Adishatz Alain !
Alain Bressan, notre ami Gersois, nous a quittés brutalement lundi dernier. Pilier de la Pierre depuis plusieurs décennies il s'était investi sans compter dans l'Arsip et dans Amalgame, cette association informelle de passionnés d'exploration. Alain, comme bien d'autres Gersois faisait partie de la famille du GSHP. Explorateur, photographe, topographe, il était animé par la passion de découvrir, de partager et de communiquer.
Dans ces quelques lignes, chacun avec ses mots, a souhaité lui rendre hommage.
Aujourd'hui les "tachous" sont tristes, ils ont perdus l'un des leurs..
C’est en effet à la Pierre que j’ai débuté, dans Arphidia 3 où nous étions tous les weekends à attendre le Lada de Cifu pour monter au tunnel et découvrir Byzance, le puits des Lames, la salle Cifu, le chaos des prolos, la salle des 29 ans, la galerie des Tarbais…
Tout ce qui parlait de la Pierre le passionnait et c’est tout naturellement que l’on se retrouvait sur ce massif pour des explos communes avec d’autres passionnés pour finalement reprendre à notre compte les camps Amalgame initiés par Jean François Pernette.
Ma dernière « grosse » explo avec lui c’était il y a déjà une dizaine d’années dans le gouffre du Quéou avec la découverte de l’affluent de la Daubacolette. Car au-delà de la Pierre et de toute la reprise et exploration des grottes de son Gers natal, il lui arrivait de se joindre aux Tachous et bien sur il était là pour les 60 ans du club.
Samedi soir, on déconnait encore via Messenger.
Ca fait ch… ! Merde ! Il nous restait tant de choses à faire ensemble.
Bubu (Bruno Nurisso)
(L'article sur l'escalade de la Daubacolette dans le Quéou est ici)
Merci a toi Alain, d'avoir tant donné pour la communauté spéléo à bien des échelles.
Merci de nous avoir fait confiance, toi qui nous as suivi depuis nos débuts, Adrien et moi. Toujours soutenus par ton enthousiasme, tes infos et tes conseils. Motivés par tes invitations, par ces objectifs partagés et tes nombreux projets de première. Nous n'avons plus qu'à poursuivre le dessin de tes topos à travers le karst, en ton honneur."
Damien Vidal
Tu nous a ouvert les portes de la Pierre Saint Martin en nous invitant dans cette grande famille d'Amalgame, tu nous as fait rêver avec tes histoires d'exploitations.
Toujours optimiste quand il s'agissait de découvrir de nouveaux réseaux.
On se souviendra de toi, celui qui nous a fait découvrir un massif extraordinaire remplis de spéléos passionnés .
Thomas Floriot et Valérie Poitou
Alain et les "djeuns" de la Pierre |
Alain c'est un regard, un sourire et un nom gravé dans l'histoire de la Pierre…
Jean Luc Feydit
Jean Noyès
Gus (Gustave Arcangeli).
Gustave et Alain à -400 m au gouffre du Pic d'Areng |
Nous sortions du gouffre du Pic d'Areng guidés par Gus qui venait de découvrir la suite avec ses amis. Une sortie comme on les aime, exigeante mais déroulée avec la simplicité , l'humilité imposée par la profondeur , l'éloignement du gouffre et l'âge déjà avancé de chacun d'entre nous. Le soleil commençait à décliner derrière une langue de nuage qui encerclait les cimes environnantes. Il restait une bonne heure de marche pour regagner la voiture, la nuit allait tomber, pourtant rien ne semblait nous presser. Nous voulions profiter ensemble de ce moment précieux où le temps semble s'arrêter et où des liens d'amitiés se tissent de façon indicible. Alain envisageait déjà la suite "ça y va tout droit" disait-il d'une voix basse en évoquant les Charentais. C'était sa façon à lui de transformer les rêves en réalités, les hypothèses en certitudes et peu importe les caprices de la géologie. C'est comme ça qu'il parvenait à galvaniser les troupes d'Amalgame, à donner du sens à leur action. Ce jour là le retour à la voiture fut difficile pour lui, son genou le faisant terriblement souffrir. Plus tard il y eu l'opération puis ce diagnostic terrible et enfin ce mail de Joël auquel on ne voulait pas croire.
Alain, cette flamme que tu savais raviver lorsque le moral des explorateurs piquait du nez n'est pas prête de s'éteindre, nous te le promettons. Et puis finalement tu as raison, "ça y va tout droit" et pas question de baisser les bras, rien que pour toi et pour notre amitié à tous.
(le compte rendu de la sortie au Pic D'Areng ici)
Patrick Degouve
Pierre Callot
Un spéléo c'est toujours un copain, un membre de notre grande famille avec qui on a, ou on aurait voulu passer plus de temps dans cet univers si particulier qui est le notre.
Kat (Catherine Katkoff)
Puis, on s’est revu les années suivantes à la Pierre, avant que mes activités professionnelles ne m’éloignent des karsts Pyrénéens. Au travers des comptes-rendus des camps de La Pierre dans ARSIP Info, je suivais de loin ses nouvelles découvertes avec ses camarades Gascons… Il y a quelques années, on s’est retrouvé au chalet du Bracas lors de mon passage impromptu et fugace au camp d’Amalgame.
Combien de fois il m’aura "tanné" pour que je revienne sur "La Pierre", ce que je regrette maintenant…
Alain était un concentré de compassion et d’empathie avec ceux qui partageaient sa passion et qui avaient la même vision de l’exploration du monde souterrain.
Il était serviable et dévoué et je n’oublierai jamais, il y a quatre ans, séduit par le projet que je menais sur l’Abbé Abadie, comment il s’est immédiatement proposé de participer à la mise en forme rédactionnelle du livre qui est paru.
Que de patience il a fait preuve lors des mois de corrections interminables. Des heures passées au téléphone en pleine pandémie du COVID. Au-delà du fond, j’étais focalisé par l’homogénéité et la mise en page documentaire. Il fallait vraiment être un ami pour accepter mes remarques, corriger et transformer les guillemets « français » en écriture "anglaise". A la fin on en riait du "between brackets", il m’avait affublé du sobriquet "Tchaoupinet" (tatillon) et pour ne pas être en reste, en retour, car notre Gascon ne se laissait pas facilement convaincre et il résistait ; il avait droit à mon amical "Capétout" (têtu).
Ainsi, lors de nos échanges téléphoniques, cela débutait par le rituel : Allo Capétout ? Qu’in té va Tachoupinet !
Un rituel qui va désormais me manquer, tout comme lorsque j’évoquais un bon Cognac dont il feignait ne connaître que le très "supérieur Armagnac". Ou en attisant une pseudo rivalité Béarno-Gascone, il râlait pour la forme car des Quatre Mousquetaires, seul d’Artagnan était Gascon : Athos, Porthos et Aramis étaient eux Béarnais !
Mais Alain rajoutait afin d’avoir le dernier mot, que le plus célèbre restait le Gascon !
Quelques banalités verbales, certes, mais une amitié que je qualifierai de sincère.
Au 60ème anniversaire du Club on a tous passé un bon moment, retrouvailles des anciens, partage avec les jeunes, histoires "en dessous de tout", franche rigolade, véritable breuvage gersois non frelaté, entouré de tes fidèles amis gersois, de Mickey, Marie Claude et Serge de l’ARSIP qui sont aujourd’hui dans la peine… Bref une tranche d’amitié.
Amitié dont je ne partageais pas que notre viscérale recherche et compréhension du monde souterrain. On échangeait aussi sur la transmission des données, notamment sur la base de données Karsteau dont Alain était un promoteur très impliqué au sein de l’ARSIP.
On avait en commun nos origines italiennes, le "bien manger", mais pour le Rugby, là, on était cocardier et nos derniers échanges en témoignent, tu avais raison : on l’a fait ce grand Chelem !
Malgré ses derniers problèmes de santé, Alain fourmillait de projets. Des balades en VTT AE, dont il venait de s’offrir une superbe monture. Mais tu ne me feras pas partager la découverte de ton Gers et autres spots que l’on projetait de découvrir. Il y avait aussi les publications de l’ARSIP info, l’ouvrage d’exception sur "La Pierre", le prochain camp d’Amalgame et le gouffre du Pic d’Areng dont tu croyais, bien que lointaine, à la jonction avec le Réseau d’Ardengost qui en ferait largement le plus grand gouffre des Hautes Pyrénées ! Puisse son exploration lui donner raison, ce qui sera le plus bel hommage que l’on puisse rendre à sa mémoire.
Ce "bloody lundi", je t’ai laissé un message sur le portable, tu ne le liras jamais…
Samedi qui vient, au programme du Congrès Occitanie, je présenterai la causerie sur l’Abbé, tu seras plus que dans mon cœur et ton sourire va m’accompagner tout au long de cette prestation.
Mon ami, de "là-haut", je te salue au paradis des spéléos d’exception.
Tu me manques, Adichàt Mousquetaire Capétout,
Sans oublier Betty et Simon que j’embrasse bien amicalement.
Tchaoupinet (Alain Dole)
Je n’étais plus des grandes sorties depuis les années 2000 mais toujours présent pour lire avec avidité les comptes rendus publiés sur le blog du Gas, sur les Arsip Info, Face Book etc, que tu faisais si bien.
Ces deux dernières années nous nous sommes rapprochés pour Karsteau, auquel tu as apporté ta contribution.
Maintenant cela continue mais je ne te lirai plus…
La formule « seule la chaine compte » prend tout son sens mais on se retrouve bien seul, il va y avoir un grand vide.
Alain tu nous manques déjà, tu vas nous manquer terriblement
Le Mass (Alain Massuyeau)
Alain, Gwenael et Pascal Proust |
Pourtant ce que j'avais perçu de lui sur quelques heures côtoyées et quelques écrits, c'est la passion, la générosité et le sourire.
Puissions-nous le conserver, non comme modèle, mais comme
guide pour longtemps encore dans nos différents "exploits" personnels
et collectifs à venir.
Le collectif c'est la réussite !
Le collectif c'est la joie !
Merci pour vos témoignages de reconnaissance et d'amitié spéléo !
Adishatz Alain !
Marc Chanliaud
Betty, Joël et Alain en Cantabria. | |
Je voulais faire un petit message concernant le départ bien trop prématuré d'Alain ; une figure emblématique de la spéléologie ! Même si je le connaissais peu, j'ai été touché par cette mauvaise nouvelle... Je sais que pour vous tous ce sont des moments très difficiles !
Le voilier (William Blake)
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin,
et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : « il est parti !»
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi,
pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi
dit : «il est parti !»
il en est d’autres, qui le voyant poindre à l'horizon
et venir vers eux s'exclament avec joie :
«Le voilà !»
C'est ça la mort !
Il n'y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives.
Il nous manque déjà, il y a bien trop peu de temps que je connaissais Alain, mais ça a été un immense bonheur de faire de la spéléo avec Alain. la spéléo qu'on aime, l'exploration.
RépondreSupprimersuperbe vos commentaires, vous qui le connaissiez si bien.
José
Bel hommage à Alain.
RépondreSupprimerCa me fait chaud au coeur.
Je me sens un peu orphelin.
Merci les amis.
bel hommage à l'homme (JPh Grandcolas)
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