Aux visiteurs : "c'est encore loin les puits ?"

 Lundi 8 juillet 2024

Lors de la dernière séance aux visiteurs, nous devinions un vague ressaut derrière une étroiture infranchie. La perspective de tomber sur des puits, scénario le plus probable dans le contexte de la cavité, semblait se préciser. 

Ce matin nous montons à 3 depuis la carrière (Pascal, Jean-Noël et moi). Les stigmates des orages des jours précédents sont visibles un peu partout sous forme de tas de feuilles charriés par les ruissellements, d'arbres morts couchés par le vent et tous les ruisseaux issus du crétacé coulent bien. A l'entrée le courant d'air aspirant est déjà très net et il va croître avec la chaleur dans la journée. Au bas des ressauts (toujours aussi glaiseux) le ruisseau coule sans excès et c'est mieux comme ça. Nous filons au fond avec le nouveau perfo, flambant neuf et cela nous donne l'occasion de mesurer l'avancée des dernières sorties. Du bas du toboggan, il y a déjà une bonne dizaine de mètres de méandre. Vu de loin cela peut prêter à sourire, mais les allers et venues dans ce conduit qui reste étroit sont vraiment casse-c....

Le méandre, peu avant le début de nos travaux d'aujourd'hui.

Il nous faut deux assauts pour pouvoir franchir le passage étroit. Derrière c'est un poil plus grand mais ça tourne et on ne voit pas très bien la suite. Fort heureusement le méandre s'approfondit et on peut laisser les déblais sur place sans que cela gène trop. Vers midi nous nous accordons une petite pause car le courant d'air a nettement augmenté et il ne fait pas très chaud. Requinqués par une bonne soupe chaude nous retournons au front pour enfin voir la suite. Cette fois-ci ça passe, bien que le méandre reste toujours très étroit. Le conduit est étonnant de régularité et plonge dans le pendage. Ça frotte, ça racle, ça rouspète car 10 m plus loin quelques excroissances rocheuses empêchent de passer. "Putain de méandre" ce n'était vraiment pas le scénario envisagé car devant, cela continue à l'identique avec un virage à gauche qui empêche de voir très loin. "Mais ils sont où ces puits ????". Visiblement ce n'est pas encore d'actualité et en attendant il faut élargir les passages étroits permettant d’accéder au fond. Le moral en prend un coup mais le courant d'air qui nous souffle dans le cou suffit à nous convaincre qu'il ne faut rien céder. 

Ce matin en écrivant ces lignes j'ai un peu mal partout mais, comme Pascal et Jean-Noël, j'aimerais vraiment savoir ce qu'il y a au bout du tunnel. Donc on reviendra, peut-être pas tout de suite, mais on reviendra, c'est certain. 

Patrick

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