Séjour d'automne en Cantabria

Toussaint 2017 :
Comme chaque année, une équipe d'habitués nous a rejoints en Cantabria. Globalement, la météo a été avec nous et durant une dizaine de jours nous avons pu alterner les prospections, les explos et les désobstructions sans vraiment s'arrêter. Le réseau de la Gandara, cible principale de nos recherches durant ce séjour, résiste toujours. Dans les amonts situés les plus au sud, nous avons enfin attaqué l'escalade de la grande cheminée située à l'extrémité du méandre du Champignon. Il faut dire que l'accès n'est pas très folichon. Après les étroitures de la zone d'entrée, il faut descendre au point bas du réseau (-140 m), mais plus on se rapproche du niveau de base, plus cela devient gras et humide. L'apothéose est un puits tapissé d'argile qui arrive au beau milieu d'un lac. Afin de l'éviter nous avons équipé une longue main courante au-dessus de l'eau sur des parois glissantes pour ne pas dire gluantes. Une fois l'obstacle franchi, celles-ci se resserrent sur un méandre à l’Égyptienne gras au début, propre mais humide et abrasif ensuite. Cela dure 700 m... 

 Le méandre du Champignon dans sa partie la moins inconfortable.

Au terminus, tout le courant d'air, et il est fort, provient d'une vaste cheminée arrosée estimée au laser à plus de 50 m. Serge avait commencé l'escalade sur 7 à 8 m. Nous retrouvons les goujons qu'il avait plantés et continuons la montée jusqu'à un grand palier situé à peu près à mi-hauteur. De celui-ci, nous voyons clairement un beau départ de méandre, mais sur la paroi opposée. C'est ballot... Dur dilemme... Finalement nous choisissons de traverser le puits. Le perfo ne chôme pas et une lucarne providentielle nous permet de gagner du terrain et d'éviter une partie de la traversée. Ce jour-là, nous explorons un beau méandre sur 350 m, mais visiblement la suite n'est pas là. Il va donc falloir rejouer du perfo...
De l'autre côté du massif, nous avions beaucoup misé sur le Sirocco, un trou avec un courant d'air aspirant hors du commun. A force de désobs à répétition, nous étions parvenus à -41 m cet été, bloqués par une vilaine trémie. Cette fois-ci, elle n'a pas résisté longtemps et choisissant de la contourner par le bas nous sommes parvenus au bord d'un puits où les cailloux semblaient dégringoler sur plusieurs dizaines de mètres. En plus, nous étions enfin dans de beaux calcaires, ce qui semblait de bon augure... 

La trémie du Sirocco, pas belle, pas touche...
 
Mais voilà, même si le puits faisait près d'une soixantaine de mètres, il ne sortait pas des grandes fractures que nous avions à l'entrée et qui s'apparentent plus à des cassures qu'à des conduits karstiques. Au point bas, vers -110 m, nous n'avions pratiquement plus d'air et la fracture longue de plus de 20 m se pince irrémédiablement. Dommage, on y croyait...  
Heureusement, pour nous remonter le moral, deux bonnes séances de désobstruction dans la torca de la Garma de Ulles ont abouti à la découverte d'un beau puits, bien formé cette fois. Mais c'était la fin du séjour, nous n'avions qu'une corde de 30 m et nous nous sommes contentés d'écouter les cailloux dégringoler et rebondir au loin. Affaire à suivre...

 Découverte inattendue...
Pour varier les plaisirs nous avons aussi trainé nos bottes dans d'autres secteurs comme dans cette petite grotte située plus au nord et dans laquelle, après avoir déplacé quelques blocs nous avons eu la surprise de découvrir 500 m d'une petite rivière souterraine.
Prochain épisode, en décembre.


Patrick

Commentaires

  1. Merci pour ces bonnes nouvelles des Cantabriques bien plus agréables à lire que les revendications Espagnoles en matière de découverte et d'exploration des cavités sur le massif.

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