Le Coume Nère La Superbe Rivière

 

Dimanche 13 Juin 2021

Kat, Jean, Jean Noël, Pascal, Adrien et Alain D

 

Jean avait proposé une sortie débonnaire dans le Coume Nère, nous étions 5 à répondre à son appel.

Le Coume Nère la superbe rivière souterraine qui se développe dans ce renfoncement Commingeois et Haut-Garonnais de St Bertrand de Comminges et qui pénètre en plein territoire Haut-Pyrénéen !

Tout cela pour dire qu'à quelques hectomètres près, elle était dans notre inventaire ! D'ailleurs, elle le devrait, car les eaux sont Haut-Pyrénéennes et proviennent des pertes de l'Arrieu comme le montre le document.

La Coume Nère, autrement dit le ravin noir... Tout un programme !

 

Découverte et explorée en mai 1932 par Norbert et Bertrand Abadie son guide occasionnel. Au départ un trou de blaireau qui est désobstrué pour franchir les premiers soupirails, mais fort heureusement guidés par un violent courant d'air... Puis avec son épouse Elisabeth pour l'essentiel des premières. Elle sera revisitée avec Norbert en juillet de la même année par Robert de Joly, Giscard et Mothe qui remontent le cours souterrain et après l'affluent, ils suivent le cours principal de gauche et s'arrêtent devant l'étroitesse de la fracture qui semble conclure à la fin de cette cavité.

 

Cette cavité se développe dans le calcaire de l'Albien vieux de plus de 105MA

Dans la roche et dégagée par la corrosion acide de l'air ambiant, on peut observer des fossiles et autres inclusions métalliques (oxydes de fer) de petites dimensions.

Intégrer les 2 photos (le "coquillage" et le "clou creux" 

 

Au départ on rampe en se faufilant dans d'étroits goulets, la terre meuble est parfaite pour glisser sans se blesser, ensuite l'on débouche dans de petites salles et par un ressaut l'on atteint un laminoir cupulé dans la roche massive. Un univers pour poissons plats ou la contorsion est de rigueur et ou l'embonpoint est un lourd handicap, tout comme les kits qui se coincent invariablement sur les bourrelets du sol. Si tu as oublié les coudières et genouillères, tu vas déguster ta race !

Puis au débouché, l'on entend au loin le doux bruit de l'eau qui cascatelle dans un beau P17. La suite acrobatique est plus aérienne en vire avec une opposition dans de la roche déchiquetée mais qui grattonne bien. Enfin, l'on prend pied dans la galerie où coule un beau filet d'eau sur un tapis calcité de couleur marron clair contrastant avec la roche grise et noire tapissée de choux fleurs, entamée par de coups de gouges et de marmites du plus bel effet.

 

Là on peut admirer le travail de l'eau, au plafond il y a quelques concrétions, mais ne vous détrompez pas la progression réserve ses contorsions ses passages en biais ou l'on ne peut rentrer assez le ventre et aussi des escalades. Dont une avec étroiture verticale l'autre n'est qu'un muret dégoulinant nécessitant souplesse et enchainement fluide pour l'avaler !

Puis il y a ces 2 vasques pendu à une corde marine de chalutier et gesticulant pour ne pas couler dans plus de 2 m d'eau !

On avale les hectomètres entre passages bas ou tu rampes au ras de l'eau, pour derrière suivre une voire aérienne, encore une fois t'accrocher à un maudit béquet, pour arriver au confluent. Déjà le débit avait diminué allant de pair avec la taille de la galerie, mais là, il n'y a plus que de modestes filets qui te font face. Celui de gauche est dans une fracture haute, l'autre débute par un ramping. Jean Noël et Adrien qui ont senti la suite qui se termine à 200m de là sur une salle où il y aurait une escalade et la suite. Ils partent en éclaireurs, nous autres on s'engage aussi dans ce méandre gras, à l'égyptienne où il faut sans cesse louvoyer tenter des oppositions que ma gravité m'impose d'abandonner, je hougne et m'épuise après 50m à contrecœur, je propose de faire demi-tour car je n'ai plus de bras. Une reprise sans entrainent avec un handicap de poids et de souplesse... Pas besoin de faire la une des journaux comme ce fut le cas il y a 20 ans dans une autre vallée non loin de là....

Avant de repartir on recharge le niveau en glucides et nous voilà reparti (accompagné par Kat et Jean), le retour débonnaire se fait sans encombre. Pascal qui a voulu se faire violence a été un peu plus loin, mais comme il n'est pas maso, il rebroussera sagement son chemin.

A la sortie on prend une claque thermique avec cette canicule.

Heureusement les bières nous attendent, nous sortons presque tous en même temps et les spéléos reprennent leurs bonnes habitudes. Rien n'a changé depuis des années on se repend un peu partout le matériel boueux sèche en vrac au pied des caisses et l'on palabre, on écoute la petite musique de Damien et de Jean Noël qui nous martèlent l'idée d'une traversée potentielle.

Alors creuser dans le lit de l'Arrieu ?

Mais en voilà une idée qui pourrait intéresser bien des copains du Club mais aussi ceux du Minervois pour un interclub joyeux et convivial.

Assurément, une bien belle randonnée et le plaisir de rencontrer de nouveaux visages, de partager cette visite et d'apprécier toutes leurs qualités.

On en redemande !

 Maintenant le plus dur reste à faire : Laver le matos boueux