TP 30, dans le dur !
Le jeudi soir suivant après le boulot, j’en profite pour faire une petite dépose à l’entrée du trou. Le poids du sac m’écrase les épaules et rend toujours aussi douloureuse cette montée. Néanmoins, cela sera ça de gagné pour la prochaine fois.
Le soir, tard, nous recevons un SMS de Damien, le prochain round au TP30 c’est pour quand ? Heu ? C’est que depuis cinq jours j’actualise la météo non-stop et coup de chance la perturbation s’est décalée au vendredi. La réponse est sans appel, samedi et dimanche.
Le ton est donc donné, on repart au TP30 ce week-end.
Dams, cette fois seul, nous rejoindra à la maison en début
de soirée ce vendredi. On en profite pour préparer notre petite sortie, on
papote spéléo et autres. On déballe les nouveaux accus Parkside made in Lidl
espagnol… Val hésite et nous laisse partir à deux pour cette explo, elle
préfère aller rouler à VTT.
Bon comme d’hab, on se couche tard, voire très tard…
Le samedi matin, nous essayons de décoller assez tôt. Mais c’est avec une bonne heure de retard que nous gagnerons le parking au-dessus de Bétharram.
La marche d’approche se passe sans problème, jusqu’à notre rencontre avec une soixantaine de vaches transhumant toutes seules. Il y a pas mal de veaux et la plupart des vaches se montrent plutôt enclines à nous laisser passer.
Nous essayons divers subterfuges afin de les doubler, mais rien n’y fait. D’autant que les beuglements, de plus en plus forts et agressifs, nous rendent méfiants.
D’un coup, Dams, se met à courir sur un replat afin de doubler ces blondes. Bien mal lui prend. Moi, mort de rire, j’assiste à la débandade du troupeau sur un 200 m obstacles naturels avec à ses côtés un sprinter chargée d’une claie de portage démesurée. On dirait l’Encierro.
Heureusement pour nous, la pente se raidit et notre marche forcée dans la forêt nous permet de les doubler. Nous pouvons terminer sereinement la marche d’approche.
Un petit détour par la cache à côté de la cabane, nous permet de récupérer bidon, Kits et réchaud.
Arrivés sur la crête surplombant le trou, nous pouvons enfin savourer une bonne pause dans un épais brouillard.
L’humidité associée au vent, nous refroidit rapidement. Nous enkitons, dans le meilleur ordre, tout le matériel.
Il est déjà midi et nous en profitons pour manger un bout. Il va être l’heure de rentrer sous terre, la journée s’annonçant chargée.
Nous descendons les premiers puits accompagnés de cinq bons, gros kits, dont un contenant la 200 m. C’est lourd…
Dès le P71, nous reprenons et peaufinons le rééquipement. De nouveaux fracs sont mis en place. On récupère la dyneema en place pour le fond en la remplaçant par de la sangle tubulaire. On ajuste certains passages…
Voilà déjà le P147, un frac de plus dans une belle tirée et encore de la dyneema gagnée.
Nous avançons sereinement, tout se passe à merveille, mais tout prend du temps.
Nous rééquipons de manière simultanée. Qu’il est bon d’avoir chacun sa petite perfo.
Il faut dans les puits suivants, rajouter des cordes, en décaler certaines et bien entendu continuer à forer.
Ce ne sera que six heures plus tard que nous toucherons la côte -500, la sortie risque d’être bien longue…
Afin de tenter de passer le plus facilement les vomissures, nous nous déséquipons et nous nous délestons d’un des deux perfos.
C’est ainsi que nous progressons lentement dans ces diverses étroitures, armés de deux kits chacun. Arrivé au P7, nous en profitons pour changer la corde. Ici même, nous remettons baudrier et quincaillerie.
Nous équipons ensuite le R5 hors eau, et lorsque nous prenons pied dans le méandre suivant nos regards en disent long. Et merde, les vomissures on en connaissait les trois quarts et il est vrai que malgré l’étroitesse de certains passages cela restait joli et confortable.
Bon le dernier quart, parait moins attrayant, l’actif coule dans une étroiture un peu longue et oblique. Malgré tout nos efforts nous nous mouillons un peu… Allez, plus que quelques mètres quasi infâmes et nous prendrons enfin pied dans le méandre sympa. A nous la régalade ! Heu ? Mais c’est quoi ce méandre ?
L’actif est très joli et cataracte de partout. Toutefois, la roche, sablonneuse est légèrement pourrie. On descend les premiers puits en alternant la position d’équipeur. Dams, tel un DE canyon, préfère le tout droit dans l’actif lors du P9. On repassera pour le hors-crue, c’est qu’il commence à se faire tard, ou tôt, il est déjà 2/3 heures du matin.
Dans le puits suivant, Dams me refait la même et voit qu’à mon regard ce serait pas mal de mettre au minimum une dev. L’envie n’est plus là, mais l’idée est quand même de ne pas être trop mouillé. Conversion et changer la tête de puits, ne rien faire, ça réfléchit… ça guenille sévère… Ça se finit en une conversion à l’arrache et un point posé vite fait.
Dams me laisse reprendre l’équipement, j’en profite pour lui montrer un spit qu’il a loupé juste à côté des deux neufs tout juste posés. Aujourd’hui on n’arrivera peut-être pas à la port MAY, mais à cette heure-ci, on commence à en avoir pas mal de la merde aux yeux. Et ce d’autant que tout ce sable s’insinue partout sur nous et nous ne dérogeons pas, chacun à notre tour, à en prendre un bon pâté dans les yeux. Ça pique, gratte, ça fait mal. Equiper avec la dune du Pilat sur la rétine n’est vraiment pas agréable.
Nous voilà sur une portion horizontale juste après le P8, il ne restera plus que le P11 et le P24 avant les grandes salles.
Mais c’est quoi ce nouveau méandre ? Nous suivons l’actif, or si avant c’était étroit, là ça devient franchement sélectif. On peut percevoir une ou deux traces de passage, bizarre cela fait peu. Heu ??? Dams va voir au début du méandre. Il ne trouve rien d’intéressant, je passe les étroitures et continue pour être sûr d’être sur la bonne voie. Tiens ? N’y aurait il quand même pas là, en rive gauche un shunt ? On verra au retour. Nous nous passons les kits et continuons dans un méandre de taille respectable.
Quelques mètres plus loin se trouve le P11 puis nous atteignons enfin le P24. Cette verticale totalement hors crue est magnifique. Elle crève le plafond de la première grande salle. Lors de la descente nous pouvons voir, quelques mètres avant, jaillir l’eau en une somptueuse cascade. Nous ferons une soixante de mètres dans cette grande salle. Cela fait beaucoup d’heure que nous sommes dans la cavité, la suite sera pour une prochaine.
Demi-tour, en haut du P11 nous en profitons pour faire une vraie pause, la première depuis hier. On reste une petite quarantaine de minutes au sec à se restaurer.
Quelques forces reprises, il est maintenant grand temps de sortir. Même si, fatigue faisant, le rythme n’est pas très élevé ; les différents obstacles se passent assez rapidement. Nous déroulons la remontée en mode automatique, et nous avons quand même un peu de matos à ressortir.
C’est ainsi qu’en début de matinée, après 20 heures passées sous terre, nous voyons enfin la lumière du jour.
Ce fut une super sortie et nous avons encore bien avancé pour les explos à venir… Il ne reste alors plus qu’à redescendre jusqu’à la voiture avec nos peintures d’Indien et notre démarche de Cow-boy.
Vivement les prochaines explos.
Thomas
Et pour nous, vivement le prochain compte rendu. Vous êtes rentrés dans le vif du sujet et le graal approche à chaque sortie. Merci de nous faire vivre tout ça presqu'en direct et bravo.
RépondreSupprimerPatrick
Il me semble me souvenir de ce méandre sélectif ou j'entendais hougner Latap's pendant que je courrais dans un supérieur !
RépondreSupprimerRegardez bien la prochaine fois ! Et attention au sable qui te bouffe le descendeur en une seule virée au fond !
Que c'est bon de lire vos compte rendus, vivement le prochain.
Bravo
Bubu courrait en marchant doucement quand-même ! Quel régal de voir des photos. Bravo à tous ça fait vraiment plaisir.
SupprimerSuperbe restitution
SupprimerOn attend la suite
Vue l’équipe, cela va nous donner une explo de dingo avec des fondues enchaînées de topométres laser car la première se rapproche 🤪👍👏👏👏