Seconde virée au Tuc Blanc
Dimanche 05 septembre 2021
Pour se remettre en jambe nous choisissons d'aller au Tuc Blanc où nous avions pointé, en septembre 2020, quelques belles entrées de gouffres (voir compte rendu 2020).
Avec 750 m de dénivelé et des charges modérées cela s'annonçait assez cool d'autant plus que nous optons pour un itinéraire en principe plus progressif que celui choisi en 2020. Ce dernier était aussi simpliste que direct et pouvait se résumer ainsi : "quand tu vois le lapiaz, tu montes droit dans la pente".
Nous nous retrouvons à cinq sur la piste menant au barrage d'Ossoue : Antoine, Clément, Philippe (S.C.C.), Sandrine et moi. Dans un premier temps, nous suivons le bon sentier menant au col de la Bernatoire. Le but est de contourner le lapiaz et de gagner sa partie supérieure par les prairies du Pla de la Coume.
Le lapiaz du Tuc Blanc (à droite) vu du sentier menant au col de la Bernatoire |
Sur le papier c'est parfait, mais arrivés à la côte 2050 m, au moment où nous quittons le sentier, nous constatons que la pente est plus raide que prévu et surtout que la partie supérieure est barrée par un ressaut schisteux assez moche. Il reste 400 m mais "on n'est pas des citrons" et ça devrait passer.
La montée débute dans les prairies, se poursuit dans des éboulis schisteux pour se terminer par un ressaut encombré de "piles d'assiettes" instables. Que du bonheur ! |
Effectivement ça passe, mais en tirant la langue et en forçant sur les mollets. Le ressaut terminal est assez pourri et un peu exposé aussi nous installons une corde avec assurage à l'ancienne. Au-dessus, nous parvenons enfin au replat attendu et un dernier ressaut nous amène au bord du lapiaz et à proximité des premiers gouffres. Cet itinéraire en principe débonnaire nous a valu 2 h 15 de crapahut. Celui de 2020 était finalement moins raide et ne durait qu'1 h 30.
Au sommet du ressaut nous retrouvons un beau replat juste avant le dernier coup de cul pour accéder au lapiaz |
Après un bon casse croûte réparateur, nous attaquons l'explo du TB 6, l'une des plus belles entrées du secteur.
Antoine et Clément discutent popote sur fond de Vignemale |
Philippe a apporté des Pulses qui nous permettent de gagner pas mal de temps. Au bas du puits d'entrée (12 m) nous atterrissons sur un gros névé qui semble boucher la suite. Mais derrière le conduit continue par un second cran vertical de 4 m. La langue de neige est toujours présente et amène au sommet d'un troisième petit puits. Malheureusement, au bas (-22 m) nous n'avons plus de corde et surtout, la neige occupe pratiquement tout le conduit sur une dizaine de mètres de hauteur. L'espace entre la roche et le névé est quasiment pénétrable mais les 6 derniers mètres nécessitent une assurance. De notre terminus, il est bien difficile de voir la suite et c'est certain il faudra revenir.
Le puits d'entrée du TB 6 |
Pendant ce temps Philippe a trouvé un autre gouffre (TB 13) bouché à -5 m et dans le TB 3 il s'arrête sur une étroiture à -6 m. Après désobstruction nous progressons encore de quelques mètres jusqu'à un pincement rempli de blocs et au travers desquels filtre un léger courant d'air aspirant. Dans le même secteur, d'autres puits sont descendus : TB 4 (-5 m), TB 5 (-3 m).
Clément devant l'entrée du TB 14 |
Dans le TB 14 nous tombons sur un conduit bien formé qui rejoint un élargissement (3 x 2 m) malheureusement colmaté par des débris de schiste (-6 m). L' heure tourne et nous terminons par l'explo du TB 8, un beau puits de 12 m se terminant par une fissure entièrement colmatée (-14 m).
Le TB8. Au bas nous découvrons le corps de 3 chocards, sans doute des jeunes tombés du nid situé juste au-dessus.
Le retour se fera par l'itinéraire de 2020, en rejoignant la bordure est du lapiaz, puis les pentes herbeuses jusqu'au sentier.
Il reste plusieurs cavités à explorer sur le secteur et le TB 6 à revoir. De ces premières reconnaissances, on peut retenir qu'il existe un cavernement déjà bien développé mais l'obstacle principal risque bien d'être lié aux remplissages d'origine glaciaire qui colmatent prématurément les conduits. Il y a aussi la présence de névés mais visiblement, le réchauffement climatique accélère leur disparition. Ceux que nous avons rencontré dans le TB6 et TB8 sont visiblement en train de fondre vu leur faible consistance.
L'autre obstacle reste l'accès un peu besogneux... Alors pour motiver les plus réticents, disons qu'il y a potentiellement un -300 m à trouver dans ce pavé calcaire. Il faut y croire !!!
Patrick
Superbes photos et de belles explo... et d'autres à venir !
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