Escalades à Carcabon

Jeudi 8 septembre 2022

Participants : Patrick et Gelo

Nous entrons dans la grotte vers 9 h 30 avec des sacs lourdement chargés. L’objectif étant de faire une série d’escalades dans la galerie découverte le 13 août dernier, nous partons avec de la corde, un perfo, des pulses et de la quincaillerie pour équiper certains passages en fixe. Il fait toujours aussi beau et sec et le courant d’air a conservé la vigueur qu’il avait les jours de canicule. La via Coloscopia, quant à elle, s’assèche à chaque visite et devient moins glissante mais les bassins sont toujours là.

 

 

La galerie du Cimetière des Fistuleuses.
Sur la paroi, on distingue les traces de mise en charge.

Au premier, le sac plein de corde gagne quelques kilos. Du coup la progression n’est pas très rapide et il nous faut deux bonnes heures pour atteindre le bas du puits menant au « cimetière des Fistuleuses ». Nous rééquipons le puits suivant et c’est au bas de ce dernier que se situe notre premier objectif. Il s’agit de gravir une grande coulée stalagmitique au-delà de laquelle on devine le départ d’un beau conduit. L’escalade n’est pas très haute (6 à 7 m) mais la coulée est bien glissante et les premiers mètres nécessitent de poser plusieurs points. Rapidement Gelo parvient à franchir l’obstacle et je le rejoins au bas d’une seconde escalade consistant à gravir une rampe glissante mais peu pentue. 

Au sommet de la 1° escalade

Celle-ci est vite négociée et nous nous retrouvons au bord d’un large puits de 5 m de profondeur apparemment sans suite. Je le descends pour vérifier mais au point bas un petit soupirail très argileux rejoint une galerie plus vaste. Cela ne dure pas et 20 m plus loin, celle-ci se termine sur un entonnoir nécessitant un équipement. Il n’y a pas d’air et vu l’altitude il y a de fortes chances pour que nous retombions sur un siphon. 

 

Nous déséquipons les deux escalades et repartons en direction du fond et la belle escalade qui semblait absorber la majeure partie du courant d’air. Petit casse croûte au pied de cette dernière puis c’est à mon tour de grimper. La paroi bien verticale est couverte d’une fine pellicule d’argile ce qui exclut toute possibilité d’appui. Dommage, car la goulotte le long de laquelle il faut grimper aurait pu permettre quelques pas en libre. Grâce aux Pulses, la montée est assez rapide et j’atteins le sommet, une bonne vingtaine de mètres plus haut, en à peine plus d’une heure. 

Gelo dans la seconde partie de l'escalade.

De là une belle galerie se profile, mais vingt mètres plus loin elle rejoint le sommet d’un puits qui communique avec la galerie du bas. Nous confirmons cette jonction avec Gelo qui entend nettement les cailloux que je lance. Cela pourrait être décevant si l’on en restait là, mais en levant la tête il est clair que le conduit se poursuit vers le haut. Le courant d’air, toujours très fort, semble bien remonter dans ce dernier. D’ailleurs, un coup de lasermètre indique une hauteur de près de 50 m. Maintenant c’est plutôt à l’extérieur que cela va se jouer pour trouver une sortie à ce courant d’air qui n’a rien n’a envier à celui de l’entrée actuelle de Carcabon. Nous laissons équipé et ressortons vers 19 h 30 bien cassés.

TPST 10 h

Samedi 10 septembre 2022

Participants : Patrick, Sandrine et Gelo

Cette fois ci c’est en surface que nous allons essayer de traquer le courant d’air. Nous avons entré la topo de Carcabon dans le GPS et l’objectif est d’aller fouiner à l’aplomb de l’escalade réalisée jeudi. Gelo avait déjà fait une reconnaissance il y a 2 semaines mais sans pousser aussi loin. Sur le papier tout cela semble assez simple mais une fois sur place nous sommes confrontés à la végétation par endroits inextricable. La particularité du secteur est une densité incroyable d’épineux en tout genre qui pendent du sommet des arbres comme de fine lianes, qui rampent sur le couvert forestier ou qui dégoulinent le long des parois rocheuses. Il faut donc progresser sécateur à la main en étant munis de solides gants de jardinier pour se frayer un vague chemin sinuant entre les lames de lapiaz. Un vrai plaisir.

Petite éclaircie dans la jungle d'Ancillo

 
Heureusement, la couverture lidar accessible librement sur le site de la région permet de localiser les dolines, les fractures et autres indices permettant d’orienter la recherche. Les dolines ne manquent pas mais elles sont toutes colmatées. Nous couvrons une bonne partie du secteur avant de basculer dans le vallon suivant situé plus à l’ouest. La forêt est moins touffue mais nous ne trouvons pas grand-chose mis à part deux petites torca (3451 et 3452) d’environ 6 et 8 m qui restent à descendre. Nous rentrons bredouille sous une chaleur qui avoisine les 33°.

Lapiaz découvert situé juste au-dessus du réseau.

 CR. Patrick