Débroussaillage sur le Montagnon de la Lit et Grotte des Choucas
A la fin d’une bonne semaine de travail, nous décidons Tiphaine, Jean-Luc et moi-même de profiter d’une belle soirée de fin d’été pour gambader dans un réseau non-fréquenté d’une grande cavité saint-péenne, ayant déjà livré une partie de ses mystères…
Malheureusement Jean-Luc nous abandonne pour raison familiale avant de commencer la partie et nous changeons d’objectif pour respecter sa volonté (non, son exigence !) de ne pas faire de longues premières dans ce réseau sans lui…
C’est donc dans la cavité voisine de la Résistance (faite en juillet déjà tous les 2), la Grotte des Choucas, largement moins visitée que sa grande sœur, que nous jetons notre dévolu.
Grand bien nous en a pris, nous avons fait acte d’intérêt général en surface !Arrivé au pied du montagnon,
C'est au démarrage du sentier de Montalibet que nous nous garons,
Et pendant que nous nous équipons,
Les moustiques jouent du harpon !
Prévoyant quelques ronces et quelques fougères sur le sentier, nous avons prévu cisailles et sécateur.
Mais assez rapidement, pendant l’ascension et dans la pente entre la Résistance et les Choucas, c’est une véritable forêt vierge qu’il faut vaincre, en perçant une tranchée plus haute que nous.
A 19h nous atteignons enfin le haut de la falaise, prêts à démarrer l’équipement !
C’est Tiphaine qui s’y colle. Son acuité visuelle lui permet de rapidement détecter un amarrage possible proche, qu’avec beaucoup de bonne volonté, de confiance, voire d’abandon, elle classe comme irréprochable ! Ce sera ce magnifique chêne (vivant) ancré sur une belle vire (très pratique pour se poser pour équiper) d’un diamètre d’environ 40 cm (on a vu pire…).
La suite est moins académique (c’est moi qui valide), ce sera - pour la corde - le contournement d’un buis qui n’avait pourtant rien demandé…
Je pars le premier, toujours équipé de la cisaille infernale qui va encore bien chauffer pour élaguer des ronces, grosses comme le poignet de Tiphaine…
Dans la descente la falaise continue son lent délitement entamé au Moyen-Age quand les premiers carriers l’ont gentiment attaquée pour extraire de quoi construire Saint-Pé. Quelques grosses molaires un peu chatouillées sous mes pieds descendent plus vite que moi.
L’arrivée sur la plateforme devant le porche donne lieu à quelques derniers exercices de spécialité Espaces Verts niveau 1.
Tiphaine me rejoint moyennement rapidement, attirée irrésistiblement non par moi, mais par la gravité (de la situation) !
Nous pénétrons dans la première salle, à l’ambiance irréelle de « je-ne-sais-pas-si-je-suis-une-grotte-ou-un-simple-abri-sous-roche ». Cette salle fera une très belle salle-à-manger au retour et nous y déposons tout ce dont nous étions chargés pour des agapes nocturnes.
Pour passer dans la seconde salle, nous devons nous excuser auprès de l’occupant permanent du passage, autrement dit le Squelette des Choucas, qui n’a rien d’un oiseau, mais sans ambiguïté, un individu de race caprine, endémique des Pyrénées, la chèvre des Pyrénées, sexe masculin, donc un bouc ! Son tas d’os est en vrac derrière son crâne et sa paire de cornes majestueuses, bien que désormais passablement rongées par l’humidité.
Une fois dans la seconde salle, Tiphaine recherche avec grande vigilance toute trace de passage antérieure de spéléos, généralement matérialisée par quelques chevilles à expansion laissées là pour l’éternité.
Elle en trouve, mais nous faisons fi de leur présence et, sans équiper de main courante, nous engageons dans le passage étroit menant au P15. Certains gabarits pourraient appeler ce passage « étroiture », mais nous refusons de nous laisser impressionner et Tiphaine passe même avec les coudes écartés !
Nous posons le pied sur la margelle du P15. Attention, ça glisse, une MC depuis la salle N°2 ne serait finalement pas complètement inutile…
Avant d’équiper le puits, nous poursuivons le méandre fossile qui part sur la gauche et l’inspectons minutieusement dans toutes ses branches.
Retour à la tête de puits, que Tiphaine va équiper brillamment, sans oublier la courte MC au préalable.
Tiphaine descend la première. Dans la descente, on rappelle à ceux qui nous suivrons qu’il y a 2 déviations longues à équiper (l'une sur AN, l'autre sur spit) !
Quand j'arrive en bas peu après, Tiphaine a déjà exploré le petit méandre « amont » qui part à l’Est. Nous y retournons à 2 pour fureter de partout, observer le joli plancher stalagmitique sous le méandre où l’ancien actif a creusé son lit à -15m, emportant le remplissage vers la ferme Bataillé et finalement bouchant tout passage libératoire…
L’aboutissement de ce méandre à -6m est joliment concrétionné.
Nous revenons sur nos pas pour descendre dans le méandre « aval » qui part vers l’Ouest. Nous explorons chaque petit trou à la recherche du Graal local = le ruisseau de la Lit qui débouche dans la prairie de Bataillé par 2 magnifiques résurgences. Le Graal restera sous terre pour cette fois-ci, mais nous passons un sympathique moment à se faufiler dans la bouillasse jusqu'à -23m…
Quand il ne reste plus rien à voir ou à découvrir, il fait diablement soif et l’appel de la première salle se fait sentir.
Retour au puits, remontée en premier pour moi et déséquipement pour Tiphaine. On peut le dire à nouveau « elle a tout d’une grande ! » cette petite. Les effets EDSC sont clairement visibles !
Nous passons un bon moment à nous restaurer et nous désaltérer dans la salle du bouc.
Ce n’est que bien après notre retour dans le monde des terriens, que je lis que dans la mythologie basque, Aker ou Akerbeltz est une divinité maléfique et souterraine ressemblant à un bouc auquel sont associées des notions de pouvoir et de protection sur les animaux d'élevage. Avons croisé Aker dans la Grotte des Choucas ?Remontée de la falaise dans la nuit noire et arrivée à la voiture où les moustiques nous rappellent à leur bon souvenir…
Une belle soirée à refaire sans tarder !
Marc Ch.
Espace de ver de terre
RépondreSupprimerExactement... Se tortiller comme un ver pour atteindre le fond... de la cavité. Puis se délecter pour atteindre le fond du ver, non du verre !
SupprimerMais vous n'êtes pas mûrs, encore vert !
SupprimerMoins vert qu'il n'y paraît pour moi, par contre, elle, comme toute princesse, le vair lui va à ravir !
SupprimerElle a perdu une chaussure ?
SupprimerMême pas, sa presque fée veillait sur elle !
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