Micro aventure au TP30

C’est à l'aventurier britannique Alastair Humphreys que revient le terme de « micro-aventure ». Il définit cette pratique comme une aventure en plein air de courte durée et réalisable, pour des « personnes normales ayant une vie réelle ».Eh bé tout à fait moi ça, bingo en plus je n’ai plus de gazole dans le camion, d’une pierre deux coups, ma micro aventure se part d’apparats écolos. 


C’est donc lundi matin que j’enfourche gaillardement mon VTT pour repartir sur Saint Pé. Mais cette fois direction le TP30. Arrivé au parking, je cadenasse ma monture en espérant la revoir dans trois jours. La marche d’approche se fait à bon rythme, et c’est vers 13h30 que je rentre enfin dans le trou. Au cours de la descente je prends le temps de photographier des petits œufs collés à la corde dans le P147, il en fallut de peu qu’ils passent en omelette dans le descendeur.

 

Le trou aspire, et le courant d’air est notable. Arrivé aux Vomissures je tente une nouvelle technique, garder le baudar, les longes et le croll. On verra, mais ça fera ça de moins dans le kit. Je l’ai choisi de gros gabarit il est donc déjà bien lourd. Seconde nouveauté je descends également un bidon étanche. Moralité, ça passe même plutôt rapidement, par contre je bousille un peu le matos... En ce qui concerne le courant d’air, il est soufflant dans cette section, bizarre. La suite se déroule sans problème et en quatre heures j’arrive au bivouac. Lors de cette descente je me suis fixé plusieurs objectifs notamment déplacer le bivouac au-delà de la trémie terminale. Je commence donc à ranger les affaires inutiles pour ce soir. Je compacte deux gros kits puis pars les vider au bas des puits faisant suite à la porte MAY. En gros, loin mais pas trop. Il faut encore que je revienne, que j’aille chercher l’eau, que je mange et que je dorme. Après une nuit que je peux qualifier de pourrie, matelas gonflable crevé, cailloux dans le dos... Il faut repartir. J’enkite tout le reste des affaires, j’ai deux kits ainsi que le matelas de yoga de la femme de David dans une main et une bouteille d’alcool à bruler dans l’autre. Y a plus de place... 

Les mystères de l'ouest.

La bouteille ne résistera pas longtemps et avant qu’elle ne se vide complètement je la dépose sagement. Je double le bordel entreposé hier puis avance, lentement et chaudement, dans les galeries qui font suites. Arrivé à l’embranchement de l’E3 vers les Mystères de l’Ouest, je dépose mon barda. Et m’attelle à fouiller le point bas à -765. 

 

Vue du fond de -765 m pour ressortir

Pas d’air, terminus impénétrable dans un joli conduit. Idem au niveau d’une fracturation. Ça permet de mettre un visuel à cette topo. 

Le fond impénétrable à -765 m

Je reviens chercher mon bordel puis continue ma route. Il est tard et je m’arrête avant une petite escalade pourrie qui, en réalité, passe bien sans corde et encore plus facilement à la descente. Je déballe tout et fait chauffer un repas, une vraie pause j’en profite également pour bien boire je transpire à grosse goutte. Dans les parties plus étroites de cette galerie, le courant d’air est lui aspirant. Je me trouve non loin de l’objectif -750, mais le matos est vers la porte MAY, c’est donc avec deux kits vides que je vais chercher les restes du bivouac et les cordes.

Octobre, la saison des cèpes.

Je redouble mes autres affaires avec les kits pleins des affaires laissées avant, oulala ça devient compliqué. Et donc en poursuivant mon chemin je me retrouve au-dessus du puits donnant sur la galerie -750, manque de bol les spits sont pourris et pas d’AN, mais surtout le perfo est juste avant le terminus. 

 

Traces datant au minimum du siècle dernier.

Bon, je laisse les cordes et poursuis mon chemin avec les kits quelques peu allégés pour aller derrière cette fameuse ex trémie terminale. J’y dépose les kits puis avance tout en cherchant un lieu de bivouac propice. Y a peut-être un endroit...Avant de récupérer le perfo j
’en profite pour aller voir si le petit actif coule, oui mais d’un mince filet d’eau. Je le poursuis en première vers l’amont. Il s’agit d’une fracture haute de 20 à 30 m en bas large d’1 m. Après une petite escalade et le passage sous quelques jolis blocs j’ai l’impression que ça s’agrandit, et on a peut-être également un changement de direction. Je garde ça pour une prochaine fois, je récupère le perfo et rebrousse chemin avec les kits vides. De retour au point bas -750, je peux enfin équiper la verticale et j’arrive dans une belle galerie malheureusement bouchée. Je jette un coup d’œil sur la droite mais il n’y a rien ici non plus. Je remonte et déséquipe. 

  
Terminus à -750 m

-750 m

Il ne me reste plus qu’à aller une dernière fois chercher le reste du matériel et après tout ces efforts c’est dans la galerie juste après la trémie que je pose le nouveau bivouac. Je terrasse deux couchettes, possibilité d’une troisième voir une quatrième un peu plus loin. Il est déjà très tard mais les trois objectifs ont été atteints, nouveau bivouac, et revoir les fonds -765 et -750. 

Banquette pour le nouveau bivouac.

Réveil 5h ce mercredi matin, je note ici encore que le courant d’air est aspirant. Il va falloir que je regarde tout au long de la montée. Peu après 6h je décolle avec le kit lesté notamment du perfo ainsi que des deux matelas percés... Dans la galerie des Mystères de l’Ouest le vent est aspirant également. Ce n’est qu’aux Vomissures où j’ai un courant d’air soufflant, troublant... Et ce d’autant que dans les puits avant le P147 le courant d’air est franchement aspirant. Alors soit j’ai merdé dans les courants d’air, mais si ce n’est pas le cas il faudra essayer de comprendre cette inversion. Il est 12h30 quand je vois enfin la lumière du jour. Je n’ai plus qu’à terminer ma micro aventure en rentrant à pied puis à vélo.

Marche de retour.

 Thomas F.

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