TP 30, Rush vers l'inconnu

Vendredi 24 juin, j’attends avec impatience le Dam’s… Et oui on retourne à cette fameuse trémie ainsi qu’à cette suite fantasmée du TP30.

Le voilà, il est temps de tout bien préparer car pour une fois on bivouaque. Le temps tourne et ce n’est qu’à 17h que nous entamons la marche d’approche sous un temps maussade. Point positif, il ne fait pas chaud. Malgré cela, le pourcentage de la pente nous fait quand même vite transpirer. Tout en discutant nous avançons bon train, et comme la route est longue tout y passe et quand un punk rencontre un moins punk, y a débat… même si la conclusion s’avère être un simple fuck the system, rage against the machine. Cela nous aura au moins permis de faire passer le temps.

Nous arrivons enfin à la dépose matos, nous nous changeons et chargeons les kits. Pour les vomissures et autres parties étroites nous avons les kits amérloc d’Adri et de Dam’s. Ils sont étanches et profilés, on verra bien. Et sur le dos ça donne quand même un petit côté tortue ninja.

Donatello prends la pose

C’est donc avec trois kits que nous entamons la descente. Les puits s’enchainent rapidement, nous déposons au fur et à mesures quelques victuailles pour la remontée. Nous voilà déjà à -500, et un kit de plus avec le matos perso. Mais ces vomissures ne sont qu’une formalité. Il n’y a pas beaucoup d’eau dans le méandre sympa ni dans les grandes salles. 

Et c’est 4h30 plus tard que nous arrivons au bivouac. 

Squat de punks

C’est vrai, il tient plus du squat que du camping 4 étoiles mais il fera bien l’affaire. On sort les nouveaux matelas gonflables ainsi que le duvet made in Leboncoin. On fait le tour des affaires laissées, le duvet de David est un peu humide mais ça ira.

C’est parti pour bien boire et se nourrir de lyophilisés. Juste après on se pose un peu puis il est déjà l’heure d’aller dormir.

Le réveil se fait juste avant 9h, aujourd’hui c’est la pointe post trémie. En guise de petit déj, en plus du cappuccino, nous nous faisons tout de même un petit jambalya poulet crevette. Pour la pointe on prend juste des barres, compotes et autres sucreries donc c’est notre dernier repas avant ce soir.

Pastille de vitamine C en guise de jus d'orange !

C’est à 10h que nous quittons le camp. Les cordes, étroitures, montées, descentes, crapahuts en tous genres se succèdent, Damien est en admiration devant ces galeries, c’est vrai que le fond à de la gueule. Enfin la trémie. On sort le distoX et le portable. Damien termine de paramétrer, j’avance avec le kit. C’est bon les premières visées sont faites. Ayant oublié le papier au bivouac, Dam’s dessine sur le portable. Moi je prends les visées de cheminement et d’habillage. Je fais de mon mieux pour être rapide et efficace et que ça donne quelque chose de correct pour Damien. On avance assez rapidement et le Bluetooth ne nous fais jamais défaut.

Nous topotons la première faite avec David, cette galerie part nord-est. 

En pleine séance topo, sur le point de descendre d'un cran

Nous avons déjà bu tout notre bouteille d’eau, mais espérons pouvoir la remplir dans l’actif entendu la dernière fois. Heu… Pourquoi il n’y a pas de bruit ? Et le glouglou du pissadou il est passé où ? L’inquiétude commence à monter alors que nous sommes arrivés au terminus de la dernière exploration. Bon je sors perfo corde et gougeons, Damien lui continue de dessiner. Je prends pied 6m plus bas, et remonte la galerie vers l’amont, j’entends du bruit. Tiens, le voilà, ce micro ruisselet. Encore faut il avoir un accès à cette si précieuse eau... Une autre visée et Damien me rejoint. Bon, amont ? aval ? Nous optons pour jeter un coup d’œil en amont, la galerie a de belles proportions elle est très haute avec de bons gros blocs par endroits. L’actif coule quelques mètres en dessous. Après une quarantaine de mètres nous nous arrêtons ça barre, mais l’amont ne nous intéresse pas pour le moment. 

Regard vers l'aval au départ, puis ensuite vers l'amont et le ressaut descendu

Demi-tour et on reprend la topo vers l’aval. Même si la progression est assez aisée, il faut faire attention car rien n’est purgé. Oh putain un nouveau puits. Ni une ni deux, demi-tour, je remonte récupérer le matos. Deux amarrages forés et je passe corde et perfo à Damien allez régales toi. Il va mettre un frac en tête de verticale. Il sonde et trouve du caillou pas trop pourri. 

Equipement du P20, juste en dessous

Coup de bol en défaisant le nœud de fin de corde et sur la pointe des pieds nous arrivons à toucher le sol. Coup de malchance l’actif part dans des fissures impénétrables. Le puits est un P20 de 4m de diamètre dans le fond. Quelques mètres plus hauts nous avons comme une galerie. Pour y arriver nous remontons et tentons par le bas une technique quelque peu scabreuse et surtout infructueuse. Bon arrêtons les conneries on remonte tout en haut et on rééquipe une nouvelle ligne avec un bon pendule ça devrait le faire. Ça le fait et nous voilà dans un fossile une douzaine de mètres au-dessus du fond du puits. Un méandre qui part plein nord mais qui pince au bout de 20 mètres. Un bon gros bloc nous barre le chemin et derrière ce n’est pas très gros. 

Mieux vaut pas tirer sur le bloc!..

Dam’s enlève son matos essaie, bon trop étroit. Nous jouons alors de la perfo d’équipement ainsi que du marteau à spiter sur les plus petits blocs. De la désob au fond du TP30, on aura tout vu. Après avoir casser quelques cailloux, je me dessape et m’enquille dans ce méandre. J’ai tout enlevé, il ne me reste que l’armytek en frontale. Deux mètres plus loin, il ne me reste plus que le bandeau de l’armytek, la frontale s’est déclipsée et est partit sept mètres plus bas dans le méandre. Bon… Damien me tend la sienne, je la mets dans ma bouche en buccale elle devrait mieux tenir. Le méandre n’est vraiment pas large, ça racle, mais ça passe. Ça remonte, zig zag, devient plus grand, sur deux mètres, et re étroit. C’est une zone bizarre. Damien me rejoint et nous poussons l’exploration sur quelques mètres encore une soixantaine depuis le bloc (non topotés). Il faudra revenir, ça barre plein nord. 

Dépôt du matériel

Bon il est tard, il faut faire demi-tour. Nous avons déjà bien bossé. Le retour se fera à bon rythme et sereinement. Peu avant la porte MAY en désescaladant Damien frôle la paroi et fait partir une dalle digne du Guinness book. Plus de peur que de mal, mais ça nous rappelle qu’il faut être tout le temps sur nos gardes. 

Ambiance entre le bivouac et le terminus

Quelques minutes plus tard nous voilà au bivouac, il est déjà 21 heures. Un bon gratin Dauphinois en guise de repas puis nous ne tardons pas à nous mettre au lit. 

Le lendemain, nous décollons vers 8h15, moins chargés et même si le mojo est encore en mode diesel, nous entamons la montée rapidement. La cadence accélère dans les grandes salles, dans le méandre sympa et nous voilà déjà aux vomissures. Je laisse Dams avec 2 kits et profite pour m’échapper avec un seul. Bon en vrai il me talonnait. Nous enchainons tous les puits et avec une immense satisfaction nous sortons vers 13h. Cette remontée est quand même plus sympathique après une nuit au bivouac. 

Il ne reste plus qu’à redescendre.

Nos mines ravies à la sortie dimanche midi

Juste un petit aperçu des croquis sur Topodroid, ce n'est que le brouillon
On comprends mal car les galerie se superposent sur le même axe, mise au propre en cours

"Aval" barre au nord, "Amont" barre N/E, la trémie est au S/O, une grille fait 10m 

Les branches topotées nous laissent également plusieurs interrogations :

-L’amont, de l’actif découvert, part nord/est. Serait-ce un affluent parallèle au TP30 connu ?

-La galerie des Mystères de l’Ouest serait le prolongement de cet actif en galerie fossile il faudrait regarder si le sens d’écoulement n’était pas Sud/Nord à l’époque ? 

-Il faudrait fouiller vers le point bas à -765.

+

-Est-ce que le collecteur sera à taille humaine ? Sera-t-il noyé ? 

-Bon nombre de questions vont nous tenir en haleine jusqu’à la prochaine sortie. 

CR Thomas F
Photos et légendes Damien V