). Ça va nous prendre un peu de temps pour en assurer la logistique et quoi de mieux qu’une sortie plus reposante dans le Nistos. C’est parti pour aller faire la topo du Mont Caup pour être en mesure d’y ajouter les nouveautés présentes et à venir.
05/01/2022 - Thomas F, Damien V
Nous avons tous les deux à faire avec Thomas et ce n’est qu’à 14h que nous nous retrouvons. Le temps de brasser vite fait le matos et on démarre la topo du méandre à 15h45. L’objectif est d’aller jusqu’au départ du P167 à -40m, il est déjà tard et je tiens absolument à sortir tôt. En effet Thomas a ramené un carton plein de bonnes bières et il va falloir s’y prendre tôt sans ça on se couche à 2h30 du mat’ (comme d’hab).
Bon c’est quand même déjà pas mal, ça nous permet de roder un peu notre binôme à la topo histoire d’être bien efficace demain. Thomas est devant et trouve les points, je fais les visées avec le disto prenant soin des visées d’habillages (splayshots) pour le croquis, Thomas récupère les données progressivement sur le téléphone et vérifie le plan en temps réel. A un certain moment, topodroid refuse après maintes reprises de faire un cheminement considérant que le disto n’est pas assez précis pour une visée d’à peine 2m ! Là on rage un moment et on accuse toute la ferraille qu’on porte essayant de l’éloigner au plus sans succès puis Thomas me dit, “Attends, tu m’as pas dit qu’ils avaient bourré à l’alu quand ils ont désobé Gus et son pote?”. C'est bien ça, le point topo est pile au niveau d’un bourrage d’alu resté piégé dans la roche, ça embrouille grave la bécane ! On poursuit la topo sur les deux premières tirées du P 167 pour voir ce que ça donne. A la remontée Thomas n’a pas son pantin (marginal oldschool) et moi pas ma pédale (un must pour les conversions), à deux on ferait un spéléo heureux! Retour à la voiture vers 18h, ça a plutôt bien fonctionné.
06/01/2022 - Gabriel F, Gustave A, Thomas F, Damien V
Rendez-vous au parking à 9h cette fois-ci accompagnés par Gus et Gaby, ça fait plaisir. Par contre on se caille grave et on se demande à quel moment on va voir naître le glacier du Mont Caup. Ça fait vraiment du bien de rentrer au chaud sous terre, on descend tranquillement le méandre jusqu’au puits en bavardant, c’est parti pour reprendre la topo. On en profite pour s’adonner au culte de l'écho et davaï. Ça avance bien et ne retarde pas trop les deux acolytes qui nous suivent, on se retrouve tous au niveau du palier de -160m pour taper une pause et discuter. Gus et Gaby décident de remonter et vu qu’on ne sera que tous les deux ils nous remontent le perfo et les pulses qu’on avait préparés pour le Réseau d’Argile et/ou le Réseau Nord. Ils seront dehors vers 14h.
Avec Thomas on attaque net la topo de la branche Noirpotan, et c’est vrai que c’est quand même bien mignon (désolé on a été radin sur les photos). Dommage que les parois soient souvent recouvertes d’une fine couche de glaise qui se retire aussi facilement qu’elle vous sali. La branche démarre donc bien à -165m et s’achève à -258m ce qui donne 98m de verticales, fractionnées en 5 tirées d’en moyenne 20m. Arrivés en bas on confirme bien qu’il n’y a pas un pet’ d’air (surtout vu le froid extérieur), le méandre continue dans des dimensions tout juste pénétrables et il faudrait quand même bosser pour passer, bref on déséquipe la branche et ses cordes bien glaiseuses. Je laisse malicieusement Thomas à l'œuvre et je l’entends grogner pendant que je prépare une fiche d’équipement. Arrivés en haut, bah faut redescendre !
Le temps de brasser un peu les cordes, tirer la dernière laissée dans le puits, la bloquer pour finalement s’en démerder et on repart dans le P167. L’idée c’est de récupérer toutes ce matos pour ré-équiper la ligne permettant de descendre au fond du P90 (seule celle d’accès pour prendre pied est partiellement équipée à ce jour). On se remet dans l’axe niveau topo, Thomas est prêt à taper une tirée plein gaz et là je capte que la corde oscille quand même grave. Coup de spot et “là t’as faillis te taper un brave aller-retour, le nœud pendouille dans le vide à 20m!”. Ah oui, on avait déséquipé la corde suivante de ce passage de nœud. Bon ben heureusement qu’on a plein de cordes dispos là ! Thomas nous bricole ça et on poursuit, en bas c’est la Normandie on est trempés en 30 secondes (et la topo ça prend pas 30 secondes). Bon, toute la flotte part dans le P90 et même Thomas est trempé avec sa combinaison par balle Mogot (je cite “pour les petites sorties tu vois ?”). Bon, on est rendus à -205m, donc selon notre savante topo le puits fait 166m. C’était vraiment des Marseillais les anciens, 167m ? Bap !
Là l’idée c’est de surtout pas aller dans le P90 parce-que le canyoning c’est plus sympa quand tu rappelles la corde et que si le Nistos est bien une terre sainte, ça fait longtemps qu’on est baptisés. En vrai c’est faisable mais faire la topo en se renfougnant ensuite jusqu'au siphon dans la flotte ça nous fait pas rêver. On démêle le tas de pus que sont devenues les cordes de l’autre branche pour les laisser se nettoyer ici par la flotte. On mange sur la seule banquette à l’abri des gouttes, sur laquelle Thomas s’est acharné pendant 10mn refusant de vouloir utiliser ses bloqueurs pour s’y caler. Je lui fais le coup de la boîte de sardines flambées au PQ, il est amoureux du concept et me parle déjà de l’améliorer pendant que je fais griller mon fromage sur le feu.
Bon on remonte et on confirme bien des départs intéressants, environ 3 ou 4 options qui livreront peut-être d’autres surprises. Retour vraiment tranquille, quelques modifications pour répartir la corde sur les boucles de fracs, on en profite pour anticiper au mieux le brochage qui devrait peut-être voir le jour. Ça bavarde tranquille dans le méandre, en approchant de l’entrée il y a un pet d’air aspirant, curieux pour une journée glaciale. En réalité ce n’est que l’air froid qui s’engouffre, même pas un pet d’air pour l’en empêcher. On est à l’extérieur peu après 17h et on passe un moment avec Gus qui nous a attendu pendant pratiquement 3h dans un froid glacial ! La prochaine fois, on devrait terminer la topo et visiter par conséquent le réseau Nord, si d’autres personnes veulent se joindre à nous d’autres objectifs sont au rendez-vous.
CR: Damien V.
Photos: Thomas F.
Bravo Damien, et quel poête!! Une prose tout en néologismes. La langue française s'enrichit ici aussi, loin des intellectuels urbains. Bruno.
RépondreSupprimerBien Damien pour le CR et la topo belle image de verticalité.
RépondreSupprimerA bientôt.
Gus.