L'énigme du Griffon

Samedi 14 juin 2025

Ce matin il bruine du côté de la carrière d'Asson. Mais vu l'objectif et surtout le courant d'air aspirant observé jeudi dernier personne n'avait envie de reporter la sortie à plus tard. Pascal et Thibault sont encore de la partie. Après une heure de montée, nous voici à l'entrée du trou. 

Nous ne traînons pas et commençons par terminer l'agrandissement du puits ouvert deux jours plus tôt. Le courant d'air aspirant est toujours très marqué et constant. Après un assaut musclé, Thibault part devant pour purger les gravats. 

Le boyau désobstrué

Nous le rejoignons sur un palier, 3 mètres plus bas. Un petit resserrement ponctuel est vite contourné par un second puits de 4/5 mètres. Au bas, plusieurs départs sont reconnus, mais curieusement ils ont plutôt tendance à souffler. En plus, en descendant le puits nous avons tous constaté un net rafraîchissement de la temperature. Certains de ces conduits sont relativement amples mais malheureusement aucun n'aspire, sauf peut-être une étroite diaclase, mais rien à voir avec le vent constaté dans le boyau d'accès.

Certains conduits sont relativement amples.

Dans un beau conduit remontant, après quelques escalades faciles, nous recoupons un gros puits qui semble aspirer dans sa partie supérieure. Et plus nous montons et plus cela devient flagrant. Bizarre car s'il y avait une relation avec l’extérieur celle-ci se ferait à une altitude supérieure à l'entrée actuelle et dans ce cas, le Griffon devrait souffler. Nous poursuivons notre fouille systématique, descendons un petit borgne, puis une diaclase étroite et sans air. Cela devient incompréhensible. 

Le conduit remontant donnant accès à la cheminée aspirante.

Nous décidons d'en rester là pour aujourd'hui, bien décidés de revenir pour faire la topo et profiter d'une journée caniculaire pour pister le courant d'air.

En remontant, nous trouvons un indice supplémentaire et peut-être déterminant, juste à la sortie du boyau désobstrué. En effet, au sommet du premier ressaut, un étroit boyau que nous n'avions même pas vu à la descente se révèle fortement aspirant. Il se dirige tout droit vers la cheminée évoquée plus haut. Cela explique que nous n'ayons pas retrouvé de courant d'air aspirant dans les parties basses de la cavité. De tout évidence il ne faut pas en rester là et il faudra prévoir également un peu de matériel d'escalade la prochaine fois.

Le petit puits d'accès aux galeries du fond.

Lorsque nous ressortons du Griffon, il bruine toujours, le temps est maussade à l'image du mental de notre trio qui comptait bien s'arrêter par manque de corde.

 

Fragment d'ossement visiblement ancien et découvert dans le remplissage au fond du gouffre.

 

Patrick