Souvenirs de Philippe Virollaud
Philippe Virrolaud nous a quitté le 5 janvier 2016. Je ne l’ai appris que tard hier soir.
Il a été membre du GSHP de 1981 à 1988.
Il a été membre du GSHP de 1981 à 1988.
Il était bien sur présent pour les 50 ans du GSHP de Tarbes en 2011 et il ne manquait pas de venir nous faire un petit coucou chaque année pour la “Fête du sport en famille” à Soues.
Bon vent Philippe.
Ci dessous 3 textes reçus, en hommage à Philippe.
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Texte de Paul Trouvé
Bonjours a tous
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Apres l’épisode du Bitet
j’ai perdu de vue Philippe qui est parti dans les Pyrénées. Mais il était
angoumoisin d’origine. Il était avec Michel Douat quand ils ont fait la
première descente d’Altagneta un des plus beaux canyons du Pays Basque
qui débouche dans Kakouetta. Apres je n’ai plus eu de nouvelles. Je
soigne sa famille et j’ai essayé de le voir lorsqu’il montait rarement
sur Angoulême, sans succès.
Paul Trouvé
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En souvenir de Philippe Virollaud qui était
de l’équipe de la première jonction entre le Trou du Robinet et Arphidia le 21
mars 1981.
Les lignes qui suivent sont des extraits de mon gros cahier noir dont
les plus anciens du GSHP se souviennent. Ce sont les quelques explos qui ont
amené à cette jonction.
11 janvier 1981 (Michel Douat, Alain Massuyeau, Jean Marc Tilhac,
Bernard Vigneau) :
Après une explo dans l’affluent
du Viel Os de la salle Casteret la veille on reprend l’explo du Trou du Robinet
où on avait progressé l’an dernier avec l’équipe de Brassac. A quelques mètres
du tunnel de la Verna on avait ouvert un passage jusqu’à un P6 suivit d’un P16,
mais le vent se perdait dans une trémie au sommet du P16. Au sommet du P6, un
méandre étroit qui nous avait échappé aspire une bonne partie de l’air. On
arrive ainsi sous un éboulis mais le méandre est trop étroit sur 2 mètres
environ.
24 et 25 janvier 1981 (Cathy et Pierre Batan, Bernard Bobeau, Richard Dutauziet, Chantal
Tareau) :
L’équipe s’occupe du méandre et
le dimanche soir il ne reste plus qu’un becquet à casser pour passer. Du noir
est nettement visible en haut de l’éboulis.
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Une heure de travail pour sortir
du méandre et une autre pour dégager l’éboulis et on passe dans une salle
ébouleuse de 10 m de long, 5 de large et 10 de haut. Beaucoup de boue rouge.
Sur le bord de la salle opposé à l’arrivée l’éboulis plonge le long de la
paroi. Le vent y passe. Il faudra continuer la désob dans la boue rouge.
22 février 1981 (Pierre Batan, Bernard Bobeau) :
Désob en suivant le vent vers le
bas. Eboulis branlant et même croulant. Accès à une salle d’où partent 2
galeries. Vers ce qui semble être un amont arrêt sur puits remontant au bout de
50 m. Vers l’aval, explo sur 50 m jusqu’à un puits de 20 m. Du vent des deux
côtés.
7 mars 1981 (Cathy et Pierre Batan, Pierre Brossard du SC Gascogne, Marie Claude
Douat, Bernard Vigneau) :
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21 mars 1981 : ce jour-là le GSHP
a décidé de mettre le paquet pour l’explo du trou du Robinet et en profiter
pour mieux équiper le P18 d’Arphidia seul accès pour l’exploration d’Arphidia
III en cours depuis un an. Ça va être un grand jour !
Equipe 1 (Pierre Batan, ?
Solanet, Jean Marc Tilhac) :
L’étroiture
de -83 est franchie. Au-dessous : P7, ressauts en escalade sur 10 m, accès
à une grande fracture sud – nord et descente d’une série
de puits (15, 8, 7, 2, 3 m) puis progression dans un méandre avec beaucoup de
vent. Arrêt à -140 au sommet d’un P7 d’où on aperçoit une salle ou une galerie.
Retour en surface.
Equipe 2 (Ruben Gomez du
Bassaburu, Jean Claude Roux, Bernard Vigneau) :
Equipement hors d’eau du P18 en
crue. Pose de fils clairs sur 10 m de long. La descende est ensuite possible presque
hors d’eau, mais aujourd’hui ça mouille encore.
Explo de
l’amont de -45 vers l’est en faisant la topo. En fait il y a plusieurs galeries
complexes vers l’est. La traversée de puits (arrêt du 22/02) est vite faite. 25
m plus loin on parvient dans une salle où toutes les galeries de l’amont
semblent se rejoindre. Au fond de la salle, un court méandre donne sur un grand
vide. Un coup de phare permet d’identifier la salle Accoce. On vient de
déboucher à l’opposé de l’arrivée depuis le P18, environ 10 m plus haut.
Equipement de la paroi : plein gaz de 42 m. On décide alors de ressortir
par Arphidia en profitant de l’équipement en place et celui hors d’eau que les
copains sont en train de mettre en place dans le P18. Photos et délires divers
au passage. On sort par le P18, mais on se rince quand même en bas du puits car
la crue est importante. Arrivés à l’embranchement du tunnel on hésite un
peu : sortir pour casser la croûte ou aller à la rencontre de l’équipe
1 ? Va pour l’équipe 1 sauf Jean Claude qui a mal supporté un couscous
trop épicé la veille. On repart avec la bouffe et un peu de matériel.
Equipe 4 : (Cathy
Batan, Michel Douat, Ruben Gomez, Alain Massuyeau, Bernard Vigneau,
Philippe Virollaud) :
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En bas du P7
c’est le délire. Il y a de grosses galeries qui partent vers l’est et vers
l’ouest. On y galope pendant plus de 2 heures. C’est Byzance ! Le nom est
resté. La galerie vers l’est est plus complexe avec plusieurs branches qui se
terminent sur des puits, mais l’axe principal butte sur une trémie 200 m à
l’est du P7. Le vent y est aspiré. En bougeant quelques blocs on arrive dans la
paroi d’un puits vite identifié. C’est le puits Prébende du Chaos du Baron et
c’est la deuxième jonction de la journée.
Alors on file
vers les deux galeries ouest. C’est encore plus grand. Au bout de la principale
on s’arrête sur un puits d’au moins 50 mètres. Pas de topo, on reviendra. On a
exploré environ 600 mètres depuis le P7 et le Robinet doit approcher les 2 km.
Après, c’est la suite de la saga du Robinet et
d’Arphidia III.
Michel Douat
Texte de Alain Christophe Rouillé
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Texte de Alain Christophe Rouillé
Les débuts de Philippe VIROULAUD à l'A.S.C. (Association
Spéléologique Charentaise)
J'ai vu Philippe en spéléo en
1969, à peine sorti de l'adolescence. Vraiment pas épais...
C'était au Trou qui Fume, en
Charente (A ce jour plus de 10km de galeries...).
Au bout de 3 sorties dans cette
cavité très sélective, il chemine comme un spéléo ayant 50 sorties au compteur.
Dans ce labyrinthe qu'est le T.Q.F, il se repère sans souci ; et ressort
TOUJOURS avec sa lampe à carbure en fonctionnement.... Ce qui est rare au
T.Q.F.
La séance de mât d'escalade
Le T.Q.F. a pas mal de boyaux
glaiseux, et en 1969, ils étaient encore moins hauts que maintenant (les
passages ont a fini par les agrandir).
Un jour l'idée de chercher une
entrée directe APRES le boyau d'entrée a germé ; dans la galerie Panoramix
donc. Ce boyau était la bête noire de beaucoup de spéléologues....
Donc, une expédition avec un mât
d'escalade est décidée...Eh oui, en ces temps lointains, les perfos sur
batterie, on n'en rêvait même pas ! Et la remontée en escalade
artificielle avec des spits est estimée trop longue....
Comme souvent, après l'idée, il
faut de la main d'oeuvre, et celle-ci fait défaut. L'idée de traîner un mât
d'escalade dans LE BOYAU semblait complètement farfelue.
Nous l'avons fait à 3.....
Ce qui nous a obligé à franchir le
fameux boyau 4 fois avec des sacs lourds accrochés au pied ; plus les
passages à vide, je veux dire sans sac !.... Avant de monter le mât pour
constater que la nouvelle entrée ne pourrait pas se faire...
Le titre du Trou qui Fume
Le T.Q.F. était catalogué Longueur
5m, profondeur 5m avant une désobstruction qui donne accès à 600 de galeries.
Aussitôt topographiés par un
obsédé de la topographie. Qui a bien sûr placé son titre où il y avait de la
place....
Peu de temps après, le BOYAU est
franchi, et le réseau des romains est découvert .
Le topographe est obligé de
déplacer son titre.
Mais avant de le replacer, il
jette un œil dans la cavité, et installe son titre entre deux réseaux, sur une
zone instable.
Et un jour avec Philippe, nous
décidons de faire déplacer le titre !
Pour cela , il va falloir
vider une cheminée remplie d'éboulis.
SACHANT que nous sommes en BAS de
la cheminée.
Donc séance avec une perche,
grattage, quand ça tombe, aux abris...(ici il y a de la place pour se
« garer », nous avions fait la même chose dans un endroit plus
délicat pour se mettre à l'abri...)
Le plus étonnant c'est qu'à
certains moments, nous ne touchions à rien, et l'éboulis tombait tout
seul !
Après deux longues séances de
désobstruction, nous avons trouvé un bout de salle cernée par des éboulis
monstrueux, et le titre est resté à sa place.
Nous étions juste à ras !
Tous ces noms qui remontent dans la boîte à souvenirs ! Le GSHP avait vingt ans et il est toujours là, tant mieux, mais reviendra-t-il un jour à la Pierre autrement qu'à travers Amalgame ?
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