La plume et le Gabietous
Dimanche 18 et lundi 19 août 2024
Après moult hésitations par rapport à la météo, nous décidons quand même de monter dés le dimanche au col de Tentes. nous sommes cinq (Véronique et Bubu, Thibaut, Sandrine et moi) et rapidement le brouillard cède la place à de belles éclaircies, les nuages étant chassés par un vent froid venant du nord-est. Notre premier objectif est de retourner au gouffre de la Plume repéré en juillet dernier. Nous y avions décelé un petit courant d'air aspirant dans un minuscule orifice entre la voûte et un épais talus d'argile. Malgré la fraicheur, l'air est toujours bien présent et après avoir un peu écarté le remplissage terreux, nous parvenons au sommet d'un petit puits en méandre.
Thibaut contemple le départ du petit puits que nous venons de découvrir. |
Thibaut l'équipe et quatre mètres plus bas, nous avons la surprise de tomber sur une verticale beaucoup plus vaste et profonde d'une bonne dizaine de mètres. Le courant d'air aspirant ayant nettement forci et ne disposant pas du matériel suffisant pour le descendre, nous ne traînons pas pour ressortir. Vu sa position, le gouffre semble plutôt bien placé pour rejoindre le gouffre du Boucharo situé une centaine de mètres plus bas.
Avant d'arriver au sommet du second puits, le méandre n'est pas très large mais le resserrement est très ponctuel. |
Voilà un premier objectif intéressant pour la reprise de ce secteur qui, rappelons-le, avait été bien fouillé par la SSPCV (Société de spéléologie des pays castrais et vaurais) dans les années 80-90. A l'issue de leurs recherches ils avaient d'ailleurs publié une remarquable synthèse qui constitue le fil conducteur de nos recherches.
Le soir, avec Sandrine, nous restons sur place en attendant Pascal et Philippe qui doivent nous rejoindre le lendemain.
Lundi, la météo a bien changé, le ciel est dégagé, il n'y a pas le moindre souffle de vent. Sans surprise, dés l'aube, nous voyons défiler une cohorte de véhicules montant au col. Vers 9 h le parking est déjà plein et Philippe et Pascal parviennent in extremis à trouver une place. Notre objectif de la journée est d'aller revoir certaines cavités qui nous intéressent et par la même occasion de pointer toutes celles que nous croiserons afin de les localiser précisément au GPS. Rapidement, nous constatons que certaines entrées de cavités, sans doute modestes, ont été marquées sans toutefois être répertoriées.
Pascal devant l'une des belles entrées de la bordure nord du lapiaz. |
Comme cela a été le cas pour le gouffre de la Plume, il serait donc intéressant de tous les revoir car certains d'entre eux étaient probablement bouchés par de la neige à cette époque.
La première cavité que nous souhaitons revoir porte le numéro Q2. Il nous faudra plusieurs heures pour la localiser car à l'époque il n'y avait pas de GPS. Mais cela n'est pas très grave car en cheminant dans le lapiaz nous retrouvons une dizaine d'autres cavités dont des puits à neige qui seraient à revoir.
Nous retrouvons plusieurs gouffres de la série des "P" |
Le Q2 se situe sur la partie haute du plateau, dans un secteur couvert d'éboulis gréseux et dans une couche différente de celle constituant l’essentiel du lapiaz qui s'étend en contrebas du sentier de la Brèche. L'entrée est belle mais curieusement et malgré l'altitude, elle souffle un air froid très marqué ce qui laisse supposer l'existence d'entrées hautes. Ce n'est pas le cas des différentes cavités vues plus bas qui, en majorité, sont aspirantes. Nous retrouverons les mêmes caractéristiques plus tard dans la journée lorsque nous irons voir le gouffre Y1 situé dans la même strate.
La diaclase d'entrée du Q2 |
Sur la topo de nos prédécesseurs, un gros névé occupe le porche et la galerie d'entrée. Aujourd'hui, celui-ci se réduit à un gros bloc de neige dure coincé dans un resserrement du conduit.
Le joli P20 du Q2 (!) |
La cavité débute par un joli méandre entrecoupé de ressauts et menant au sommet d'un beau puits de 20 m. La suite est moins enthousiasmante et le courant d'air sort d'une fracture étroite partiellement désobstruée. Ce ne sera pas un objectif pour nous.
Philippe au sommet de l'escalade menant au méandre terminal. |
Une fois revenus au soleil, plutôt que de redescendre sur le sentier, nous préférons suivre la state calcaire supérieure en direction du Y1. Ici, les affleurements sont rares et les éboulis provenant de la face nord du Taillon recouvrent presque intégralement la pente. Après quelques détours nous retrouvons l'entrée du Y1. Celle-ci, bien que masquée par une grande tôle, souffle fort alors qu'il s'agit sans doute du trou le plus haut du secteur.
L'entrée du Y-1, au beau milieu de l'éboulis provenant des Tourettes. |
C'est ici qu'une coloration a été réalisée en 1988. A cette occasion les différentes sources du côté français avaient été surveillées mais personne n'avait imaginé que le colorant ressortirait 30 h plus tard côté espagnol, à la cueva de San Nicolas de Bujaruelo après un trajet souterrain de 3600 m à vol d'oiseau et 1080 m de dénivellation. De quoi faire rêver...
Retour tranquille aux voitures en se disant que c'est bien sympa d'aller faire de la spéléo à plus de 2000 m d'altitude sans se farcir des bavantes interminables et des marches d'approche traumatisantes pour les genoux.
Patrick
Bravo, à priori ça promet de futures jolies sorties.
RépondreSupprimerChouette CR, merci!
RépondreSupprimerBravo pour ce CR, ça donne vraiment envie de partager ça avec vous ! J'espère trouver un peu de dispo courant octobre... A bientôt j'espère
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