Retour aux sources
Bérouéde-Dessus
"Je ne renonce pas. Indépendamment de ces promesses qui
folâtrent de-ci de-là, comme des feux follets insaisissables, il y a, dans ces
bois, tant de coins où mon cœur a palpité, mon corps peiné, que je ne saurais
les abandonner. Est-il un sentier plus charmant que le "cami de
Simoun" ? A chaque lacet, le point de vue change, l'air qu'il respire se
charge de parfums nouveaux : jusqu'à son nom qui se métamorphose sans cesse.
Sans éprouver fatigue ni ennui, on traverse la "Coume de la Latte"
encaissée, le Cébéri largement ouvert à tous les vents, la "Hount Rédo"
qui filtre à travers les schistes, le Nabail et son gouffre de la Cinglo,
Bérouéde aux échappées sur l'Ouzoum.
A Bérouéde-Dessus, une halte avant d'attaquer la Marradére.
La clairière est petite, ravissante. Parmi les aubépines et les houx dépourvus
de piquants, face à l'Isarce, avec un quignon de pain et une croûte de fromage,
on peut passer une excellente journée. En bordure de cette prairie perdue, se
cache un bijou de grotte, une crèque, de vingt mètres de diamètre. Après les
frondaisons de l'Aven Armand, les lilas de Labastide, l'eau n'a pas épuisé
toutes ses ressources : elle a créé encore les buissons de Bérouéde-Dessus. Ils
entrecroisent sans fin leurs aiguilles, se lient, se soudent, se courbent,
tire-bouchonnent, abritent un peuple de nids cristallisés, retiennent une foule
d'oiseaux de calcite aux ailes déployées pour l'envol.
Béni soit l'Aroü d'avoir fait de Bérouéde-Dessus
une miniature et de l'avoir si bien cachée. Plus acrobatique, elle eut tenté les
spéléologues et les clous de leurs souliers eussent brisé les buissons. Plus
importante, elle eut été la proie des hommes d'affaires. Parce qu'elle est trop
petite, elle reste vierge : pas de profanateurs."
Extrait du "Sanglier du Picharrot", Abbé Bernard Abadie .
Retour aux sources et prospection, Jean Claude Mengelle, 29 juin 2012
Visite Bérouéde, vérifications coordonnées et découverte du Gouffre de la Libellule .
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