Gouffre des Vers Géants : rencontre avec le propriétaire
Samedi 7 juin 2025,
Cela fait deux semaines que j’attends pour retourner sur la margelle de ce puits, deux semaines que j’imagine la suite, deux semaines d’impatience ! Les prévisions météo nous ont poussés à nous questionner sur le maintien ou non de la sortie. Le dernier bulletin annonçait les premières averses à partir de 15h, donc pas d’inquiétude…
Et c’est donc sous la pluie que je retrouve Patrick et Bruno à 9h, à la carrière d’Asson. On se répartit le matériel et on part pour une heure de marche d’approche avec vestes de pluie et parapluie !
Nous commençons par retravailler le passage en bas du puits d’entrée pour éviter de ramper dans la boue lors des prochaines séances. Rapidement, après avoir remué le sol, il surgit ! Le ver géant, gardien de l’entrée et que nous venons déranger une fois de plus. On fait quelques observations pour la science, on prend quelques photos, puis on le remet dans son habitat.
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Le proprio... |
Nous descendons ensuite en direction de l’objectif du jour. Au passage, je constate les aménagements réalisés le week-end précédent. La progression est plus aisée, et surtout, le vilain bloc n’est plus en suspension au milieu du P23 !
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Départ du P.23 |
Sur la margelle, nous préparons le matériel et Patrick poursuit l’équipement avec la corde précédente. Il enchaîne ensuite avec la C50 pour arriver sur le palier intermédiaire. L’écho rend les discussions compliquées, mais nous comprenons rapidement qu’il est en train de purger le passage. C’est dans un vacarme infernal que les blocs s’écrasent au fond du puits.
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La première partie du P.64 se fait dans une goulotte qui rejoint un puits parallèle beaucoup plus vaste. |
La C50 ne suffira pas pour atteindre la base. Bruno le rejoint avec la C26. Ensuite, c’est plein d’optimisme que j’emboîte le pas avec la corde de 100 m.
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Bruno équipe le dernier jet à partir du monolithe suspendu. |
En descendant, je me rends mieux compte du volume et de la physionomie du puits. Sur le flanc opposé, une arrivée est clairement visible. Nous arrivons donc dans un collecteur vertical.
Nous sommes à présent tous les trois sur la plateforme, où une main courante longe un bloc immense. Et quel bloc ! Haut d’environ 15 m, il est immobilisé là, contre la paroi du puits.
Bruno prend la suite de l’équipement et nous arrivons sur un bouchon.
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Le P.63 et son énorme bloc suspendu. |
Le puits, large d’une dizaine de mettre environ et complètement comblé. Impensable, moi qui imaginais voir des grandes galeries au fond, il n’en est rien. Sur un coté du puits, un petit méandre, sans air et non pénétrable se dessine. La suite n’est pas par là…
Dernière chance, le long de la paroi du puits, deux passages étroits de quelques mètres nous permettent de poursuivre la descente sur 9 m. En fait, on descend entre la paroi du puits et le bloc qui bouche le passage. En bas, on pose les pieds sur un nouveau bouchon. Et là, aucune suite, toute est comblé, pas d’air et pas de suite évidente. Ça annonce le glas de notre exploration.
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Equipement d'un P.9 entre la paroi et l'éboulis. |
Nous remontons et déséquipons la cavité en même temps que Patrick prend les mesures et les notes pour la topo. Dehors le temps est toujours humide. On se charge avec tout le matos et on redescend précautionneusement en direction de la carrière.
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Un méandre à l'extrémité de la salle. Une bonne gueule, mais pas le moindre courant d'air. |
Cette exploration qui s’est étalée sur trois mois depuis la découverte du trou en mars s’arrête ici pour le Gouffre des Vers Géants. Forcément la frustration est présente, mais l’envie de percer le mystère de ce grand puits bouché par ce petit bloc est décuplée, et elle passera par le trou des Cassayres, 60 m à l’ouest…
Thibault
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