Voyage au centre de la Pale
C'est à l'occasion d'une cousinade entre nos pitchouns Saint-Péens
et ceux de Normandie qu'est prise la décision d'un baptême sous terre pour les
plus grands. Les visiteurs manchots concernés ont 8, 8 et 6 ans.
Nous voici donc sur les sentiers de l'Abbé en cette fin
d'après-midi de début d'année, Baptistine, Maximilien, Zacharie et moi-même.
Sandrine L.L. a accepté de nous rejoindre après sa sortie du travail.
A l'entrée N°2, nous nous accoutumons au silence de la forêt
qui commence à s'endormir, puis au mystère du monde souterrain tout juste dans
l'entrée de droite : déjà on peut y découvrir l'étonnant phénomène des
stalactites, des stalagmites et des colonnes, des draperies et concrétions
diverses ; déjà on voit tout un monde animal troglophile, les araignées méta
bourneti, les moustiques, les papillons de nuit et déjà une chauve-souris petit
rhinolophe en hivernation.
Dès l'arrivée de Sandrine, une partie du groupe accepte de
passer par la chatière de l'entrée N°2, l'autre par l'entrée la plus large où
nous étions déjà en découverte.
Par la suite ce n'est qu'émerveillement entre les mots
nouveaux à apprendre pour chaque chose rencontrée, les difficultés à progresser
sous terre, l'impossibilité de se mettre debout dans la salle basse,
l'abondance des concrétions, la présence d'eau en abondance dans les gours, les
consignes à respecter… et peut être un peu d'appréhension à vaincre dans ce
monde inconnu, sans doute un peu hostile pour ces petits bouts-de-choux !
Avec grande prudence et patience Sandrine prend la tête du
groupe et nous mène de ci de là dans toute la cavité.
Nous expliquons les repérages en cordelette réfléchissante
qui délimitent désormais les parties les plus intéressantes du site
paléontologique. Nous observons les griffades d'ours des cavernes. Chacun retient
son souffle de peur d'en voir un réapparaître… Rien à craindre, elles datent de
10 000 ans ! Nous imaginons le repos de l'ours dans sa bauge, dont reste la
trace bien visible, au retour de la chasse.
Ailleurs nous montrons les traces de mains humaines datant
de la préhistoire pour certaines, du Moyen-Age pour d'autres, ayant collecté de
l'argile pour probablement confectionner des poteries. Aux fins fonds de la
grotte, le lac mérite aujourd'hui son nom ! Je ne l'ai jamais vu aussi haut… A
tel point qu'il n'est pas possible sans immerger les bottes en totalité
d'atteindre la cheminée de remonté vers le boyau et la sortie. Peu importe,
nous avions décidé de rebrousser chemin pour faire un bout de chemin dans le
boyau.
Les enfants cherchent l'entrée du boyau et sont surpris de
le découvrir caché et si petit. Commence alors une progression à genoux dans
une ambiance de rigolade mêlée de découverte craintive.
Au 1er ressaut, nous faisons demi-tour, cette partie suffit
largement pour la joie et le plaisir d'enfants de cet âge-là.
A 19h10 nous sortons après 1h30 passés sous terre. Les
images des visages se suffisent à elles-mêmes pour savoir que pour une
première, c'était une réussite ! Sur le sentier du retour, dans la nuit noire,
le spectacle de "milliers" de salamandres est l'apothéose de la
soirée…
Mais une fois dans la voiture, dès la descente de la ferme
Soulas, les petits yeux des pitchouns se ferment, le silence se fait… Quels
rêves merveilleux peupleront leurs nuits qui suivront ?
Grand merci à Sandrine d'avoir accepté d'accompagner cette
escapade nocturne familiale !
Marc
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