Le gouffre Mariléa – La suite
Le renfort de l'équipe
est arrivé à Saint-Pé ce dimanche 13 octobre et me voici en compagnie de
Patrick, Sandrine, Jean-Claude et Étienne, au départ d'une petite randonnée
matinale, avec cordes, perfo et tout l'attirail sur le dos pour la suite de
l'explo au gouffre Mariléa.
Arrivés sur place, nous préparons le matériel
nécessaire avant de nous engager dans le puits. Étienne se propose de poser un
amarrage au-dessus de l'entrée afin d'assurer notre descente. Un bout de rocher
semble instable et nous le faisons pivoter pour le faire basculer au fond du
trou. La voie est propre et dégagée.
Une fois l'équipe au fond, Sandrine repère
un passage sur notre gauche, un peu plus accessible que ceux que nous avions
repérés précédemment. Nous progressons au niveau inférieur, sous le plancher du
premier puits.
Une petite salle avec quelques gros rochers en suspension, mais
ils semblent bien soudés par le temps et ne représentent aucun danger. Sur
notre droite, en nous glissant dans une chatière, nous pouvons admirer un peu
plus loin, un bel espace d'un mètre de large sur cinq environ, tapissé de
superbes coulées de concrétions blanches. Dans un trou, coincé entre deux
rochers, gît la carcasse squelettique d'un animal. Je réussis à me faufiler
pour attraper le crâne. Il semblerait que ce soit un carnivore au vu de la
forme de sa dentition.
Nous revenons sur nos pas et quelques mètres plus
bas, Patrick repère un nouveau passage, un peu étroit pour la suite de notre
progression. Il faut se frayer un chemin et commence alors une petite
désobstruction. Au même moment, Jean-Claude repère un autre passage au-dessus
d'un gros rocher, il s'y engage. Ces deux alternatives nous permettent de nous
rejoindre un peu plus bas, pour y découvrir à quelques pas devant nous, un
nouveau puits dont nous ne voyons pas le fond. Patrick descend et se faufile
dans une grande faille. Confiant et maîtrisant parfaitement ses appuis, que
seule l'expérience d'un spéléo aguerri permet dans ce type de progression. Cette
faille semble s'enfoncer profondément, au vu de l'écho des chocs répétés, d'un
caillou jeté tout au fond.
Malheureusement, la suite de l'exploration
semblerait se terminer ici, la faille finit par se resserrer étroitement à une
quinzaine de mètres un peu plus bas. Sandrine fixe un nouveau point d'amarrage
afin d'assurer ma descente et je me faufile dans la faille pour rejoindre
Patrick. Je constate à l'évidence, en regardant sous mes pieds, que les limites
de notre exploration s'arrêteront bien là.
Malgré une suite visiblement inaccessible, la
profondeur de notre exploration s'est terminée tout de même à -64 mètres avec
une progression de 130 mètres de développement. Un très joli gouffre agrémenté
de quelques chatières demandant quelques efforts de souplesse, quatre niveaux
inférieurs dont trois descentes assurées, un joli passage avec de belles
concrétions, beaucoup d'ossements répartis sur différents niveaux de la cavité
et un territoire encore vierge de toute exploration avant notre arrivée...
Je remercie encore toute l'équipe avec qui j'ai
eu le plaisir de partager cette découverte et cette jolie aventure sous terre
dans le gouffre Mariléa.
William
Une vraie merveille de la nature, cela aurait été dommage de ne pas en faire la découverte et de nous la faire partager.
RépondreSupprimerBien à toi.