A Espiaube, une catastrophe.
Il en est ainsi de
« Chez Monjouste » dans les années 80 où le passage chez Basile était
incontournable avant de monter sur les Toupiettes même si le fromage et le
verre de vin rouge à 7 heures du mat était parfois difficile à avaler.
Il en est de même de Arakoeix, chez Madeleine , qui
accueille les spéléos depuis plus de 40 ans avant de monter jusqu’au tunnel.
A partir de 2010, une nouvelle destination était devenue
rituelle : rendez-vous à Espiaube, chez René.
En effet, cette zone peu prospectée est devenue notre
terrain de jeu favori pendant quelques années où nous avons trouvé et exploré
la belle traversée « Gouffre d’Espiaube – Grotte du Bujoluc ». Cette
jonction n’a pas été facile et tous les weekends, René, le propriétaire nous
voyait arriver dès le matin. Il s’intéressait de près à nos activités, lui qui
avait jadis accompagné l’Abbé Abadie dans sa montagne pour lui montrer des
cavités.
Je ne sais pas dire quel âge avait René tant sa peau était burinée par le soleil l’été, ou le froid l’hiver, dans sa ferme perdue au bout de nulle part. Certainement plus de 90. Il avait toujours été là. Il vivait seul depuis le décès de son épouse, se déplaçait en mobylette, faisait son jardin potager, coupait son bois.
Il nous accueillait toujours chaleureusement pour un café
réconfortant avant qu’on attaque la
montée du « pré qui tue ». Plus d’une fois il est monté à notre
rencontre voir nos travaux. Son chien Patou aussi nous accompagnait. Qu’il
était surprenant le coup de langue quand on ressortait du Bujoluc !
Le lien que l’on entretenait avec l’ancien propriétaire d’Espiaube
était vraiment privilégié. Il nous attendait, s’intéressait à nos explorations,
s’inquiétait de nos retards, nous invitait pour l’apéritif.
C’est avec une joie immense qu’il nous a entendu redescendre du Bujoluc en chantant à tue-tête, la jonction enfin réalisée.
Puis le temps à fait son œuvre. René commençait à être très
fatigué et ses enfants ne voulaient pas qu’il passe un nouvel hiver, seul là
haut. Il s’est acheté une petite maison
près de l’ancienne gendarmerie où il a pu encore vivre quelques temps entouré
des siens avant de s’éteindre en 2017.
Sa belle maison et les 40 hectares de terres et de bois ont
été mis en vente.
C’est Vincent qui est maintenant le propriétaire de la ferme
où il essaye de vivre de manière autonome.
Dans la nuit du 4 janvier 2021, un incendie a complètement
détruit la ferme. (Lien Youtube)
C’est dramatique.
Les nouveaux propriétaires, même si ils craignaient d'être
envahis par les spéléos et autres promeneurs partagent certaines de nos valeurs
notamment en matière d’environnement.
Une cagnotte en ligne a été lancée et nous, les spéléos,
avons des relations privilégiées avec les habitants de Rieulhes et de St Pé et
ce serait bien de montrer notre solidarité.
Si vous voulez aider, une cagnotte Leetchi a été ouverte, cliquez ici
D'avance merci à tous.
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