Les vieilles tiges dans Arphidia
Il
s’en est fallu de peu que je me retrouve le plus jeune pour cette sortie dans
Arphidia via le trou du Robinet.
Heureusement,
Antho était là !
C’est
à 9 heures tapantes que nous nous sommes retrouvés devant chez Burgu. Ambroise
m’accueille avec un tonitruant « Tiens, un revenant ! » C’est
vrai qu’il y a longtemps, trop longtemps que je ne me suis pas retrouvé ici,
dans ce décor qui m’a fait vivre les plus belles heures de ma spéléo.
Il
y a Mickey, Marc, Serge, Joël, Jean Claude, Antho et moi.
Quelques
explications supplémentaires sur le pourquoi du comment nous nous retrouvons
pour cette balade des anciens (moins un !) dans le robinet !
Il
y a une bonne dizaine d’années, Olivier Lacroix du GSHP montait une opération
d’envergure pour plonger les lacs d’Arphidia 4. Cette opération avait rassemblé
34 spéléologues de divers horizons et totalisant plus de 1200 heures sous
terre.
Vous
trouverez le compte rendu de cette expé ICI
Le
déséquipement aurait dû se faire dans la foulée mais, … le temps qui passe, qui
passe toujours trop vite, puis l’oubli.
Des
responsables de l’ARSIP m’ont rappelé l’année dernière, à juste titre,
qu’Arphidia était équipé avec des cordes marquées GSHP, que ce matériel était
“fatigué” et que le trou était plus fréquenté que je ne le pensais et donc nos
vieilles cordes engageaient la responsabilité du club en cas de pépin.
A
l’AG du GSHP début 2018, il fut décidé de tout déséquiper.
C’est
Latap’s qui s’occupe de trouver une équipe pour aller au fond et remonter le
maximum de choses. Cette sortie se fera le samedi 28 avril. Depuis
l’effondrement du Chaos du Baron, il faut passer par le trou du Robinet. Or
Serge n’est jamais passé par là pour aller au fond. C’est donc moi qui l’emmène
repérer les passages jusqu’à Treutard via La Boue Rouge, Les Moustachus et
Byzance ce jeudi 19 avril. J’espère que mes souvenirs d’il y a 10 ans seront
encore assez frais ! Et pour joindre l’utile à l’agréable, j’ai proposé aux
Tachous et aux Amalgamés de nous accompagner.
Pas
de visite de la Verna aujourd’hui, nous pouvons monter les voitures jusqu’à la cabane
Dominique Prébende. Le vent ronfle à travers la porte du tunnel. Une Sainte
vierge au-dessus de la porte a remplacé la Sainte Barbe volée…
Nous
sommes rapidement équipés et en plus du casse-croute, on emmène 2 nouilles au
cas où. Ca y est, c’est l’entrée du Robinet et déjà il faut se baisser et
marcher en canard pour éviter la vasque. Les passages étroits s’enchainent
jusqu’à la « salle de la boue rouge qui tache ». Mickey raconte l’obstination
de Bobeau et Dutauzier pour désober dans ce cloaque boueux à souhait.
Je
raconte que lors d’une de mes dernières sorties au fond d’Arphidia 4, en remontant et en arrivant dans ce passage, la montre
de l’un d’entre nous s’était mise à sonner… Il était 7 heures du matin, l’heure
de se lever pour partir au boulot ! On pensait qu’il n’était « que »
2 ou 3 heures du mat et on était sous terre depuis la veille au matin.
Les
passages s’enchaînent sans difficultés. Le sommet du P20, même agrandi, me parait
toujours aussi étroit. Se serait-il rétracté ou est-ce moi qui ait un peu forci ?
Le
balisage est bien fait, le matériel en place semble en bon état. Voici le
départ des puits des Moustachus. Bien arrosés au départ avec le fractio juste
sous le pissadou ! Heureusement aujourd’hui le passage n’est pas trop
mouillé. Les puits et les fractios s’enchainent. Certains assez acrobatiques, ce
qui va permettre à quelques uns d’entre nous de vérifier leurs fondamentaux et
se rappeler qu’il faut anticiper…. Par 2 fois on entendra « merde, je suis
descendu trop bas, je peux plus me longer ». Cela permet de repasser sur
bloqueurs, remonter, se longer, etc…. Les bases quoi !
Plus
bas, un nœud sur la corde. Faut pas pousser quand même, on ne va pas apprendre
aux copains à passer un nœud maintenant ! On change la corde et on
continue !
C’est
vrai qu’on prend notre temps pour descendre mais on s’en fout, on n’est pas là
pour faire la course. On repère bien les passages et l’état du matos et
surtout, on se fait plaisir.
Nouveaux
passages à 4 pattes et on débouche enfin, après un dernier puits, dans Byzance.
Que de souvenirs dans cet endroit où on est passé tant de fois depuis les
années 80 ! Les fantômes de Pierre et Philippe, assis sur un bloc, me font
un clin d’œil.
On
laisse le matos là. On mangera à la base du Puits mais d’abord, on pousse une
reconnaissance jusqu’à la vire d’accès du toboggan de 70 mètres qui arrive dans
la salle Treuthard. Et en plus Joel nous
fait remarquer qu’il est midi et quart !
La
vire est bien équipée, le passage qui suit est magnifiquement creusé et
concrétionné puis c’est la descente. Nous on s’arrête là et on lâche les
gazelles.
Je
les regarde partir avec nostalgie. L’émotion est très très forte. Je ne vais
pas me mettre à chialer quand même ! Pas devant les copains. Tiens, ma
lampe faiblit, j’y vois trouble ou ce sont mes yeux qui s’embuent … Allez, je
crie « à table » et demi tour.
Serge
et Antho poussent une reconnaissance jusqu’au toboggan de la Queute du Brun.
Mais l’envie est trop forte, ils descendent le P40 qui suit le toboggan, trouvent le mot des
belges de 77 à l’entrée de la queute souhaitant bonne chance, passent les
étroitures de la queute, font un tour dans Creazy Horse, trouvent le départ de
la rampe caillouteuse vers la Belle rivière, et décident enfin de s’arrêter là …
Ils auraient pu sans problème continuer vers la Salle sans Nom, le Cactus, les
Yoyos, la galerie des Dents de cochon, Arakoeix, le Château des
ombres, la galerie des lacs….. Des noms qui chantent encore dans ma tête comme
si les explos dataient d’hier !
Allez,
on se refroidit, on commence la remontée pépère. Tranquillou, les passages s’enchainent,
quelques gros mots bien sur quand on s’emmêle les longes et la pédale. Un inconvénient
du bloqueur de pied à gauche et personne qui n’a encore inventé le croll avec
ouverture à gauche ! Donc c’est normal que tu t’emmêles le matos !
Alors tu réfléchis, tu anticipes, tu passes le fractio et bim ! La longe
de la poignée qui est passée du mauvais côté de la corde rien que pour t’embêter !
Les
2 gazelles nous rattrapent dans les Moustachus. On sort tous ensemble, sans
encombre, même si certains dormiront bien ce soir ! Il n’est pas encore
tard, alors on pousse jusqu’à la Verna pour montrer l’immensité de la salle à
Marc qui ne l’a jamais vue. La rivière est en crue et la salle envahie d’embruns.
On ne verra pas grand-chose à part du noir…beaucoup de noir ! Sortie du tunnel vers 17 heures. Le vent
glacial du tunnel laisse la place à la chaleur douce du printemps. Une envie de
bière prend le dessus et c’est chez la famille Burguburu qu’on finit cette superbe
journée en discutant avec passion des 2 ours qui vont être introduits
prochainement en Haute Soule !
Et pour terminer, la vidéo de Jean Claude d'où sont extraites les photos.
Et pour terminer, la vidéo de Jean Claude d'où sont extraites les photos.
Bubu, c'est le puits du Moustachu, pas des Moustachus. Pierre Batan avait découverte et descendu ce puits avec sa soeur et si je me souviens bien, Cathy n'avait pas de moustache.
RépondreSupprimerT'es sur que Cathy n'avait pas la moustache ?😁
SupprimerBravo Bubu d'avoir fait connaître aux petits nouveaux ce réseau magnifique.
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerMerci Bubu pour ce superbe compte rendu...
RépondreSupprimerJ'ai rajeuni de 35 ans...
Mais aussi les souvenirs des copains dont certains nous ont quitté...
Dans ton énumération tu as oublié la galerie des quatre, des gascons, des tarbais...
Je suis déçu vous auriez pu passer par "le torche dol's", depuis le temps l'odeur s'est estompée...
Bravo aux vieilles tiges que je salue bien fort...
Les galeries que tu cites sont dans Arphidia 3, pas 4 !
RépondreSupprimer