Le gouffre Mariléa
Me voici installé depuis
peu à Saint-Pé de Bigorre et dès mon arrivée, une irrésistible envie d'explorer
cette immense forêt plantée sur un relief de montagnes karstiques. Au milieu de
toute cette nature exubérante, j'imaginais des secrets ou des trésors cachés.
Un mois plus tard, je me rends à l'office du
tourisme afin d'y récupérer quelques informations sur les animations locales et
l'histoire de mon nouveau village adoptif. Je suis reçu par Pauline, qui après
m'avoir fourni un riche programme d'activités, me vante également l'immense
patrimoine de ses milliers de réseaux de grottes et de gouffres, étudiés par
les meilleurs spéléologues de la région.
Des trésors sont bien là finalement, cachés sous
nos pieds et surtout, il en reste des centaines d'autres à découvrir...
Ma prospection débute dès janvier 2013, en
commençant bien évidement par la visite de quelques cavités connues et faciles
à repérer. Les mois passent et après de régulières sorties été comme hiver, la
forêt me semble plus familière. Je sors souvent des sentiers, tout en prenant
soin de respecter la tranquillité de la nature, mais j'arrive à me repérer
assez facilement. Je balise de temps à autre sur une carte, les zones que je
tente modestement de prospecter, tout en sachant qu'il est fort probable de
passer à côté d'une jolie découverte.
Sur les conseils avisés et précieux de mon ami
Jean-Claude natif de Saint-Pé, qui connaît la forêt comme sa poche, la
prospection du terrain finira peu à peu par porter ses fruits, par une improbable
découverte.
En cette fin d'après-midi du dimanche 29
septembre, lors d’une balade sous le pré de Garapit, je découvre caché sous la
végétation, au milieu des rochers, une cavité profonde d'une dizaine de mètres
avec une belle entrée assez large pour y pénétrer. Penché au dessus de ce trou
et à l'aide de ma frontale, je tente de scruter l'intérieur du puits. Le fond
semble bien plat et assez large. Sur sa partie gauche, un renfoncement semble
continuer un peu plus loin dans le noir...
Prenant soin de prendre quelques repères autour de moi afin de mieux la localiser dans la forêt, je décide de rentrer chez moi, et d'en savoir davantage sur le nom et la topo de cette cavité, ne sachant évidement pas que personne ne pourrait être capable de me renseigner à son sujet.
Prenant soin de prendre quelques repères autour de moi afin de mieux la localiser dans la forêt, je décide de rentrer chez moi, et d'en savoir davantage sur le nom et la topo de cette cavité, ne sachant évidement pas que personne ne pourrait être capable de me renseigner à son sujet.
Quelques jours plus tard, intrigués par cette découverte, Jean-Claude et Étienne et moi, effectuons notre première descente en rappel dans ce joli gouffre, visiblement inexploré, me confiera Jean-Claude.
Au fond, la surface est plane et assez large pour accueillir deux ou trois personnes. Nous commençons peu à peu notre progression. Et là, surprise ! Il y a une suite...
Un couloir contourne la roche du premier niveau où nous nous trouvons et s'enfonce à quelques mètres plus bas. Quelques tas d'os jonchent le sol, probablement des animaux tombés par mégarde dans ce trou, dont l'entrée était masquée par la végétation. Un peu plus loin sur notre droite, à l’abri d'un renfoncement au plafond bas, apparaissent de fragiles fistuleuses, de belles concrétions en forme de draperies et de petites colonnes sculptées. Nous repérons derrière nous, deux ou trois passages sous nos pieds qui sembleraient rejoindre une salle au niveau inférieur. La suite à explorer paraît profonde, mais le passage doit être assuré.
Notre expédition s'arrêtera là, nous ne possédons pas le matériel nécessaire pour continuer notre progression.
Alors patience, une sortie est prévue pour ce
dimanche 13 octobre avec du renfort...
Afin de pérenniser cette nouvelle découverte,
aucun autre nom ne m'est venu à l'esprit pour la baptiser que celui de mes deux
filles réunies, à qui je pense bien fort.
"La nature récompense toujours celui qui
prend le temps d'observer" me dira Jean-Claude.
William Saint-Jevin
Ça y est t'es foutu, t'as choppé le virus !
RépondreSupprimerBienvenue au club et merci pour ce récit sympathique.
Et il ne fait que commencer à jouer sur le massif !!!
SupprimerSuper compte-rendu. William a une bonne plume.
RépondreSupprimerGrande Dame de la simplicité, la nature, riche de son histoire, conte ses merveilles et a récompensé un passionné... Cette merveilleuse dédicace « Mariléa » restera gravée éternellement en son sein.
RépondreSupprimertrès joliment poétique
SupprimerSuper William j’espère que tu iras très loin avec plein de belle découverte. Pour nous donner le nom de ses deux enfants nous a offert une superbe découverte je croise donc les doigts pour qu'il en soit de même.
RépondreSupprimerAmitiés grottesques
Miguel
belle découverte, tu ne cesses de m'impressionner, et la plume d'un poète, belle famille mon cousin
RépondreSupprimerBisous marlène
Ta plume m'a permise de te suivre, Will. J'avais l'impression d'y être également !! Je suis sincèrement contente que tu aies fait cette découverte et merci de partager cette expérience avec nous. J'ai hâte de lire la suite...
RépondreSupprimerAu plaisir de te lire et peut être de recroiser ta route un jour.
Amitiés.
Gwendo.
La suite est ici si tu le souhaites :
Supprimerhttp://gshp65.blogspot.fr/2013/10/le-gouffre-marilea-la-suite.html
A très vite...