De nouvelles acrobaties au Mont Caup

 Une belle sortie solo par Damien

Ça ne peut plus durer, le Mont Caup, faut que ça avance ! Déjà, faut que je fasse un croquis du méandre parce qu'on n'avait pas pris le temps de le faire avec Thomas. Bon, faut dire qu’on était pressé l’autre fois, il avait du pain sur la planche. Je décide donc d’y aller pour prendre le temps sans faire attendre quelqu’un longuement après moi les mesures étant déjà prises. 

Quitte  à être sur place, je voulais en profiter pour réaliser le pendule et l’artif nécessaire à l’accès d’une lucarne au-dessus de la précédente (puits Noirpotan). Ça évitera de faire attendre quelqu’un plus d’une heure pendue dans le puits sachant qu’il n’y a rien à faire au-dessus et/ou d’envoyer des cailloux si d’autres personnes sont plus bas dans le trou.

Je rentre dans le trou vers 10h 50, avec papier crayon et de quoi me défendre ensuite dans le puits. Une heure plus tard le croquis est réalisé et je suis déjà au sommet du puits, y’a plus qu’à descendre vers les -150m sous le fameux passage de nœud. 

#1 Croquis du méandre

Je défais les fracs au-dessus et en dessous de moi histoire de gagner en amplitude pour le pendule. Les parois sont soit très lisses et sans prises, soit recouvertes de mondmilch ou très altérées, au mieux tapies de glaise, autant dire que le crochet goutte d’eau et la patience sont des alliés essentiels. 

J’arrive à bien m'approcher après quelques acrobaties, en boutonnant et récupérant au fur et à mesure les pulses qu’Adrien m’a prêté (merci poulet !).

Arrivé au niveau du porche de la lucarne que je veux atteindre, je ne peux toujours pas poser le pied à terre. Le frac qui me sert à penduler est désormais inutilisable car la corde va venir frotter contre le plafond du porche, je vais donc continuer en main courante dans le vide. Je compose désormais avec les aspérités offertes au crochet et la mauvaise roche, peu d’options mais ça avance tranquillement. J’arrive enfin à mettre pied au fond du porche et la suite logique se profile en espèce de diaclase dans le même axe, je vais enfin pouvoir faire pipi, ouf! 

#2 Lucarne vue du puits plein gaz une fois des fractios retirés

C’est d’ailleurs tout pile car je n’ai pas de corde en plus et même en ayant retiré des fracs je ne peux pas en ravaler plus car elle est attachée au palier Noirpotan 30m plus bas.

#3 Vision une fois avoir mis pied sur les blocs. 
Accès en artif après le pendule

Je jette un œil derrière et surprise, un carrefour au profil plus horizontal se profile. Un espace comblé de bloc me permet de faire une pause casse-croûte, il est bientôt 14h. La zone est en effet assez curieuse, un franc plafond propre bien sculpté avec des coupoles, des coups de gouges et poupes en tout genre, ça change de la morphologie habituelle du trou. On dirait une ancienne zone épinoyée dont témoignent d'importantes mises en charges au sol qui lui, reste chaotiquement formé de blocs colmatés par les mises en charges. 

#4  Le spot pause repas vu de l'accès au second carrefour (point 3)

En dessous, des drains semblent repartir vers le P167. En réalité la continuité de l’axe de la lucarne semble être un affluent, il faudra réaliser une petite escalade facile pour aller voir mais ce n’est pas l’option la plus intéressante. On peut effectivement voir un autre départ perpendiculaire à cet affluent au niveau du plafond accessible en opposition et en grimpant dans les mises en charge, c’est une espèce de voute avec du noir derrière… 


#5 Accès carrefour vu du second carrefour

Je vais voir ça et après quelques enjambées au-dessus d’autres soutirages entre les blocs rebelote, un nouveau carrefour dans la même configuration de diaclases parallèles entrecoupée d’autres perpendiculaires. Ce nouvel axe parallèle à l’affluent semble aussi se diriger à l’aval vers le puits, mais il me semble que l’on passerait derrière, étant désormais trop décalés et n’ayant pas vu d’autres arrivées dans le P167 (plus d'écho caractéristique d’ailleurs). 

Il continue également de l’autre côté (amont ?) plus ou moins horizontalement, mais c’est 5m sous moi, et je préfère laisser ça pour la suite, c’est largement pénétrable avec environ 1m de large pour 7m de haut. Ce n’est pas fini, en face de moi se profile une autre diaclase à la roche très sculptée, perpendiculaire à la précédente et s’éloignant donc à coup sûr du puits, également pénétrable dans les mêmes dimensions et accessible via la première diaclase 5m sous mes pieds (désolé dur à expliquer, zone complexe…). 

#6 L'envers de la photo précédente, le second carrefour

Bref, cette zone semble intéressante et même si l’absence totale de courant d’air dans ce trou n’offre que peu de perspectives à long terme, on aura peut-être la chance de découvrir des zones horizontales fossiles y ajoutant de l’intérêt (comme les grandes galeries du bas, ou se révèlent de magnifiques puits en plafond, bouclage possible ?). 

On pourra revenir plus nombreux la prochaine fois, maintenant que des objectifs peuvent être menés en simultanés et à plusieurs ! 

#7  Schéma récapitulatif, pour mieux comprendre

Au retour, je prends soin de poser un point fixe au niveau de l'accès à la lucarne pour pouvoir se hisser avec la corde de la ligne de base sans refaire toute l’artif. 

Il faudra revenir avec une autre corde pour laisser une deuxième ligne indépendante et remplacer les pulses (qui ont étés retirés) par des points fixes permettant son accès vu qu’elle a de l’intérêt.

ATTENTION: Si des personnes veulent visiter le gouffre, il est désormais impossible de descendre jusqu’en bas du P167 sans une autre corde permettant de relier le frac avant passage de nœud au palier Noirpotan, la ligne principale étant condamnée sur cette portion pour accéder à la lucarne. 

Il est impossible d'accéder à cette nouvelle lucarne sans équiper à la place des pulses retirés, ni de descendre plus bas sans frottements. Prévoir une C60 minimum (qui peut être laissée pour permettre de dissocier les lignes à la prochaine sortie).

Damien V

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