Boucharo, d'est en ouest

Lundi 26 août 2024

Encore une fois, nous nous retrouvons juste au-dessus des nuages. Le parking du col de Tentes n'est pas trop chargé. Nous ne sommes que deux pour cette première journée de révision du secteur, Philippe et moi. L'objectif est de revoir des puits à neige en espérant que la fonte qui sévit depuis plusieurs décennies libérera quelques conduits insoupçonnés. Nous en profitons bien sûr pour remettre de l'ordre dans les coordonnées qui seront ensuite injectées dans karsteau. 

Parmi les trous à revoir, le P20 a vraiment une belle gueule et d'après la topo il semble colmaté par un énorme névé. Celui-ci est toujours présent mais il a perdu de la hauteur. Vers - 15 m il faut se glisser entre la neige et la paroi. 

Descente du P20 déjà exploré par la SSPCV

Ça passe juste et nous épuisons notre corde de 50 m. Au fond, nous retrouvons les deux départs mentionnés sur la topo. Rien de neuf donc si ce n'est qu'un des deux est franchement bouché. Dans l'autre il reste une langue de neige et du coup nous ne pouvons pas conclure que le trou est terminé. 

Nous passons au suivant le P19. Cette fois, il n'y a plus de neige du tout mais le fond est bouché et bien bouché. Cependant sur un palier, il y a une petite lucarne qui attire le regard mais aussi un bon courant d'air. Hélas c'est trop étroit. 

Le P19 et au fond, les Tourettes.

Alors nous continuons à arpenter le lapiaz et à descendre d'autres cavités sans grand résultat et sous le regard étonné de quelques promeneurs. Il faut dire que certains trous s'ouvrent à quelques mètres seulement du sentier de la Brèche.

La perte R2

Pour terminer la journée nous basculons vers le nord sur les impressionnants lapiaz inclinés qui plongent sur le Pouey d'Aspe. L'idée est de retrouver les cavités du secteur et notamment le gouffre du Boucharo (-275 m).

Sur le lapiaz incliné qui domine le Pouey d'Aspe.

Au passage nous trouvons quelques cavités nouvelles. Il nous faut un moment avant de localiser l'entrée du Boucharo (T4) qui s'ouvre sur une vire que l'on atteint au prix d'une escalade facile mais un peu exposée d'une dizaine de mètres.

Le soir, Valérie et Vincent nous rejoignent à notre bivouac improvisé quelque part vers la station. 

Mardi 27 août 2024

C'est au tour d'Alain et de Bernard de nous retrouver, mais cette fois, le col des Tentes est bondé et le parking est plein. Aujourd'hui, nous prenons la direction de l'Espagne et au col de Boucharo nous basculons à l'ouest pour aller voir la Grallera de Bujaruelo. C'est un gouffre énorme formé par 2 grosses entrées qui se rejoignent au niveau d'un imposant névé. Spectaculaire ! 

Les spectaculaires entrées de la Grallera.

Nous fouillons le secteur et repérons d'autres cavités. Mais de celles-ci nous ne savons rien. Pendant que Vincent et Valérie vont voir des porches dans les falaises, nous montons un peu plus haut dans le lapiaz avec l'espoir de trouver des cavités aspirantes qui pourraient expliquer le courant d'air froid et soufflant du gouffre Y01 situé côté français. A part un très gouffre situé trop bas pour en être à l'origine, nous ne découvrons pas grand chose. Les entrées repérées par Philippe sur le Lidar sont rapidement bouchées.

Le BO008

 
Alors que Valérie et Vincent nous quittent pour aller travailler, l'équipe de retraités retourne côté français pour aller faire une petite reconnaissance dans le V1. Par endroit, le trou est bien étroit et nous constatons que le courant d'air est nettement plus vaillant dans la branche de droite. Il faudra encore revenir et en nous replongeant dans les cartes, nous découvrons d'autres objectifs potentiellement intéressant. A suivre.

Le versant espagnol avec, au loin, le Vignemale.

 

Patrick