Au Trou d'Escot


Mardi 26 mai
Patrick, Sandrine, Jean Claude, Philippe et Alain

Suite à notre découverte du vendredi précédent, Jean Claude reprend la prospection au-dessus de la zone où se développe la cavité.
Natif de très près, c’est un plaisir pour lui que de retourner sur ces sentiers qui l’ont vu grandir.
Et bingo, dimanche après-midi je reçois un SMS indiquant la découverte d’un puits aspirant. Bonne nouvelle.
Il y retourne le lundi et agrandi l’entrée avec une bêche et une barre à mine. Le vent y est violemment aspiré, juste ce qu’il faut pour exciter une nouvelle fois notre curiosité.
Et le mardi nous sommes à 5 sur place.
La marche d’approche est cool, 20 petites minutes et une centaine de mètres de dénivelé.

L’entrée est bien dégagée et laisse le passage aux spéléos.
Patrick équipe, c’est dans une fracture mais ce matin le vent n’est pas très marqué.
Il descend d’une quinzaine de mètres, la fracture se resserre. Je le rejoins, suivi de Philippe pour qui ce sera une première descente avec du matériel tout neuf.
Peut être pas vraiment le meilleur endroit pour tester et régler du matos mais il nous rejoint rapidement.
En bas, la fracture est plus étroite et malgré quelques coups de massettes, Patrick n’arrive pas à descendre plus bas, dans une petite suite visible mais inatteignable. Comment faire quand c’est vertical et que les blocs sont sous les pieds, sans pouvoir les atteindre de quelque manière.
Il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas par là que nous irons sur de grosses galeries. Nous remontons et Patrick tire la topo.

Au palier de -15, en attendant que Philippe ressorte de la cavité, par hasard nous observons un fil qui semble bouger.
Est-ce du au courant d’air ? Après avoir bien observé, non il s’agit d’un ver vivant. N'étant pas spécialistes, nous interrogeons les biospéléos et fouillons sur Internet...



Finalement il s'avère que l'étrange asticot est un ver Gordien qui doit son nom à sa capacité à faire de véritables nœuds avec son corps. Poussant plus loin la recherche, nous découvrons qu'il s'agit d'un parasite d'insectes de la famille des nématomorphes. Au stade de larve, le ver se développe chez certains insectes comme les sauterelles, les grillons ou comme les phryganes que l'on rencontre fréquemment sous terre. Puis, arrivé à maturité, et par un phénomène assez étrange, il pousse son hôte à rejoindre un milieu aquatique où il pourra s'extraire en toute tranquillité. Enfin presque... Car si par hasard une truite ou un crapaud traîne dans les environs, il y a de fortes chance qu'il ne fasse qu'une bouchée de l'insecte et de son locataire. Pour se sortir de là, le ver n'hésitera pas à remonter les voies naturelles du prédateur et finira par voir le jour, par le nez, les branchies ou la bouche. En l'absence de prédateur, le ver sortira tranquillement de l'insecte à l'intérieur duquel il n'aura en principe pas fait trop de dégâts. Sur ce point, nous avons quelques doutes et il suffit de voir cette vidéo trouvée sur Youtube pour s'en persuader : https://www.youtube.com/watch?time_continue=59&v=QVAimOdOXmc&feature=emb_logo

A ce lien le film réalisé : https://www.youtube.com/watch?v=wSL2ctqytes

Alors que faisait-il sous terre ? Il est probable qu'il soit tombé dans le puits et que son squatte se trouvait en surface. Difficile à dire et si un lecteur de cet cet article peut nous éclairer sur ce point, nous sommes preneurs.

Après cette distrayante découverte, nous ressortons et cassons une croûte bien méritée. Une nouvelle cavité dans le gruyère de Saint Pé.
Ensuite nous continuons en faisant le tour des cavités connues sur ce coin.
Escot, Doline, Pataroc, Pont d'Escot, tout y passe.

Nous terminons par le LP26, connu depuis 1994.
L’entrée est protégée par de grosses branches de châtaigner mais elle parait bien étroite. Et bizarrement, de cette cavité sort un courant d’air vraiment marqué et constant.
On se demande comment il a pu être visité, c’était à priori en 1994 ; des limandes, des petits gabarits.
Pour nous la descente est irréalisable en l’état et il faut aménager l’entrée à taille humaine. Cela nous prendra un certain temps mais enfin Patrick pourra y pénétrer sans trop de contorsion. Un joli puits d’une quinzaine, un peu de galerie et surtout, certainement, une suite qui laisse filtrer le courant d’air.
Il faudra y revenir, c’est déjà tard. Les traces des premiers explorateurs sont là, un vieux spits rouillé à -8 et aussi un mètre à ruban et du topofil. Chapeau les prédécesseurs.

La journée se termine avec encore un nouvel objectif.

A suivre

Alain M et Patrick
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Commentaires

  1. le LP26
    Si c'est celui que je pense ! mon frere avait fait la topo.
    Pendant ce temps j'etais au fond et j'entendais les coups de marteau

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