Les forçats du Trou de la Tour, SE08

Une fois de plus nous nous retrouvons sur le parking du petit village d'Omex. Nous sommes 7.
7 c'est vraiment le minimum pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions, mais on a de plus en plus de mal à vendre le plaisir que nous prenons malgré tout, à avancer, lentement mais surement, vers les puits du Lavabo dans la Grotte du Roy.
Alors, avant d'attaquer le plat de résistance, nous décidons de faire un petit tour par un trou retrouvé lors d'une de mes balade. Il doit s'agir de l'OM 7.
Dom le retrouve rapidement et Véro s'équipe. Il bruine, il fait froid....Vers moins 5 un méandre se pince rapidement. Après le pincement, ca semble plus grand mais ça a l'air de se repincer 2 mètres plus loin... Pas du tout de courant d'air, on laisse tomber.


Il devait faire beau.....

Passons au plat de résistance, l'OM 14, ou SE 08 ou trou de la Tour. Certains l'avaient appelé Trou de l'échec à Joel mais c'est une autre histoire qu'il vous racontera peut être un jour si vous venez gratter avec nous !

La tour qui monte.
Donc le clan des 7 est composé de Dom et Véro bien sur, plus Jean Claude, Philippe, Pascal et moi et un nouveau venu, Christophe Rouillé, spéléo charentais en retraite dans le 65 pour profiter de la montagne. Il est partant pour nous donner un coup de main lors de prospections, désobs, etc.... Son aide aujourd'hui sera déterminante pour l’évacuation des gravats. Bienvenu parmi nous !
Pour les plus anciens, Christophe est le frère de Michel qui nous a parfois accompagné dans nos explos et en particulier à la Pierre.

Tout le monde prend sa place dans le trou, Dom au fond bien entendu. Le fond est propre. La pluie a bien tout lavé et si l'eau passe, nous on va passer !
Les seaux et les bidons se succèdent à une cadence infernale, d'abord des blocs, puis du remplissage beaucoup moins liquide que ce qu'on a pu connaitre les séances précédentes. Vers midi Jean Claude s'échappe pour faire le feu et faire griller les saucisses. Elles sont les bienvenues ainsi que la chaleur du feu. Le beau temps annoncé n'est pas au rendez vous !

Après ce copieux repas, il devient difficile de se remotiver. Jean Luc nous a rejoint et à 8, ça va être plus facile. La curiosité de Pascal l'emporte et il veut aller voir le fond. C'est donc à son tour de remplir les seaux au fond du puits que l'on a maintenant creusé sur 7 bons mètres !
Vue du fond vers la surface
A un moment il se met à hurler ! Que se passe t-il ? En bougeant un bloc, tout le courant d'air s'est réamorcé et il hurle sa joie. Où est passé Dom ? Il l'a déjà rejoint au fond du puits. Tous les 2 bougent les cailloux. Ils sont propres, lavés, et il y a de plus en plus de vide.
Une grande étape vient d'être franchie. Même en surface on sent bien maintenant le souffle chaud qui remonte du fond.
Il faut continuer ! Mais il se fait tard et on se promet d'y revenir rapidement en essayant de mobiliser au moins 9 personnes autour de cette belle aventure qui fait rêver les spéléos locaux depuis plus de 40 ans: une percée de 300 mètres !

On plie bagage.
Pascal qui a des soucis professionnels à cause du Conardovirus regarde ses mails. Il y en a un qui arrive de notre fédé qui nous recommande d'annuler toute activité spéléologique de groupe jusqu'à au moins la mi-avril. Plus qu'un problème de santé personnel, les restrictions proposées par la fédération et les pouvoirs publics relèvent d'un acte civique en évitant de contaminer les plus fragiles mais aussi les plus utiles. Le club décide donc de suspendre toute activité spéléologique de groupe jusqu'à nouvel ordre. 40 ans qu'on attend cette jonction, on peut bien attendre quelques semaines de plus par solidarité.

Bubu, Photos Dom et Jean Claude.
    
La suite, c'est par là .....

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