La résurgence oubliée

 Lundi 4 septembre 2023 (Patrick et Sandrine)

Il y a quelques temps, Jean E. nous avait signalé une petite perte au lac du col de Lary, au dessus de la vallée des Espécières (Gavarnie-Gèdre). C'est sur la vidéo d'un blog de randonnée qu'il avait trouvé l'information mais sans autres détail. Vu la nature du terrain et le piètre potentiel karstique de la couche concernée nous avions noté l'info sur karsteau en attendant d'aller y faire un tour à l'occasion d'une rando dans le secteur. Mais en regardant de plus près la photo aérienne et en descendant légèrement le curseur je m'aperçois que, 150 m en dessous, il y a une belle sortie d'eau qui jaillit à l'extrémité d'un banc calcaire et cette fois c'est du Dévonien, donc nettement plus intéressant. Par contre, bien qu'alimentant un ruisseau conséquent, la source n'est pas mentionnée sur la carte IGN.

Lundi était une de ces journées très particulières ou le ciel se confond avec les cîmes dans une ambiance surréaliste . Emportées par un vent du sud assez marqué en montagne, des particules de sable venant du Sahara enveloppent la chaîne masquant le soleil et les reliefs. La canicule annoncée ne sera donc pas au rendez-vous.

La brèche de Roland et le Taillon dans les brumes sahariennes

La source est assez facile à atteindre depuis la station de ski (départ du télésiège du pic des Tentes) et après avoir grimpé d'une bonne centaine de mètres sur des pentes herbeuses nous nous retrouvons sur une croupe rocheuse en vis à vis de la source. 

La source avec à gauche le porche de la première grotte

Celle-ci est effectivement importante et une mesure de débit ne serait pas inutile pour avoir une vague idée de la taille du bassin d'alimentation. Malheureusement, elle est strictement impénétrable. Quelques mètres au-dessus il y a bien une diaclase au fond d'un petit cirque rocheux mais celle-ci est rapidement bouchée par des blocs.

La diaclase (trop plein) juste au-dessus de la source

A quelques mètres de là, nous explorons une petite grotte sur une vingtaine de mètres. Parcourue par un minuscule ruisselet elle semble plutôt drainer une circulation superficielle se perdant un peu plus en amont dans le vallon.

La petite grotte située à côté de la source, donne sur un conduit bien formé mais qui semble complètement indépendant du drain principal.
 
De l'autre côté du vallon, une autre cavité sans grand intérêt est également visitée (grotte n°2) sur une quinzaine de mètres.

Du coup, n'étant plus très loin de la perte signalée par Jean, nous grimpons encore de 180 m pour rejoindre le lac du col du Lary. Celui-ci se perd effectivement dans une petite couche de calcaire très lité mais le débit est très faible et il n'y a pas vraiment de conduit. 

La perte du lac du col du Lary

A défaut d'un nom officiel, qui doit bien exister, nous avons baptisé la source du nom du lieu dit soit : "source de l'Espugue". Il s'agit probablement d'une ou de la résurgence qui draine la longue lanière de dévonien qui s'étend vers l'ouest jusqu'au Soum Blanc des Espécières. C'est un karst mal connu qui mériterait sans doute quelques prospections supplémentaires.

Patrick

Commentaires

  1. Très joli coin que je ne fréquente que l'hiver, mais qui méritait toute votre attention, bravo !

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