Les 4 au Puits Michel

Samedi 25 novembre

Nous nous retrouvons à 9h30 ce Samedi matin à l'aire de co-voiturage de Tarbes ( Alain, Bubu , Joël et moi ) pour aller enquêter du côté d'Arthez-d'Asson, sur un nouveau trou découvert par un ami du Dole . 

Bubu nous montre sa dernière création, un mini râteau grattoir sur petite queue de bois. Alain lui demande de ranger son improbable outil, nous n’en aurons pas besoin et nous filons sans tarder vers notre prospection du jour . 

Après une bonne grimpette d' environ 1h30 , nous croisons quelques trous répertoriés , puis le bon grâce à Alain , son flair et sa puissance numérique . 

L'orifice, assez modeste , s'ouvre sur belle pente au sein d'une forêt magnifique et automnale . 

Ça ventile dur , ça aspire pour certains , avale pour d'autres ...mais un Joël affamé et tournant de l'œil nous conjure de nous mettre à table . Bubu allume un feu dont il a le secret et nous dévorons joyeusement nos paniers repas . 

Le ventre bien rempli , nous attaquons enfin notre trou . On le sonde à une quinzaine de mètres , il en fera 22 . Mes amis me font l'immense honneur de m'envoyer en éclaireur au fond de l'abîme . 

Je m'équipe puis on m'accroche au baudrier , perfo , massette , clef de 13 , goujons et mousquetons 

Les malheureux , ils ne savent pas ce qu'ils font ! Je m'installe alors sur la corde , calme et enthousiaste , portant cet après -midi , sur mes seules épaules le poids et l'avenir de la spéléologie régionale …

Ainsi bien lesté , je glisse de quelques mètres vers un petit palier scabreux et perce puis goujonne afin de placer une déviation . 20 mètres plus bas et sans frottement j'atterris au milieu des salamandres dans une salle confortable , 5 ou 6 m , cernée de hautes parois . 

L'endroit est chaotique , les roches acérées , piquantes . Droit devant , les volumes sont immenses , les parois toujours plus hautes et le plafond insondable . 

Je poursuis en contournant sur la droite un gros rocher au pied duquel gît le squelette et le vieux collier d'un pauvre chien . Un ressaut de quelques mètres se désescalade facilement puis c'est l'arrêt sur un nouveau puits d'une quinzaine de mètres . 

Au fond , deux gros tunnels de métro partent l'un à droite et l'autre à gauche . Un fin ruisselet semble les réunir . Sans corde et sans coéquipiers , l'aventure s'arrêtera là pour moi aujourd'hui . 

Je remonte , pulvérise un bec rocheux qui me prive d'une sortie aisée et rejoint mes camarades . 

Je souhaitais redescendre immédiatement prendre des photos mais Alain m'en dissuadera , les objectifs étant atteint pour aujourd'hui . 

Retour aux voitures à 17h00 et comme disait Colombo : " quand je vais raconter ça à ma femme …" . 

Pascal