Résistance au Tonio
L’appel du Tonio et d’une descente hypothétique vers la rivière de – 200 attirait la convoitise des topographes prêts à noircir les feuillets de relevé.
9h 30 : Le Mass, les Degouve et le Dol’s, se retrouvent au parking du Carrès. Le téléphone sonne, c’est Jean Claude qui se renseigne si nous sommes arrivés au Tonio. - Holà camarade ! On prépare à peine le matos…
- Et toi ?
- Tu es à la Toue, tu as 3 kg de mousserons ?
- Ah ouais tu es monté en 2h02, tu y étais déjà avant l’aube ?
- Nous on n’est pas pressés, le Tonio ne va pas s’échapper, pas comme tes champignons… Bon à ce soir…
Les jours précédents, tout le monde y allait de son hypothèse, même la jonction avec les lointaines sources du Mélat seraient une formalité, la géologie locale ne pouvait pas nous abandonner. Ce serait grand, avec une rivière « Bétharramesque », comme dans un rêve GSHPéen...
Et pour ce jour qui devait faire date, nous n’avions pas lésiné sur la marchandise... Comme nous avions des clés de portage ; des véhicules, un amas de corde, amarrages, perforatrices… Débordaient des coffres. Et en plus, les topographes s’étaient parés de leurs plus beaux atours : Disto laser, Clinomètre à compensation thermo volumétrique, Les accus remplis à bloc, trois carnets au cas où… Le seul hic c’est que le trou fait actuellement -50… Mais on y croit !
L’optimisme régnait, signe qui ne trompe pas, le Dol’s avait apporté double ration de bouffe, prévoyant le gazier… Cependant, le druide Massouillesque invoquait les sombres oracles du dieu Bouillack. Notre moustachu connaissait que trop bien celui qui hante les profondeurs englaisées de St Pé et qui prend un malin plaisir à vous rétrécir les cavités. Il le savait assez sournois pour attendre le moment où à force d’avancer puits après puits (« à pinets » = petits sauts) comme dirait l’abbé Abadie), de tout stopper lorsque nous monterions bardés et harnachés de matos.
Que croyez vous qu’il fit ?
Il nous a lancé sa fétide malédiction…
Le Mass, perfo au poing, goujonnant comme dans ses plus folles années, se préparait à la descente entrevue la semaine dernière. Le duettiste de topographes donnait du laser et se préparait à une mémorable séance…
14 m plus bas et 2 stations… Un satané méandre de 20 cm de large laissait filler un pissouti et toute notre espérance… Arrêt à -75m avec un resserrement horizontal de 3 m long suivi d’un ressaut de 4m...
Le passage impénétrable de -75 m. Ce n'est pas désespéré !
Bouillack se jouait de nous. Mais nous ne sommes pas spéléos à nous laisser intimider.
A la sortie, nous invoquions Ste Ryobi patrone des causes désespérées et Ste Première pour contrecarrer les obscurs desseins de ce démon. Nous reviendrons avec force de pailles incandescentes afin d’ouvrir la voie de la connaissance… Mais il faudra être persévérant..
Avant de redescendre nos lourdes charges, nous n’avons pas résisté à une petite désob digestive (le Dol’s s’allégeait de sa pitance), histoire de se défouler, d’engranger 7m de première et topoter…
Dépités mais pas accablés nous revêtions nos habits civils, lorsque le CDMDMSP (*) (Jean Claude) s’arrêta et pour nous consoler nous fit une distribution de cet étrange fruit printanier des estives.
Et comme un plaisir gustatif ne devait pas rester seul, j’allais faire découvrir à nos sympathiques Bourguignons, les produits de la ferme Gets. : Jambon, boudin, cote de porc. Cette dernière cuite dans un lit de mousserons, arrosée avec un Gevret Chabertin devrait faire date. A l’occasion nous échangerons les bouteilles et leur ferons découvrir un Montus de derrière les concrétions…
(*) CDMDMSP = ex Champion Du Monde Des Montagnes De St Pé devenu pour l’occasion : Champion Des Mousseron Des Montagnes De St Pé
Vous l'avez cherché, il ne faut JAMAIS monter trop de matos, on est sûr que dans ce cas ça queute rapidement.
RépondreSupprimerMais bon, ça n'a pas une tête affreuse, ça va passer rapidement, et on voit que ce n'est que local. Espérons juste que ça ne se répète pas trop souvent...
Jolie photos en tout cas, le trou fait envie!