Du côté de Gargante, sous le "Poste à Léon"
Compte rendu de Bubu, photos de Jean-Antoine Araque.
Voilà longtemps qu'on en parle de ce trou trouvé par Jean Claude qui aspire aussi fort que souffle le Cacha-Mélat en hiver et réciproquement l'été. Le Cacha-Mélat porte le nom du chasseur qui l'a indiqué à Jean Claude. Ses copains l'appelle Cachemela. Du coup, tous les trous du coin vont avoir un nom composé avec la même terminaison en "mela" (en plus de leur nom de code beaucoup moins poétique) : le Trouvemela, le Entremela, le Bouchemoila, le Cherchemela.... Jitoine trouvera beaucoup d'autres noms pour les prochains trous mais la décence m'interdit de les nommer ici !
Nous avions exploré le Cachemela un jour de neige. Malheureusement , après un petit puits de 5 mètres, le trou s'arrête sur une fissure qui fait bien 3 mètres de long. Le courant d'air est démentiel, les feuilles des grands buis au dessus du trou bougent à plus de 10 mètres de haut ! Sur qu'un jour il faudra se motiver pour s'attaquer à la désob. Il doit y avoir un gros réseau là dessous. Fort de toutes ces observations, il nous faut aujourd'hui aller voir ce qui va probablement devenir un accès au futur grand réseau de St Pé : le Trouvemela.
Le Trouvemela se situe 100 mètres en dénivelé sous le Cachemela, dans la pente très raide à cet endroit, sous le poste à Léon, à 2 heures de marche en partant du monastère de Saint Bruno. Petite remarque pour Joël : les sœurs nous avaient ouvert la porte... Nous sommes 4 aujourd'hui avec Alain M, JC et Jitoine. Ça fait 3 semaines que le temps pourri nous fait reporter la sortie. Mais aujourd'hui, il devrait y avoir une amélioration... c'est Louis Bodin qui l'a dit sur RTL ! Mais Jean Claude, St Péen de souche vous dira que "St-Pé est une Réserve... (comme pour les Commanches ou les Sioux) et les météorologues n'y mettent jamais les pieds ; donc ils ne peuvent pas savoir !" Nous avions rendez vous à 9 heures à St Pé: il bruine, nous sommes dans les nuages. Ce temps humide qui alterne bruine et brouillard ne nous lachera que le soir vers 19 heures après une journée bien rentabilisée comme dirait Véro (une journée est rentabilisée quand le TPST est supérieur au TPEV !) (Si vous ne comprenez pas, relisez Spélé'Oc ou faites moi signe!).
Donc, direction le Trouvemela, chargé de manière pas très raisonnable, par le sentier glissant de la Aoulhet puis vers le Serre Pourcou via la Gargante dans des sous bois magnifiques. Montée rapide pour les uns, plus tranquille pour les autres.... On s'attend à la bifurcation : j'essaie de me protéger de la pluie, Jitoine fait des photos du brouillard ! Les autres arrivent enfin, les bras chargés de cèpes et de girolles! Comme si on était pas assez chargé ! A partir de ce moment, la marche d'approche se fait les yeux à l'affut de tout ce qui ressemble à un chapeau marron ou une tache jaune...
A un moment, JC nous dit "c'est là qu'il faut descendre" alors qu'aucun repaire nous dit que c'est là et pas 20 mètres avant ou 30 mètres après! C'est parti dans une pente à 70 degrés au milieu de nulle part et comme d'habitude, notre CDMDMDSP nous emmène au trou directement. Le vent est très fort mais il faut un peu désober avant de passer. D'abord on mange! Difficile de trouver un endroit où manger dans cet univers vertical !
Réchauffés par un bon repas et un bon petit Madiran (merci JC) , on attaque la désob. La roche est très délitée par la gélifraction, on avance vite. A la 2ème tentative, je passe. Je me retourne pour agrandir le passage depuis le bas et je pars en explo solitaire pendant... 20 petits mètres : une courte conduite forcée qui débouche dans une belle galerie, un point bas, puis ça remonte et ça se termine sur une trémie remontante (oups, on n'a pas fait la topo, on va se faire engueuler... vite Alain ou JC, faites nous un petit croquis!). Mais j'ai perdu le vent. Alain le retrouve au bas de la trémie d'entrée où il semble y avoir un petit puits. Il y a aussi de l'air au point bas mais avec une quantité de blocs à sortir incommensurable ! Je m'attaque au bas de la trémie sans trop y croire mais bloc après bloc, le passage se fait et je commence à apercevoir la suite ...et c'est ce moment que la trémie déstabilisée choisit pour dégringoler dans un fracas indescriptible dans le passage que je viens d'ouvrir .... Bon, n'ayant pas d'autres adjectifs qualificatifs à portée de main, on renonce, ça ne passera pas par là sauf entreprendre de très très (trop) gros travaux. On marque le trou d'un carré barré.
Demi tour et direction le Entremela découvert toujours par le même et ainsi nommé car situé entre le Cachemela et le Trouvemela. Un gros bloc bouchait l'entrée mais Jean Claude en est venu à bout. Reste plus qu'à y descendre mais d'abord il faut remonter d'environ 50 mètres dans la grande pente. Je suis obligé de faire la trace comme s'il y avait 1 mètre de neige ! Deux coup dans le zig, trois coups dans le zag et nous voici à l'entrée. C'est JC qui y va. Il descend une bonne dizaine de mètres et malheureusement, là aussi ça se pince. Terminé. On n'a pas fait la topo non plus mais on l'a marqué d'une croix. (JC, un croquis....!). Allez, la journée est loin d'être finie, direction le Cherchemela. Situé au dessus du chemin, c'est une fissure qui laisse deviner un puits de 5 à 6 mètres. Certains cailloux descendent même beaucoup plus bas. Une attaque en règle de la fissure permet effectivement de descendre de 5 mètres environ. Il faut encore agrandir un passage avant de déboucher dans quelque chose de plus gros et qui descend beaucoup plus bas. Le courant d'air est fortement aspiré.
Mais il est presque 17 heures 30 et il est temps de rentrer non sans être allés farfouiller guidés par Jean Claude dans des zones à cèpes ... On rentrera par un chemin connu certainement que de Jean Claude et qui rejoint un très beau sentier de charbonnier qui nous remmène gentiement, presque sans glissade contrairement au chemin traditionnel, à la carrière de marbre de la Génie Longue. Il est presque 20 heures quand on retrouve les voitures près du monastère. La journée a été bien remplie: 800 grammes de cèpes, 2 kilos de girolles, un trou qui continue, des belle images plein la tête.... on reviendra !
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