Putain de sort !


Je me régalais à écrire les compte rendus de nos sorties ou des blagounettes avec les photos truqués du Mass mais aujourd'hui c'est une bien triste nouvelle que je vous apprends..... Après Mika, c'est un nouveau petit jeune du GSHP qui vient de nous quitter :Antoine Cabotiau s'est tué hier lors d'une chute en snow.... Antoine, c'était le touche à tout du club. Il s'éparpillait dans toutes les activités de plein air comme si la vie allait être trop courte pour tout faire.... Le sort qui s'acharne sur notre club allait lui donner raison. Il excellait dans toutes ces activités: la spéléo bien sur, mais aussi la plongée souterraine, la plongée en mer, le ski, le snow,la montagne, l'apinisme, l'escalade. En 2010, il faisait tellement d'activités, qu'il n'a pas eu le temps de reprendre sa cotisation et de se fédérer ... mais il y a eu l'accident d'Éric Establie et pour lui il était inconcevable qu'un collègue reste prisonnier sous terre. Alors il est revenu au club, s'est assuré et est parti avec les copains pour récupérer le corps d'Éric lors de l'opération OSEE. C'était ça aussi Antoine: la passion, mais aussi la gentillesse, la solidarité, la générosité. Allez Antoine, continue comme ça là où tu te trouves maintenant. Bon vent l'ami.
Ha, j'allais oublier : BISOUS ! comme tu disais en terminant tous tes coups de fil, tes compte rendus ou tes mails....

Bubu



Antoine et Olive se préparent avant la plongée du "Petit Lourdes"


Antoine CABOTIAU (1983-2011)
Tu viens de nous quitter ce samedi 9 avril 2011...
C'était le WE de fermeture de la station de ski Gourette, une triste fermeture...
Tu ne gouteras plus aux joies de la glisse en snow board... Aux explorations souterraines...
La vie est bizarre, on ne s'était pas croisé depuis bien longtemps et j'ai été le dernier spéléo (et de ton Club) à t'avoir parlé quelques heures avant la tragique nouvelle.
A 27 ans, tu étais plein de vie et de projets... Sur le parvis, devant la billetterie on s'est raconté des histoires de « trous »... Et quand tu m'as parlé de tes plongées à « Mayalin » tu rayonnais. A chaque plongée de la première avec ta bande des « crapouillaux » dans la source hydrothermale à Camou (Arbailles), de la plongée de luxe à 29° et cela continuait, arrêt vers -40m...
« - Et si tu ne sais pas quoi faire demain, viens nous aider à porter les bouteilles... »
Tu m'as présenté ta copine : « une future spéléo ! »
On sentait une belle harmonie entrevous et des passions communes qui soudent un couple.
Et puis tu m'as dit :
« -Bon j'y vais, je dois être de retour à 11h, je vais faire «l’échelle des Isards »
Je t'ai souhaité une bonne course, ton « piochon » dépassait du sac, paré pour l'escalade mixte du Pic du Ger et une descente grisante en surf... Les remontées mécaniques venaient d'ouvrir...
Sur la piste j'ai croisé plusieurs fois ta copine et vers 11 h on a échangé quelques mots :
« - Et Antoine ? »
« - Je l’attends, il ne va pas tarder »
On s'est dit à tout à l'heure, nous remontions pour la der car la neige se transformait...
Puis l'hélico « dragon 64 » de la Protection Civile à tourné au fond, stationnaire, hélitreuillage...
« - Entrainement secours ? »
« - Non un gars qui s'est planté ! »
De loin je voyais un cône de neige, puis en remontant la paroi 60/80 m (au jugé) une trace... un saut mortel...
Un pressentiment m'envahit, je redescends à la station, un véhicule des pompiers est au bas des pistes...
« - On ne connait pas encore son nom, un jeune de 30 ans environ, il est mort.. »
« - C'est l'échelle des Isards là haut ? Car j'ai un copain qui y était... »
Long silence...
« - Oui, votre copain était vêtu d'une veste bleue et pantalon noir ? »
« - Oui, il est blond avec un catogan »
« - Son nom ? »
« - Antoine Cabotiau, dis je avec difficulté.. »
Le temps de passer quelques coups de fil aux copains en congrès spéléo à Lectoure
J'ai la confirmation officielle des autorités...
« - Et il avait l'habitude de telles courses ? »
« - Ce que je puis vous dire, c'est que c'était un gars « très pêchu » qui avait l'habitude des risques. Quand on pratique spéléo et surtout la plongée spéléo, l'équipement, la condition physique, rien ne doit être laissé au hasard. En plus, il faut avoir un mental d'acier... C'était le cas, il était calme et zen, à l'opposé d'un fou furieux prêt à toutes les excentricités... Je sais qu'il « taquinait » en snow ».
Il redescendait rejoindre sa douce, la pente était raide... Faute technique, la neige qui se dérobe ?
En ce moment douloureux, j'ai une profonde pensée pour sa copine sans oublier ses parents, ses copains...
le GSHP est à nouveau endeuillé, 20 ans après la disparition de M. Casagrande (mars 1991), guide de haute montagne, emporté par une avalanche à Barèges. Funeste printemps...
La communauté spéléo pleure un des siens.
Salut Antoine tu « ride » maintenant au Paradis, je ne te porterais pas les bouteilles de plongée...
Alain Dole









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