La jonction par Bubu
Les deux dernières séances par Bubu
Depuis un mois les séances se multiplient dans le
Bujoluc. On a décidé que 2011 serait l'année des jonctions et on voudrait bien
faire celle avec le Puts d'Espiaube avant Noël ! Mais c'est moins facile que
prévu ! La jonction ne se laisse pas faire. Chaque fois qu'on croit la tenir,
elle nous échappe: trop de terre, trop de blocs, trop de boue, trop de … ou
plutôt pas assez de vent pour repérer exactement où il faut gratter. Jusqu'à ce
mardi 20 décembre où les restes de la tempête Joachim se font encore sentir. Le
vent est très fort et souffle en rafales amorçant à chaque fois un violent
courant d'air dans la cavité qui fait vrombir le passage étroit à l'entrée.
Alain (Le Mass) est dubitatif. Il s'arrête de creuser entre les deux parois où
il s'est coincé, tous les sens en alerte! Il observe, il écoute … Il entend le
courant d'air qui arrive du Puts d'Espiaube. Il nous demande même si on
n'entend pas d'avions dehors. Il l'entend, certes, mais il ne le sent pas ! Une
rafale plus violente que les autres, va le faire sursauter ! C'est dans son
dos ! Le bruit vient de son dos ! On ne creuse pas au bon endroit ! Il se
penche en arrière, repère une fissure minuscule et un immense sourire illumine
son visage ! « J'ai tout le vent dans la gu.... !». On change à
nouveau d'objectif. Le Mass est déchainé. Bloc après bloc, le méandre s'ouvre.
Ça passe presque. Alain s'enfile dans la fissure « terminale ». Il
avait déjà un large sourire, là il est rayonnant: il croit avoir reconnu la
trémie du Puts d'Espiaube de l'autre côté du passage. Ça passera pas cette fois
ci, il est trop tard, mais la prochaine fois sera la bonne.
Et la
prochaine fois, c'était deux jours après, le 22 Décembre. On n'a pas pu
attendre plus longtemps. Jean Luc a prit son après-midi pour l'occasion. Le
trou se défend bien une fois de plus, la roche est fissurée de partout, pas
facile de travailler les pieds en avant et à bout de bras au burin et au
marteau. Mais aujourd'hui, rien ne pourrait nous résister. Après plus de trois
heures, ça y est on passe ! Honneur à Alain qui part en éclaireur et, trente
secondes après, il crie le mot magique qu'on attendait tous: « Jonction
! ». On arrive exactement a l'endroit qu'il avait prévu. Trop fort ! Jean
Luc s'engage, je le suis de près et Jean Claude ferme la marche. Mais pourquoi
je me traine un kit dans l'étroiture ? On va en courant, en criant, en chantant
jusque dans les grandes galeries du Puts d'Espiaube. Je les ai précédé et j'ai
sorti de mon kit des bonnets de père noël, des guirlandes, des bougies, des
flûtes de champagne et … le champagne ! On a fait péter le bouchon à la santé
de la jonction : « la Jonction de Noël ».
Retour
aux voitures toujours en chantant. René nous attendait, il a compris. Lui aussi
il l'espérait depuis longtemps cette jonction, chez lui, à Espiaube ! Et pour
continuer la fête, il nous offre l'apéro.
On
aura mis 18 mois pour faire 5 mètres, 18 mois de doutes et d'espoirs, mais
quelle joie d'avoir ouvert une si belle traversée dans les Hautes Pyrénées !
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