Voyage au centre de la Pale

05/01/2018
C'est à l'occasion d'une cousinade entre nos pitchouns Saint-Péens et ceux de Normandie qu'est prise la décision d'un baptême sous terre pour les plus grands. Les visiteurs manchots concernés ont 8, 8 et 6 ans.
Nous voici donc sur les sentiers de l'Abbé en cette fin d'après-midi de début d'année, Baptistine, Maximilien, Zacharie et moi-même. Sandrine L.L. a accepté de nous rejoindre après sa sortie du travail.
A l'entrée N°2, nous nous accoutumons au silence de la forêt qui commence à s'endormir, puis au mystère du monde souterrain tout juste dans l'entrée de droite : déjà on peut y découvrir l'étonnant phénomène des stalactites, des stalagmites et des colonnes, des draperies et concrétions diverses ; déjà on voit tout un monde animal troglophile, les araignées méta bourneti, les moustiques, les papillons de nuit et déjà une chauve-souris petit rhinolophe en hivernation.

Dès l'arrivée de Sandrine, une partie du groupe accepte de passer par la chatière de l'entrée N°2, l'autre par l'entrée la plus large où nous étions déjà en découverte.
Par la suite ce n'est qu'émerveillement entre les mots nouveaux à apprendre pour chaque chose rencontrée, les difficultés à progresser sous terre, l'impossibilité de se mettre debout dans la salle basse, l'abondance des concrétions, la présence d'eau en abondance dans les gours, les consignes à respecter… et peut être un peu d'appréhension à vaincre dans ce monde inconnu, sans doute un peu hostile pour ces petits bouts-de-choux !
Avec grande prudence et patience Sandrine prend la tête du groupe et nous mène de ci de là dans toute la cavité.
Nous expliquons les repérages en cordelette réfléchissante qui délimitent désormais les parties les plus intéressantes du site paléontologique. Nous observons les griffades d'ours des cavernes. Chacun retient son souffle de peur d'en voir un réapparaître… Rien à craindre, elles datent de 10 000 ans ! Nous imaginons le repos de l'ours dans sa bauge, dont reste la trace bien visible, au retour de la chasse.

Ailleurs nous montrons les traces de mains humaines datant de la préhistoire pour certaines, du Moyen-Age pour d'autres, ayant collecté de l'argile pour probablement confectionner des poteries. Aux fins fonds de la grotte, le lac mérite aujourd'hui son nom ! Je ne l'ai jamais vu aussi haut… A tel point qu'il n'est pas possible sans immerger les bottes en totalité d'atteindre la cheminée de remonté vers le boyau et la sortie. Peu importe, nous avions décidé de rebrousser chemin pour faire un bout de chemin dans le boyau.
Les enfants cherchent l'entrée du boyau et sont surpris de le découvrir caché et si petit. Commence alors une progression à genoux dans une ambiance de rigolade mêlée de découverte craintive.

Au 1er ressaut, nous faisons demi-tour, cette partie suffit largement pour la joie et le plaisir d'enfants de cet âge-là.
A 19h10 nous sortons après 1h30 passés sous terre. Les images des visages se suffisent à elles-mêmes pour savoir que pour une première, c'était une réussite ! Sur le sentier du retour, dans la nuit noire, le spectacle de "milliers" de salamandres est l'apothéose de la soirée…
Mais une fois dans la voiture, dès la descente de la ferme Soulas, les petits yeux des pitchouns se ferment, le silence se fait… Quels rêves merveilleux peupleront leurs nuits qui suivront ?

Grand merci à Sandrine d'avoir accepté d'accompagner cette escapade nocturne familiale !

Marc





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