Du côté d'Espadres

Samedi 18 juin :
Ce matin la météo n'est vraiment pas terrible. Un premier coup de téléphone à Jean Claude : " A St Pé c'est moyen, mais parfois il fait beau là-haut". Une heure plus tard " ben, il pleut à St Pé et aussi sur les Toupiettes". Visiblement c'est râpé pour aujourd'hui, nous monterons à Espadres demain. Mais à 15 h, nouveau coup de fil ; cette-fois ci c'est Jean-Luc qui nous annonce que ça se dégage sur le Pibeste. Nous n'hésitons pas longtemps et nous nous retrouvons, Sandrine et moi, rapidement au départ du sentier pour le col d'Andorre. Les sacs sont bien plombés avec tout ce qu'il faut pour de vrais chantiers de désobstruction. Le temps reste à peu près correct même si quelques nuages s'accrochent désespérément à la ligne de crête. Nous arrivons au refuge vers 18 h00, juste le temps d'aller faire un inventaire de la nourriture restante et la pluie se remet à tomber. Ça ne dure pas mais un épais brouillard envahit le col et nous abandonnons l'idée d'une petite prospection soupatoire... A la place j'entame quelques travaux pour récupérer des tôles histoire de boucher des fuites dans la cabane. Dans l'opération je manque d'y laisser un doigt et je me retrouve avec une profonde entaille à la main. Heureusement nous avons une bonne pharmacie et refermons la plaie tant bien que mal mais me voici handicapé pour les jours à venir.

La Toue, au premier plan, et au fond la crête avec le Soum de Conques à gauche et l'Estibet à droite. La surface a prospecter est immense et il n'est pas étonnant que la base de données compte déjà plus de 1200 cavités.

Dimanche 19 juin :
Notre premier objectif est le TO 500 (trou de la tôle ou du Berger Prudent). Il fait relativement frais et le courant d'air est soufflant. Au bas du ressaut d'entrée (7 m) nous commençons à dégager quelques gros blocs pour atteindre le bas du méandre qui semble plus large. Quelques mini pailles nous facilitent la tache. Au bout d'une bonne heure de désobstruction, nous parvenons à franchir une première étroiture, suivi d'une seconde qui ne résiste pas beaucoup. Derrière, nous parvenons dans une assez jolie galerie creusée dans le pendage mais bien trop courte pour nous laisser le temps d'y croire. Une dizaine de mètres plus loin, c'est la trémie. La suite semble être juste en dessous, mais là il n'y a rien à faire. Topo rapide, puis nous ressortons juste lorsque Jean Luc arrive. Il nous amène 3 batteries et le beau temps.

Sandrine, Bergère malgré elle.

Nous nous dirigeons ensuite vers le TO 47 (Souffleur Dément) après avoir fait un petit détour par ce qui semble être le TO 07. Le courant d'air n'est pas dément. Nous rendons la première étroiture plus humaine et attaquons la suivante. 3 pailles plus tard, nous pouvons descendre un petit ressaut de 2 m mais la suite est un amas de blocs sans véritable continuation. Ça ne passera donc pas par là non plus. Qu'à cela ne tienne, nous avons de la réserve d'objectifs. Le suivant est donc le TO 13 (aspirateur des Brebis). Juste avant de monter à Espadres, Bubu nous avait informé qu'un ancien du GSHP avait réussi à passer dans le "trou aux Chèvres", qu'il aurait descendu un P.14 et se serait arrêté sur un méandre étroit mais prometteur. Chèvre ou Brebis, même combat et nous pensons qu'il s'agit du TO 13. Du coup, nous entamons la désobstruction d'un boyau terreux (perte temporaire) ou filtre un bon courant d'air. C'est besogneux surtout qu'il faut creuser la tête en bas. Mais à force d'insister nous parvenons à franchir une première étroiture. Derrière, il faut à nouveau creuser. Ce second rétrécissement franchi, il faut bien se rendre à l'évidence que ce n'est pas le trou des Chèvres. La suite est un tas de blocs sans suite évidente. Nous laissons tomber. Jean-luc nous quitte car la journée est déjà bien avancée.

L'aspirateur des Brebis (TO 13)

Mais il fait décidément trop beau pour quitter le secteur, alors nous déménageons tout le matériel vers le Soum de Moulle. Là, nous avons deux trous à ouvrir : le TO 26 et le TO 27. Nous "paillons" l'entrée du TO 26 qui ne résiste pas à la première charge. Mais derrière, c'est bouché à -2 m. Le TO 27 résiste beaucoup plus mais vers 19 h30 nous parvenons à créer une ouverture largement pénétrable. Un très fort courant d'air s'y engouffre mais nous décidons d'attendre Jean-Claude qui nous rejoint le lendemain. Retour au refuge, pas de bricolage ce soir...

Jambes de spéléo sur fond de Soum de Génie Braque.
Décidément tout pousse sous ces climats océaniques ! Les racines de cette curieuse plantes sont dans le TO 26.

Lundi 21 juin
Nous avons rendez-vous à 9 h avec Jean-Claude sous le Soum de Génie Braque. Lui est parti a 5h30 de St Pé. Nous le retrouvons bien avant l'heure prévue, frais comme un gardon, même pas essoufflé... Avant d'aller au TO 27, il nous montre une petite fissure soufflante mais finalement sans grand intérêt. L'exploration du TO 27 est bien trop vite terminée, le conduite devenant impénétrable au bout d'une dizaine de mètres.
Nous décidons de faire le tour du Soum de Moulle par le sud. Jean-Claude a encore quelques trous à nous montrer. Le premier (trou du Buisson) est un beau conduit mais entièrement colmaté par des éboulis.

Le trou du Buisson s'ouvre, sous... un buisson !

Au fond, sur une corniche, un nid habité...

Le second est un puits bouché par des pierres et de la mousse. Il faut avoir le nez dessus pour le voir. Mais en soulevant l'un des blocs qui le bouche, nous tombons sur un marquage TO... Le trou aspire, mais il faudrait en savoir plus et de toute façon, nous n'avons pas assez de corde.

L'entrée très discrète du trou redécouvert par Jean-Claude.

Le marquage est illisible, mais on reconnaît bien la croix qui semble indiquer que le trou est terminé. Le courant d'air aspirant très nettement, je crois qu'il faudra quand même aller revoir le terminus.

Nous cherchons désespérément le TO 28, mais en vain. Finalement, nous décidons de nous acharner un peu sur le TO 5 qui aspire très violemment. Mais là encore, les pailles nous sont d'un piètre secours, car au final, nous buttons sur un chaos de blocs difficile à purger. La moisson est plutôt décevante.... Pour finir, nous allons voir un autre trou vu par Jean-Claude dans les escarpements rocheux au Nord-est de Génie Braque. Il n'y a pas d'air et la désobstruction n'est, du coup, pas très motivante...
Vers 15 H nous plions bagages. Jean-Claude redescend directement sur St Pé et nous regagnons le col d'Andorre après avoir remis de l'ordre au refuge.
Patrick

Jean-Claude, sur les crêtes d'Hourbilagous avant qu'il ne plonge sur St Pé.

Commentaires

  1. Pierre Callot22 juin, 2011 03:10

    Très sympa CR. Dommage qu'aucun trou n'ait donné...

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  2. Moi j'aime bien la photo de la Bergère.... Les plus anciens se souviendront de la bergère de Marmitou....

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