Gouffre de la Téoulère : bla, bla, bla !
Avec Sylvain (Spéléo Club de Gascogne), un autre inconditionnel du massif du Bassia, aussi loin qu'on se souvienne on s'est toujours dit qu'il faudrait quand même aller revoir le fond du gouffre de la Téoulère dont la topo mentionne un arrêt sur bouchon de glace !
Aujourd'hui, après tant d'années d'attente c'est le grand jour ! Avec Anthony, nous montons par le sud tandis que Sylvain a passé la nuit à l'aArtigole de Bulan et donc montera par le nord.
De ce côté et à cette altitude la neige est bien présente, contraste saisissant avec la paille de l'adret ! C'est en levant un troupeau de chevreuil au nord de la Pène Téoulère non loin de l'entrée du gouffre que nous apercevons Sylvain cinquante mètres en contre-bas.
La brume nous enlace et c'est dans une ambiance particulièrement humide que nous attaquons la descente dans ce que nous pensons être l'entrée numéro 2...
L'endroit constituant un vrai petit lapiaz chaotique et le gouffre proposant deux entrées dont l'une étant à priori plus étroite que l'autre !
Finalement le choix s'avère être le bon et nous ne tardons pas à trouver les spits de l'époque. Nous parvenons à en réutiliser certains.
Nous nous posons quelques questions quant au bout d'une vingtaine de mètres nous traversons ce qui devait constituer un premier bouchon de neige.
Ce dernier a disparu mais il a révélé quelques blocs instables dont la taille inspire le respect et n'incite pas à y poser le pied dessus.
Finalement le passage est assez large pour ne pas les toucher et nous nous retrouvons rapidement en plein vide au milieu du puits les pieds loin de la paroi !
Nous ne nous attendions pas à une telle verticalité et à de tels volumes ! C'est beau et ce n'est pas fini car une belle surprise nous attend au fond : la glace est toujours là ! Et encore pour un bon moment !
Nous espérions évidement que la glace ait laissé place à une suite qui nous mène mille mètres plus bas à l'Œil de l'Arros, mais passé la déception, la découverte de cette glace immémoriale vieille de plusieurs milliers d'années (je me trompe certainement d'unité de mesure...) nous ravit ! On parvient à faire le tour complet de ce cône glacé qui doit faire en son centre plus d'une quinzaine de mètres de haut ! On explore tout ce qu'on peut, on trouve même un mouton surgelé mais pas de suite !
L'heure est venue de casser la croute mais la température du congélateur nous chasse assez rapidement du fond ! Ce n'est pas plus mal car il nous reste du pain sur la planche : nous souhaitons aussi revoir la branche parallèle au puits principal qui comporte des points d'interrogations sur la topo de 74.
Après un pendule à une trentaine de mètres du fond nous atteignons une lucarne qui laisse entrevoir du noir, les cailloux que nous y lançons nous confirment notre objectif après quarante mètres de chute libre et avoir fait "plouf" dans la "vasque" terminale.
Nous nous contorsionnons pour franchir une courte étroiture et nous débouchons au sommet d'un très beau puits de quarante mètres, visiblement un surcreusement dans une fracture.
Celle-ci se pince irrémédiablement au fond. Elle laisse passer seulement un filet d'eau mais l'absence de courant d'air dans ce conduit pourtant étroit à cet endroit ne laisse rien présager de bon...
Nous remontons en déséquipant. La météo dehors n'a pas changé, nous regagnons nos voitures respectives la tête pleine de belles images, un peu déçu tout de même que le réchauffement climatique n'aille pas plus vite (#blague) !
Texte Jean N
Sylvain tu devrais faire une pose sur les magrets de canard gersois. Bravo à vous tous pour les explos.
RépondreSupprimerSuperbe CR avec de belles photos et une belle explo dans ce gouffre qui m'a l'air magnifique !!! Bravo...
RépondreSupprimerEffectivement, bien sympa ce compte rendu et ces photos qui traduisent bien l'ambiance du gouffre. Dommage qu'il ne descende pas plus bas, il est bien placé.
RépondreSupprimerPatrick
Merci de m'avoir fait revivre une explo d'une jeunesse lointaine. On ne s'était pas trompé, à l'époque, sur la suite infranchissable 😂👍mais il valait mieux vérifier avec des yeux neufs et jeunes 👏
RépondreSupprimerMickey m'avait dit qu'il s'était arrêté sur une fissure dominant un P20 (dans les puits parrallèles)
RépondreSupprimerVoir avec lui pour plus de précisions...
Merci à tous pour vos messages ! Alain si tu veux parler du point d'interrogation de la topo entre les deux branches on l'a levé. Effectivement, les cailloux dégringolent dune vingtaine de mètres mais la glace ayant fondu maintenant ils arrivent tous au fond du puits principal !
RépondreSupprimerOK Jean, Dommage ...
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