Un Abbé sur la trace de son pair ! (épisode 1)
C’est lors d’une
rencontre professionnelle que je rencontre Don Pascal Boulic, jeune
prêtre, en responsabilité au Service jeunes du Sanctuaire.
Passionné de rando et d’escalade, il se montre très intéressé
par le monde souterrain et les techniques employées en spéléologie.
C’est ainsi qu’à
la suite de nombreux prêtres ayant arpentés les galeries
souterraines de France, et particulièrement des Pyrénées, je me
retrouve à guider Pascal sous terre ce mardi 23 mai. Les journées
de semaine et les Weekends étant déjà bien remplis, c’est en
soirée que nous effectuerons cette sortie. Pour cette
découverte-initiation, j’ai choisi la grotte de la Résistance,
idéale pour un apprentissage de la verticalité, avec une succession
de puits et ressauts.
C’est pour moi,
mon retour aux sources, car c’est la première grotte dans laquelle
je suis descendu pour mon propre apprentissage, seul, mais plein
d’espérance sur les découvertes à y faire, peu de temps après
mon arrivée sur Saint-Pé en 2015 !
Nous garons la
voiture sur le petit terrain terrassé sur la gauche en montant à la
ferme Bourdas. Nous nous équipons sur place et la lampe du jeune
abbé est vérifiée et re-vérifiée, pas question de se mettre dans
la situation de son illustre ancien, l’Abbé Bernard Abadie en
1942, lors de la première de cette cavité…
Après la courte
marche d’approche (5’), nous sommes au bord du trou, avant d’être
au fond du trou…
Vers 21h15 c’est le passage de l’entrée, une ancienne émergence
à +420m. C’est l’heure de vérité… Claustro ou pas
claustro l’abbé ? Tout se passe bien dans la première petite
salle d’entrée. Les cristaux de pyrite étincelles sur les parois.
Ils remplacent le firmament étoilé et nous emmènent vers d’autres
horizons, ceux des profondeurs.
Nous commençons la
progression sous terre. Une première descente glissante où l’on
aperçoit encore les racines du chêne en surface. Puis c’est un
méandre assez étroit qui nous emmène jusqu’à la première salle
« à la paroi de cristal ». Celle-ci est bien dégradée
depuis sa découverte… Au passage je ramasse les déchets des
voyageurs précédents.
La cavité est bien
équipée pour tous les ressauts et main-courantes. Après 1/2 h de
progression, sans se presser, nous arrivons à la tête de puits. Il
faut l’équiper en corde, car seuls sont présents 2 amarrages
naturels.
Une C20 suffira, le
puits est donné pour 11 mètres (selon les organisateurs, 8 mètres
selon la police). La descente en rappel sur descendeur spéléo est
une première pour Pascal, mais familier des cordes, il se débrouille
sans encombre.
Après le dernier
méandre, nous atteignons la fin de la visite par la salle rose,
remarquable de différence par rapport au reste de la cavité :
des roches métamorphiques schisteuses de type cipolin (?) au milieu
de l’environnement entièrement calcaire.
Après la galerie
qui s’abaisse et la petite étroiture, nous faisons la pause dans
la petite salle du bout. Poussant la curiosité de Pascal, je
l’encourage à « plonger » sa tête et le maximum de
son corps dans la première étroiture sévère, pour regarder la
suite. Ce sera son terminus du jour !
Pour ceux qui
seraient tentés d’aller plus loin (ce que j’ai fait une fois
précédente), 2 ou 3 étroitures plus loin, et 2 faibles ressauts,
on tient debout dans le bout du méandre qui se pince sur un siphon
pierreux impénétrable…
Au retour, à
mi-chemin du puits, nous faisons l’escalade sur la gauche (à
l’aide de la corde à poste fixe) pour gagner une petite vire
perchée 10 m plus haut que le fond du méandre. Mais là aussi pas
de sortie, une trémie encombrée de pierre et argile bouche le
passage.
Arrivé au pied du
puits, petite séance de formation à l’utilisation du bloqueur de
poing, des pédales et du croll. La remontée sera pour Pascal une
formalité ! Vivent les verticales !
Nous reprenons
ensuite facilement le même chemin qu’à l’aller.
A 23h17 nous sortons
du trou, heureux de ce bon moment partagé et de cette découverte
d’un milieu inconnu pour Pascal. Il n’attend pas pour le dire :
« il faudra remettre ça ! »
Marc
Marc
Commentaires
Enregistrer un commentaire